Le territoire de la Ville d’Aix, et plus généralement celui de la Communauté d’Agglomération, se situent dans un espace métropolitain en profonde transformation. L’attractivité de ce territoire fragile et complexe en fait un espace convoité, appelé à vivre de profondes mutations dans les 20 ans à venir.

La municipalité actuelle tant au niveau communal que dans ses responsabilités au sein de l’agglomération a montré son incapacité à poser les bases d’un projet à moyen terme. Sa gestion au jour le jour, au gré des opportunités foncières, son absence de vision, sa pratique clientéliste ont pour conséquence de fragiliser les atouts de ce territoire. L’environnement est de plus négligé, voire bradé, les disparités sociales sont de plus en plus fortes… l’accès au logement un luxe réservé…. Cette « politique » ne peut nous satisfaire et nous conduit à proposer un autre modèle, fondé sur les principes communs de l’écologie démocratique, qui inspire toutes les candidatures locales des Verts à Aix…

Le débat public sur le PLU sera au cœur de la vie politique du territoire pendant le prochain mandat… d’autant plus que l’actuelle majorité s’en est volontairement défaussé. Nous ne pourrons nous satisfaire d’une vision malthusienne qui sacrifie le logement des catégories modestes et intermédiaires. Ni d’un développement économique qui mise tout sur les entreprises à haute concentration de capital (financier et/ou de savoir faire technologique) et à faible emploi de main d’œuvre, au lieu de se diversifier vers d’autres secteurs et en particulier l’économie résidentielle et les services.

Nous optons pour un objectif de 20 000 logements à construire dans les 20 ans sur le territoire de la commune d’Aix en Provence, avec priorité aux logements sociaux et intermédiaires et à des logements étudiants intégrés à la vie urbaine. Le saupoudrage des opérations immobilières publiques à la faveur des trous laissés vacants par l’urbanisation privée, sans aucune vision d’ensemble d’Aix au futur n’est pas à la hauteur des besoins déjà recensés. Le contre-exemple de la Duranne, implantée en plein désert urbain, sans équipements ni moyens de transports collectifs au milieu d’un espace fragmenté entre des zones commerciales et industrielles démontre les dangers de cette absence de perspective et de respect humain.

A l’inverse, nous préconisons la structuration progressive de l’espace urbain dans un axe nord-est/sud ouest et dans un axe est/ouest, qui sont ceux des plus grands flux, à partir de la constitution de pôles intermédiaires d’intensité urbaine, où seront concentrés logements, emplois, équipements collectifs et interconnexion des moyens de transport… C’est le long des couloirs de déplacements entre résidences et emplois, et là où existent déjà des lignes de transport collectif, des pôles d’échanges qu’il faut développer et densifier, tisser la toile qui à terme constituera l’expansion de la ville, en utilisant des espaces vacants non protégés ou des espaces à requalifier. Le contraire nous condamnerait au mitage des campagnes, à l’hyperspécialisation des espaces urbanisés, à l’hypercentralité de l’hypercentre et à une charge en investissements publics incontrôlable ou structurellement à la traîne.

Construire pour les gens, ceux d’aujourd’hui qui attendent des perspectives de logement et/ou d’emploi sur place, et ceux de demain qui voudront rester ici ou y venir. Mais construire dans la concertation institutionnalisée et la transparence des procédures : la démocratie participative ne dispense pas les candidat-es de proposer une direction et de la soumettre au vote, ni les élu-es de prendre les décisions politiques finales, mais elle exige que la consultation citoyenne soit permanente et organisée en vertu d’une charte publique.

Construire aussi en nous inspirant des réussites européennes (Lille, Freibourg…) de quartiers durables, afin qu’Aix ne soit pas connue pour sa pollution, mais plutôt pour son respect des normes de Kyoto. Les collectivités territoriales ont l’obligation de contribuer pour la part qui dépend d’elles à la réduction des GES et à la maîtrise de l’énergie, et nous engagerons la ville d’Aix en Provence à modifier dans le bon sens son empreinte écologique, et à donner aux habitant-es l’exemple des bonnes pratiques.

Construire enfin en pensant que la ville doit être conçue en fonction d’une hiérarchie des usages qui ne place pas le handicap en bas de l’échelle, et que tout au contraire, aménager l’espace pour le rendre accessible aux personnes qui sont plus vulnérables permet de le partager au bénéfice de toutes les catégories intermédiaires d’usagers (piétons, cyclistes, usagers du transport collectif) qui sont systématiquement sacrifiées à la voiture.

Laurent PERALLAT
Président des Verts du Pays d’Aix
Candidat sur la 15ème circonscription