Un contresens au développement durable : le programme recyclable.

Un lecteur Venellois a examiné en détail le programme de Jean-Pierre Saez (Venelles Proximité) et en fait une critique sans complaisance aucune, une véritable satire.

Tract Jean-Pierre Saez 2001-a 2001-b

Poussé par l’envie de voir ce qu’il y a derrière un sourire de couverture, on se prend à ouvrir la très luxueuse brochure du maire/candidat. Les premières pages nous promettent le bilan du mandat qui s’achève, surprise : on y découvre des projets qui prennent place également dans les propositions (PLU, éco-quartiers…) ou des « créations » qui tiennent plus de la technique du bernard-l’hermite* que de réelles qualités novatrices (Jeunesse, Culture …). Tout est bon pour donner un semblant de consistance à un bilan qui n’en a guère. Mais la patience face aux redites ayant ses limites, on s’empresse de feuilleter rapidement les pages pour arriver aux propositions, espérant satisfaire une soif de nouveauté mise à mal durant 7 ans. Un rapide arrêt sur la présentation des candidats permet de vérifier la présence de 7 sortants aux 7 premières places, et renseigne plus qu’un long discours sur la réalité d’un renouveau affiché, le huitième, ayant préféré l’aumône d’un repêchage in extremis à une sortie avec panache, doit se contenter de la place qu’on lui concède en milieu de liste.

Une lecture rapide du programme donne une impression de « déjà vu », aussitôt confirmée par la lecture simultanée du programme 2001, opportunément ressurgi à la faveur d’un nettoyage de printemps. On se dit alors que, plus que des propositions précédées d’un bilan, cette brochure présente le bilan des réalisations réelles ou revendiquées de ce mandat, suivi du bilan des promesses 2001 non tenues, autrement plus nombreuses que les premières, seules quelques nouveautés remarquables par leur cocasserie émergent du lot.

L’on en vient à penser que si 7 ans n’ont pas suffi pour mener à bien des projets tels que le PLU, la création d’une salle des Fêtes, la nouvelle Poste, la Gare, les commissions ou comités consultatifs, les pistes cyclables… c’est que la gestation est pathologique et qu’il est plus que probable que les propositions de 2008 connaîtront le même sort que celles de 2001. Certaines propositions ne correspondent pas à ce qu’elles sont sensées recouvrir : élaborer un agenda 21 en 6 mois, ne correspond pas à la définition du projet, parler d’éco-quartiers dans des zones hautement exposées aux pollutions sonores et atmosphériques, est étrange.

Peut-on qualifier de propositions des projets approuvés par le Conseil Municipal et qui seront réalisés quel que soit celui qui sera élu le 16 mars ? Il en est ainsi de la prise en compte, partielle, des voies privées en lotissements, de l’édification de la nouvelle poste ou des logements sociaux en lieu et place de la maison Gazelle…

Que dire des propositions dont la concrétisation ne relève pas du maire de la commune, comme le dégroupage ADSL ou la reprise des projets CPA, compétente en matière de transports ?

Plus étonnant, certaines propositions de 2001, reprises en 2008, avaient connu un début de réalisation, si bref que même le maire/candidat et son équipe les ont oubliées, les jeunes du Conseil Municipal des Jeunes apprécieront d’être ainsi passés par pertes et profits, de même que les Venelloises et Venellois membres des 3 comités consultatifs créés lors du Conseil Municipal du 12 avril 2001 : CC d’organisation de la Foire et des manifestations commerciales, CC pour l’environnement, CC pour les services publics locaux… une nouvelle gouvernance qui ne disait pas encore son nom, mais où la volonté politique a manqué pour qu’elle se développe, au point que sa mémoire échappe même son « initiateur ».

Promettre la réhabilitation de ce que l’on a laissé se dégrader pendant 7 ans peut surprendre, l’ancienne Mairie est là pour nous rappeler que certains font feu de tout bois, et laissent s’effondrer les murs pour avoir le plaisir de dire qu’ils les ont redressés. Dans la même veine, raser le Château d’eau pour permettre une hypothétique reconstruction de l’église de Venelles le Haut, laissera pantois celui qui n’a pas vécu ces 7 dernières années à Venelles.

Après avoir entendu le maire/candidat avancer le manque de foncier pour justifier le refus de se conformer à la loi SRU ou aux exigences du schéma départemental, comment ne pas sursauter à la perspective de la réalisation d’un cimetière animalier, labellisé CPA ? La place que nous refusons aux humains bien vivants nous la donnons aux toutous morts. Il y en a un qui préférait sa cousine à sa voisine, à Venelles on nous demande de préférer le canin au prochain.

Enfin, les institutions évoquées en première page, le chapitre « Urbanisme et Habitat », propose ni plus ni moins d’en faire fi, le maire/candidat, s’érigeant en Conseil constitutionnel à lui tout seul, décide de ce qui est Venellement applicable, nos institutions ne nous enseignent-elles pas que la loi est la même pour tous ?

Au moment de refermer cette brochure, le malaise ressenti à la lecture d’une proposition reprise dans l’idée force 5, exige une relecture afin de dissiper toute erreur d’interprétation, hélas il n’y en a pas : « Créer un véritable service municipal du logement social pour répondre, d’abord aux Venellois, en évitant les « appels d’air extérieur » figure bien dans ce chapitre Urbanisme et Habitat dont il faut retenir l’idée force 5 « Permettre aux Venellois d’exercer leur droit au logement sans créer « d’appel d’air » déséquilibrant la sociologie de notre commune : c’est ABOMINABLE ! Le pauvre, le « pas assez bien pour Venelles »… il n’a même plus droit à un nom, à une silhouette… c’est un appel d’air !
« Atmosphère, atmosphère, est-ce que j’ai une tête d’atmosphère ? », lorsqu’Arletty a prononcé ces mots, elle ignorait, qu’en 2008, un maire/candidat oserait la paraphraser en qualifiant ses semblables « d’appels d’air ».

Appel d’air

*Le Bernard l’Ermite est à l’Océan ce que le coucou est au plancher des vaches.