C’est le dernier commentaire de Gandalf qui m’a donné l’idée de ce billet. Les assos, certaines en tout cas, prétendent être apolitiques, ne pas faire de politique !!!
Ignorance, hypocrisie, désir de ménager les élus, actuels ou futurs ? ou leurs adhérents dont certains sont aussi des militants ou sympathisants ? Pour faire avancer les affaires de la ville, quel que soit le domaine d’activité, les associations sont partie prenante de la vie politique de la cité. Ou bien elles sont écoutées et, si elles sont satisfaites, qu’elles le disent ou non, elles participent à la satisfaction générale envers les élus au pouvoir… ou bien elles ne sont ni écoutées ni entendues et, par le simple fait de leur insatisfaction, elles participent alors au mécontentement général. Dans les deux cas elles influenceront le vote des villageois y compris ceux qui ne sont pas de leurs adhérents. Un exemple, lors du meeting Venelles en Vie du 8 février, l’intervention de Venelles Environnement. L’enregistrement n’est pas de très bonne qualité mais avec un peu d’attention on distingue très bien les paroles.
Intervention Venelles Environnement 08 février 2008 (environ 30”)
13 réponses à “Associations et politique”
On n’entend pas parler de certaines associations, elles sont silencieuses… Que font, que disent celles qui gèrent un sport populaire, une section de haut niveau, voire une section professionnelle. Sont-elles satisfaites de leur sort ? des relations avec la mairie ? des subventions ? sont-elles hors-jeu… ou hors-concours ?
Les associations touchent des domaines très variés, et leur mode de fonctionnement diffèrent aussi : les associations sportives interviennent essentiellement auprès de leurs membres, les asso proposant des manifestations culturelles ou des activités éducatives (centres aérés, camps de vacances…) ont un public plus large. En s’adressant aux administrés, l’association participe à la vie de la commune dont elle bénéficie, en cas de besoin, de la mise à disposition des équipements communs au même titre que ses consœurs. L’association, indépendante, vit en bonne intelligence avec le monde qui l’entoure, et est, ainsi, amenée à côtoyer les élus de la commune, plus ou moins selon son champ d’action.
Quand une asso monte un projet nécessitant des moyens financiers supérieurs aux siens propres, elle sollicite des subventions des collectivités locales, qui les octroient en fonction de différents critères, qui devraient prendre en compte, essentiellement, ce que le projet apporte et l’importance du public touché.
Il est indispensable de veiller à la bonne utilisation des subventions, à l’aide des bilans, des rapports d’activités, et d’évaluations annuelles prédéfinies (hélas souvent inexistantes), non pas que l’argent public soit une espèce de vache sacrée, mais parce que cet argent est rien de moins que le total de l’écot versé par les contribuables que nous sommes. Depuis plusieurs années des contrats d’objectifs ont été mis en place : en face du projet établi par l’association, la collectivité locale met les moyens financiers qu’elle souhaite y consacrer, une fois le projet réalisé un bilan est fait. Les projets pouvant contenir une part d’aléatoire (par exemple : d’un club les résultats sportifs), il est possible d’intégrer une clause du style : si le club Y passe en division Z, ce qui entraîne des déplacements supplémentaires … une subvention supplémentaire de X euros sera versée. Mais les collectivités locales ont parfois tendance à confisquer aux associations la liberté de définir leurs objectifs, et l’on peut voir des contrats d’objectifs où une collectivité locale apporte telle subvention à telle association pour que cette dernière réalise tels projets, imaginés par les élus, décrits dans les moindres détails. L’association est alors complètement dénaturée et se transforme en prestataire de services : c’est une chose de dire, je vous amène des moyens financiers supplémentaires dans tel ou tel cas, cela en est une autre de dire, je vous donne cette subvention et vous devez rester en division A ou monter en B, ou gagner tant de matchs, ou avoir tant de spectateurs avec tel pourcentage de Venellois, tel autre de la CPA, tel autre du département. Les subventions ne sont pas des dons des élus mais une redistribution vers ceux qui les ont constituées.
