Après nous avoir présenté Louis-Félix CHABAUD sculpteur de génie, Jean-Marc Héry récidive et nous fait découvrir l’archéologue. Grand prix de Rome, Chabaud avait séjourné à la Villa Médicis et beaucoup voyagé en Italie, Naples, Pompéi, Paestum… À Venelles il fit réaliser des fouilles sur le parcours du canal de Traconnade…
Louis-Félix CHABAUD, qui fut maire de venelles, s’intéressa aussi énormément au patrimoine de sa commune et y fit réaliser de nombreuses fouilles dont il reste aujourd’hui des moulages, des empreintes en plâtre prises sur des morceaux de poteries, de sigillés et de bronze.
Sa maison familiale revêt d’ailleurs un caractère pompéien puisque le décor original de son salon était inspiré par celui de la villa Oplontis située non loin de Pompéi, où nous savons qu’il s’est rendu lors de son séjour italien.
La collection de calques qu’il laisse est aussi un témoignage de son amour pour l’antiquité et particulièrement pour l’antiquité romaine, et il n’est donc pas surprenant qu’il se soit intéressé d’aussi près à des sites archéologiques présents sur Venelles mais un peu oubliés depuis le tremblement de terre de 1909.
L’association Kaléidoscope des Arts Pluriels avait émis l’hypothèse de l’existence d’une villa romaine d’importance sur la commune et ses travaux sur Chabaud se devaient d’en identifier la localisation et d’en apporter la preuve.
L’idée qui a porté Jean-Marc Héry, l’auteur de ces recherches, a consisté à considérer que si villa romaine il y avait, elle devait se situer non loin d’une arrivée d’eau.
Or sous le règne de l’empereur Octavien (au début de notre ère), la ville d’Aix connut un essor particulier avec notamment la construction de son théâtre antique que l’on envisage d’excaver aujourd’hui. Aquae Sextiae grandissant se posait le problème de son alimentation en eau et c’est pourquoi il fut décidé de construire un canal venant de Jouques, s’inspirant du système du chorobate. Ce canal, connu sous le nom de canal de Traconnade passait par Peyrolles , Meyrargues et évidemment Venelles… avant de rejoindre Aix.
Ayant déterminé avec précision le positionnement d’un puits de construction du canal et connaissant la localisation d’un puits réalisé par Chabaud pour rejoindre ledit Canal il n’a pas été difficile de retracer le parcours du canal de Traconnade sur une carte, sur le territoire de Venelles.
Ensuite il suffisait de partir du principe qu’une villa romaine, si elle existait, avait forcément été construite à proximité dudit canal.
Il y a une dizaine de jours, la découverte d’un champ de tégulas (tuiles plates romaines) confirmait cette découverte d’importance… espérons maintenant que notre patrimoine sera un jour mis en valeur.
Jean-Marc HERY
– Louis Félix Chabaud, réhabilitation d’un génie méconnu
– Les agrimensores, géomètres du temps romain et leurs instruments de mesures
– L’archéologie des aqueducs romains ou les aqueducs romains entre projet et usage
14 réponses à “Une villa romaine à Venelles ?”
J’habite Venelles,et je serais interéssé par toutes nouvelles découvertes sur la commune,je viens de terminer 18 mois de fouilles d’une villa Romaine,sur Lambesc; je suis un amateur,fouilleur bénévole,merci de me contacter,pour en parler entres passionnés!0609037267.
Bonsoir,
Puisque que vous parlez histoire et archéologie…
J’habite Venelles et avec les dernières pluies et la fonte des neiges un talus a glissé où j’habite. Il y a un très vieux muret qui est apparu et plus étrange une cavité artificielle en forme d’amphore d’environ 2m de haut et 1.50m de diamètre avec une ouverture sur le dessus qui a été bouchée avec des pierres plates. Je pense que des archéologues seraient intéressés par ces vestiges. Savez-vous ou je peux m’adresser pour signaler cette découverte ?
mon mail : xxxxxxxxx
photo mise sur : http://pix.nofrag.com/f/4/a/8c77d370b2ba91bafc352dc864a16.html
vous pouvez peut être contacter l’INRAP(institut national de recherches archéologiques préventives) qui a d’ailleurs une base sur VENELLES: R. Thernot, Inrap
24, avenue de la Grande-Bégude
13770 Venelles
inrap.base.venelles2
@wanadoo.fr
D DESPREZ
la carrière du buisson/campioni est accessible par le chemin du Loubatas quartier Sainte-Anne, après les écuries de Bégadan, à Peyrolles.
il y a une faute à Siphon (y) et il manque un s à kilomètres.
