Le billet ci-dessous a été écrit dans la journée par un ami qui imaginait peut-être un score plus serré entre les deux listes d’opposition. Moi non plus je n’envisageais pas 10 points d’écart, c’est beaucoup ! Rien n’empêche de faire une autre lecture de cet article et de remplacer Pierre Morbelli par Serge Briançon !

En politique, on ne choisit pas ses amis, on choisit ses ennemis. La phrase est signée Raymond Barre, et elle résume le dilemme de toute action publique.

Venelles n’y échappe pas, naturellement.

À Venelles, avant mardi soir, il faudra que l’une des deux listes de gauche désigne son adversaire. Ce sera la liste UMP, ou l’autre liste de gauche.

À gauche, au long de l’histoire du monde, on a souvent préféré, pour des motifs de rivalité, ou d’idéalisme, avantager ses ennemis plutôt que de s’allier avec ceux de son camp, quand on les juge imparfaits. À gauche, souvent, mieux vaut le pire que le moins bien. On appelle ça « le vote révolutionnaire » !

À Venelles, la pomme de discorde officielle entre la liste estampillée PS, et l’autre, celle qui n’a pas d’investiture, a un nom et un visage. C’est la figure de l’ancien maire, Pierre Morbelli.

Si l’on suit les débats de loin, comme le font les citoyens ordinaires, on apprend que la présence de cet homme, sa disparition, ou son maintien, pourrait conduire à ce que les deux listes de gauche ne fusionnent pas avant mardi. Autrement dit, la seule personne de Pierre Morbelli, aboutirait à ce que la liste PS, et l’autre liste de gauche, choisissent de faire élire la droite.

Vu que Pierre Morbelli ne sera pas maire, il n’est pas tête de liste, vu qu’il siégera parmi tant d’autres au conseil municipal (s’il siège !), c’est donc qu’il est le Diable ou le Bon Dieu. Sa seule présence à cinq cent mètres à la ronde, autour de la salle du conseil municipal, dégagerait des ondes si puissantes qu’elles feraient de sa personne le maître unique de la ville. Dark Vador. Finalement, dans ce contexte diabolique, ou divin, la seule solution terrestre serait la réélection du maire de droite.

Ce n’est plus de la politique, c’est de la théologie.

Pendant que les deux listes qui penchent à gauche disserteraient sur la comète, nous autres citoyens terrestres n’aurions plus qu’un choix terrestre à l’heure du second tour.

Ou Saez, ou Saez, à moins que ce ne soit Saez.

Vulgus Pecum, citoyen terrestre