Les associations, tout en intervenant sur la commune, ne sont pas les élus, elles peuvent contribuer à les éclairer dans leurs prises de décision, sans se substituer à eux.
Les élus, par la mise à disposition de moyens matériels et financiers, contribuent à l’épanouissement des associations sans présider à leur destinée.
Le phénomène est bien connu, Les élus détenteurs du pouvoir et en particulier le premier d’entre eux craignent les choix des associations, sauf s’ils en ont la maîtrise.
Ces choix ne sont pas les leurs et peuvent leur faire de l’ombre, surtout s’ils sont appréciés du public.
Cela a une très grande incidence dans l’octroi des subventions. A Venelles nous avons bien connu cela, particulièrement dans le mandat en cours mais aussi dans le passé.
Je suis très déçu par le silence des assos. DD vous tend la perche, vous avez le moyen de vous exprimer et vous ne dites rien ???
Ne me dites pas que vous ne consultez pas les blogs ! je n’y crois pas.
Votre avis intéresse les Venellois autant que les gens que vous allez élire. Vous avez obligatoirement des opinions et des idées… alors faites en part, vous faites partie intégrante de la vie Venelloise…
Par exemple, il serait intéressant d’avoir l’opinion du volley et du basket : ils évoluent à haut niveau… ils sont subventionnés par le C.G, la CPA, la Mairie, les sponsors… une autre planète !!! Est-ce qu’il vivent bien leur nouveau statut ? est-ce qu’on leur demande des résultats en conséquence et si les résultats ne sont pas là, comment ça se passe ? je pense que cela intéresse les autres assos comme tous les Venellois. J’espère vivement leur réponse
Il faut que les projets des associations s’inscrivent dans les objectifs des programmes politiques… bien sûr que non pour la plupart des associations, sauf celles dont l’objet est le soutien à une cause ou un parti politique.
Mais pour les autres, il faut de temps en temps faire un bilan des actions entreprises et des résultats obtenus… ainsi que l’attitude de la municipalité et en tirer des conclusions.
Constater que la municipalité en exercice n’a pas rempli son rôle, qu’elle n’a pas écouté, qu’elle n’a pas tenu ses engagements, qu’elle a régulièrement ignoré les recommandations… et ne pas en tirer de conclusions politiques de nature à influencer le prochain vote serait irresponsable.
“Il faut que les projets des associations s’inscrivent dans les objectifs des programmes politiques.” Là, je ne suis pas d’accord. Une association, tout au moins dans les textes, réunit des personnes qui ont un projet commun et y adhèrent librement.
Selon la nature du projet (ou objet) l’association touchent peu ou prou les administrés et participe ainsi à la vie de la commune, à laquelle elle apporte un plus dans des domaines variés. Ce plus, les élus en place peuvent le reconnaître, le favoriser, l’intégrer, s’en servir, en tirer même des bienfaits pour leur image … mais ce ne sont que les conséquences de l’existence de l’association, pas un but.
Si les associations devaient être des satellites ou des services communaux parallèles, ce ne serait plus des associations, tout au moins telles que voulues par nos institutions.
Je me suis sans doute mal exprimé, il ne s’agit pas bien sûr pour les associations de soutenir systématiquement les projets des municipalités, mais il doit nécessairement y avoir une certaine cohérence entre les orientations du projet municipal et les projets des associations afin de pouvoir déboucher sur de véritables partenariats. J’imagine mal en effet, une municipalité travaillant avec une association sur un projet auquel elle est opposée.
Il faut à mon avis, nécessairement trouver des points de convergence, à travers des négociations, si cela n’est pas possible, on risque d’arriver à des situations de blocage qui seraient sans doute préjudiciables pour la commune.
Il serait sans doute souhaitable pour notre commune de définir une charte de partenariat avec le milieu associatif dans laquelle la municipalité définirait clairement ses priorités et ses relations avec les associations (voir la charte de la ville de Strasbourg : http://www.strasbourg.fr/services/vie_associative/partenariat_associations/accueil?ItemID=2851748375)
Il faut bien sûr que les équipes municipales jouent également le jeu et respectent leurs engagements d’ouverture et de dialogue avec le milieu associatif. Pour notre part, nous serons particulièrement vigilants sur ce point et nous ferons des bilans réguliers quelque soit l’équipe qui sera en place.
