Hier soir j’ai assisté à mon premier conseil municipal et j’ai trouvé ça très décevant, devrais-je dire effrayant ? Je comprends maintenant, un peu mieux, pourquoi beaucoup de venellois, ne s’intéressent pas, ne veulent pas s’intéresser à la politique locale. D’autres que moi vous expliqueront ce qui a été fait, voté, par qui et pourquoi. Dans le public, un citoyen peu au fait des affaires de la ville a du mal à suivre les débats. Il s’agissait du budget, donc beaucoup de chiffres, des tableaux, des comparaisons… quand on n’a pas étudié les documents c’est un peu normal… sans omettre les nombreuses références faites à des évènements anciens, quelques uns très anciens, dix ans et plus ! Je ne doute pas que d’ici quelques jours Venelles Pour Vous et Venelles.info nous donneront les explications nécessaires et nous diront ce que cela implique pour le futur de la ville.

Pour ma part je vais essayer de vous décrire l’ambiance, de vous dire dans quelle atmosphère ont eu lieu les débats.

À 18h30 les places réservées au public sont déjà bien garnies, je compte une trentaine de spectateurs. Au hasard des sièges encore libres je m’assois au fond à gauche et j’observe l’entrée des conseillers. Parmi le public je m’aperçois très vite que de l’autre côté un groupe occupe les dernières chaises, un homme bouge beaucoup, lève le doigt et parle à ses voisins pendant les débats, je saurai plus tard qu’il s’agit du Comité des Fêtes venu soutenir une intervention de son président, près de moi, un autre groupe, quelques jeunes femmes appartenant certainement à l’OMCJ.

N’ayant pris aucune note, n’ayant rien filmé ni enregistré, je le regrette, je ne suivrais aucun ordre défini et vous relaterai seulement les scènes, les échanges qui m’ont marqué.

Monsieur le maire manie l’ironie, le sarcasme, les menaces, la provocation, le dédain et en fin de séance fait preuve de condescendance… À une élue de l’opposition qui répondait à une pique il rétorquait, “mais vous pouvez y retourner”, en vacances sans doute. Plus tard à Mme Coursol qui se plaignait de n’avoir pas reçu une convocation il parla de lui faire parvenir une convocation parfumée… À un autre il mettait en doute son intelligence… Je ne sais à qui il s’adressait mais j’ai entendu aussi : “Celles qui gloussent, attention à la grippe aviaire !” Chacun de ceux qui s’exprimaient avait sa remarque, souvent sans lien direct avec l’observation.

Mais bien sûr il réservait ses traits les plus durs pour messieurs Bouillet, Briançon et Morbelli. À monsieur Bouillet il proposa de voter une délibération obligeant toutes les associations à faire intervenir un commissaire aux comptes à partir d’un certain niveau de subvention, affirmant que celui-ci (C.Bouillet) produisait même des comptes certifiés et faux, je crois avoir entendu, faux et usage de faux.

À monsieur Briançon il promit de faire auditer par la CPA les comptes des Argonautes…

Le traitement de faveur fut pour M. Morbelli. Dès le début du conseil, M. Caillaud, qui ne dira plus rien par la suite, lit une lettre, difficile à comprendre car il parlait trop bas et parce que les arguments et les références étaient pour le moins embrouillées. Je cite Félix qui a sûrement mieux entendu et compris que moi :”d’un papier concernant la ZAC du côteau Sud, où s’entremêlent gentiment : problèmes domestiques de l’élu (parpaings creux !!), volatilisation de 2 millions, Monsieur Gaudino, le procureur d’Aix… Par la suite le maire lira une lettre du procureur d’Aix confirmant que des irrégularités avaient bien eu lieu mais qu’il y avait prescription. C’est bien pratique, prescription donc pas d’action en justice, donc pas de défense, donc libre cours à la rumeur. Dans un commentaire l’Arbitre le dit ainsi : Là où la démarche est particulièrement vicieuse c’est que l’affaire étant classée, l’accusé ne peut plus se défendre, mais JPS magnanime propose à son prédécesseur de le poursuivre pour diffamation, petit hic : il y a une justice pour le maire payée par le contribuable et une justice pour l’administré acquittée de sa poche !

Les autres membres de la majorité on les entend peu, pas du tout pour certains. Mr Caillaud ne dira plus rien après sa déclaration préliminaire, Mme Fabiani n’ouvrira la bouche que pour reprocher à M. Morbelli de crier trop fort, M. Babuleaud ne dira rien lui non plus, M. D’Huart quelques paroles. Seuls Mr Granier et Mr Chardon participeront réellement au débat, dans des styles très différents, consensuel pour l’un, posé, mesuré dans ses explications et ses réponses, plus distant pour l’autre, opposant toujours le même argument, l’héritage…

Sauf erreur de ma part, je n’entendais et ne comprenais pas toujours tout ce qui se disait dans le brouhaha, les élus parlant en même temps et le public n’observant pas toujours le silence de rigueur, il m’a semblé que, souvent les réponses n’étaient pas des réponses mais des contre-attaques, quelquefois sans rapport avec la question.

Vers 09h00 je crois, le maire suspendit la séance pour permettre l’intervention du président du Comité des Fêtes, dont les comptes, pas la probité, avaient été mis en cause par l’opposition. Un spectacle grandguignolesque, ce monsieur pérorant une vingtaine de minutes hors-sujet, prenant à partie les élus, les spectateurs, la ville entière, prétendant qu’il n’avait pas de comptes à rendre, assénant la lecture d’articles de lois, de statuts, pour finir par convenir que peut-être ses résultats étaient mal présentés et pourraient être complétés pour satisfaire à la demande des élus….

Quelques liens pour un compte-rendu plus complet :