En général chaque association, suivant son objet et les compétences dont elle dispose s’investit dans une partie de la vie publique (sport, solidarité, culture, développement durable, etc.).
Les associations sont souvent porteur de projets qu’elles souhaitent réaliser avec le soutient de la municipalité. Elles fonctionnent par influence et lobbying afin de se faire connaître, et intéresser les élus à leurs projets ou de participer à des projets existants initiés par la municipalité.
Ce type d’action est-il possible sans s’engager franchement au côté d’un groupe politique ? Pour ma part, je pense que oui.
A mon avis, aujourd’hui les municipalités, quelque soient leurs couleurs politique, ne peuvent plus travailler sans le concours du milieu associatif, qui leur apporte, une proximité avec les habitants, des ressources pour la réalisation des projets (du temps de la disponibilité, des idées, des réseaux).
Quelques règles de base sont sans doute à respecter pour qu’une collaboration efficace puisse se mettre en place : Il faut que les projets des associations s’inscrivent dans les objectifs des programmes politiques. Il faudrait aussi sans doute au préalable définir un cadre d’action, préciser les responsabilités et le rôle de chacun des partenaires, réaliser régulièrement des bilans et des évaluations afin de construire progressivement un véritable partenariat entre les municipalités et le monde associatif.
Les associations doivent être vigilantes, vis à vis des engagements pris par les politiques, leurs actions doivent s’inscrire dans la durée, INTERNET et les nouveaux outils qui sont aujourd’hui à leur disposition peuvent mobiliser plus facilement l’opinion publique, et servent de contre pouvoir qui deviennent en général assez efficaces.
Ma définition du mot politique : gestion de la cité .
Toute association et quel que soit son secteur d’activité, joue un rôle dans la vie de la cité. Elle prend donc dans son activité, une part de la gestion de la cité.
Un peu comme Monsieur Jourdain dans le Bourgeois Gentilhomme qui faisait de la prose sans le savoir, l’association fait de la politique, même si elle s’en défend. Il est donc un peu hypocrite d’affirmer “nous ne faisons pas de politique”. Quoi de plus normal alors, dans le débat sur la gestion de la cité qu’une association prenne part à ce débat dans la partie qui la concerne. Cependant il est vrai que certains politicards salissent le mot politique par leur comportement, on comprend alors que des responsables d’association s’en éloignent.
Je pense qu’il est difficile pour les Assos de venir s’exprimer sur ce sujet… la preuve aucun commentaire.
Je vais cependant vous donner un avis.
Je fait partie d’un bureau dont le boulot et de gérer une association au mieux. Dans ce bureau, il y a des gens de tout bord (je le suppose) et je ne me pose pas de questions sur leur appartenance, tous ceux qui veulent s’investir pour le bien de l’association sont les bienvenus. Il y a aussi des adhérents de tous bords, je ne me pose pas plus de questions à leur sujet.
Pour ma part, depuis 14 ans (environ) impliquée dans la vie de mon association, j’ai eu l’occasion de travailler avec des gens de droite comme de gauche : il n’y a eu aucun problème, il y a toujours eu quelqu’un à l’écoute, pour nous aider à faire face à l’urgence et aux périodes difficiles.
Notre association est une association sportive, avec des installations qui appartiennent à la Mairie, même si les adhérents du club les ont financé en majeure partie,(8O% minimum).
Je pense, mais c’est moi qui pense, que les assos peuvent faire abstraction de la politique dans leur gestion, en est-il de même pour des assos à but différent ? je l’ignore
Bien d’accord avec vous Renée… bien obligé la preuve est là, pas de commentaires !!!
Et pourtant vous avez entendu madame Lamouroux et ce monsieur de Venelles Environnement dire comment ont été considérées les associations, comment elles ont été ignorées et/ou court-circuitées,(mal)traitées… et elles n’en tireraient pas de conclusions ?
cher DD,
il est évident qu’il est plus facile pour une asso sportive de ne pas être en conflit avec les dirigeants de la commune. Les interêt sont les mêmes : entretenir et veiller sur le patrimoine communal (nos installations)
Mme Vigouroux, elle, si je comprend bien le but de son Asso, défend la cause du citoyen contre des projets tant communaux que d’état ; lorsque elle intervient c’est qu’elle est en désaccord avec ces projets : difficile alors d’immaginer que ses relations avec les dirigeants soit au beau fixe. Mais, il serait plus interessant que ce soit elle qui donne son avis le mien vaut seulement ce que j’en pense.
Merci Renée de relancer le débat sur ce sujet qui concerne les associations dont l’objectif rappelons-le est de s’intéresser à la vie de la cité. Nous aussi, comme dans votre association, nous ne demandons pas les étiquettes politiques de nos adhérents. Nous manifestons des points de vue débattus avec nos membres. Nous souhaitons simplement une écoute de nos responsables (élus ou institutionnels) dans la mesure où notre position de terrain nous permet d’apporter une vision différente et complémentaire. Il va de soi que nous défendons nos idées et celles-ci divergent quelquefois des positions établies.
Dans le débat public de la LGV (Ligne à Grande Vitesse PACA), dont plusieurs couloirs nous concernent, nous avons pris le parti de défendre les espaces naturels, sur les territoires qui se situent aussi bien près de chez nous (Natura 2000 ou Sainte-Victoire) qu’en Plaine des Maures ou dans l’Estérel. Ce que nous regrettons dans ce dossier c’est d’avoir été bien seuls dans ce débat dans la mesure où l’approche globale, dont on se prévaut aujourd’hui en matière de développement durable, n’a pas suscité, au niveau des élus locaux, un accompagnement légitime.
En ce qui concerne les transports par bus, pour rester sur les sujets du moment et que j’ai cité en exemple, quoi de plus normal que de nous positionner en association « d’usagers » qui souhaitent améliorer les transports collectifs pour répondre aux objectifs du Plan de Déplacements Urbains parfaitement débattu et adopté par les politiques et les associatifs. Nous jouons alors le rôle d’une association de « consommateurs ». Nous constatons malheureusement que des échéances, et notamment les échéances électorales, sont plus favorables que d’autres pour nous faire entendre. Nous le déplorons.
Quant à l’action des panneaux publicitaires, le troisième sujet évoqué, c’est l’exemple même de notre difficulté à faire progresser la réflexion malgré les engagements effectifs des élus. Rappelons que la législation communale en la matière date du 17 septembre 1990. Elle est bien entendu dépassée. Mais doit-on attendre 17 années pour aboutir à un simple état des lieux ! Lequel, réalisé par l’AUPA (Agence d’Urbanisme du Pays d’Aix), a été présenté le 5 décembre dernier, hors la présence des associations. Je rappelle que lesdites associations ont travaillé durant des mois, en particulier dans le cadre de l’Atelier de l’Environnement (CPIE/CPA) et ont contribué à faire désigner Venelles comme commune pilote pour une révision du règlement communal. Elles estiment donc être en droit d’avoir à minima l’information.
Mon discours visait bien sûr à défendre la « nouvelle gouvernance » qui doit instaurer la gestion participative dans notre commune. Il n’est plus à démontrer que le concours des associations citoyennes en amont des décisions éviterait des atermoiements dans les projets en enrichissant le débat. La loi SRU l’a clairement établi et des circulaires d’application vont dans ce sens au niveau des services de l’Equipement. Il n’est pas question d’ôter la primauté institutionnelle aux élus ni de complexifier les structures, mais d’instaurer un débat préalable, démocratique et constructif. Notre association, comme d’autres sur la commune, défendent ce point de vue.
Pour faire suite à Claude Bouillet, je pense que si faire de la politique c’est participer à la gestion de la cité, alors nous faisons de la politique. Mais nous nous défendons de pratiquer la politique « politicienne ».
Suzanne Lamouroux