Merci j’essaierai d’y faire un tour.
Amicalement
Souhaitons bonne chance à Monsieur Héry, dans son entreprise de mise en valeur du patrimoine Venellois, espérons que les travaux de Monsieur Varrot, qu’il a remis au goût du jour, trouveront plus de grâce auprès du maire et de ses élus qu’ils n’en connurent il y a quelques années, serait-il possible que la dation Chabaud, qu’ils avaient dédaignée alors, soit encore sauvée ?
La villa romaine dont fait état monsieur Héry, se situe-t-elle ailleurs qu’à Saint Hyppolite où en furent découvertes des traces ? Ailleurs qu’au quartier de Terre Rouge où Jupiter avait un autel ? ou bien serait-ce à Fontrompette ou à Fombelle , où, jadis, des portions de l’aqueduc de la Traconnade furent mises à jour ?
Il convient aussi de remettre en mémoire le patrimoine foncier de Venelles, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques, plus particulièrement en période de réalisation du PLU et dans la perspective d’une urbanisation relativement importante.
Si certaines inscriptions à l’inventaire sont relativement récentes comme celle de la Cave de la Coopérative Vinicole (réf. IA13001113), ou celle du jardin du Domaine Saint Hyppolite (réf. IA13000953), il en va tout autrement du domaine de Violaine, dont à la fois l’édifice mais aussi le parc dans son entièreté sont inscrits (réf. PA00125717 et IA13000956) et donc protégés par les Monuments Historiques. Façades et toitures de la bastide, de la chapelle et des autres bâtiments des communs, ainsi que le parc comprenant les murs de clôture, terrasses, jardin de buis, allée, murets, statues, portail, bassin, fontaines, serre, et aussi, précision d’importance, système hydraulique et autres éléments constituant le parc du Domaine de Violaine, sont placés depuis près de 15 ans sous la protection des Monuments Historiques, ce qui devrait, non seulement mettre tous ces éléments à l’abri de coups de pioche intempestifs, mais aussi, leur éviter tout voisinage de constructions nouvelles dénaturant le cadre où ils furent, autrefois, édifiés.
Vous évoquez « une dation Chabaud », pouvez-vous nous en dire plus ? De quand date-t-elle ? La commune l’aurait refusée ? Pourquoi ?
La famille de l’artiste voulait faire une dation à la commune de Venelles à la condition que celle-ci place la dite dation dans un lieu propice sur le teritoire de Venelles, où elle pourrait être accessible au public, la commune, n’a pas donné suite, la dation n’a pas eu lieu.
Vous souvenez-vous quand c’était ?
C’était dans le début du 1er mandat du maire actuel (en 2002), une élue Madame de Valois, s’était occupée efficacement de ce dossier: Monsieur Varrot avec une association culturelle venelloise bien connue, avait entrepris ses recherches sur Chabaud, la fresque (esquisse due aux élèves de Chabaud) avait été placée dans la Salle des Mariages, un cartouche destiné à cette fresque avait été demandé à l’association, qui en avait fourni le texte (il ne fut jamais réalisé), la famille Chabaud, mise au courant des travaux de Monsieur Varrot, avait alors offert cette dation, aux conditions précitées, mais la commune n’avait pas donné suite, tout comme elle avait refusé une subvention pour permettre à Monsieur Varrot de poursuivre ses travaux, qui en restèrent là jusqu’à ce que Monsieur Héry le contacte.
Tout à fait exact même si à ce jour la dation paraît compromise à plus d’un titre. Patrick Varrot avait été contacté dès le premier festival Off and Back en 2006 pour donner une conférence, l’association KAP ayant racheté les droits à l’opéra de Paris de photos d’œuvres de Chabaud réalisées par Jean-Pierre Delagarde.
Je me souviens d’ailleurs qu’à l’époque tout le monde avait crié au scandale car on considérait que le dossier était dans l’impasse et qu’il s’agissait d’un investissement (modique) inutile… pourtant c’est ce qui a permis de compléter efficacement le travail de Patrick Varrot (axé essentiellement sur l’opéra de Monte Carlo mais peu sur l’opéra de Paris)…
Deux ans après c’est la BNF elle-même qui nous encourage aujourd’hui à continuer notre travail par l’entremise des conservateurs que j’ai déjà mentionnés et qui n’ont été contactés qu’en septembre 2007 afin de nous apporter leur concours et de confirmer (ou d’infirmer) certaines de nos hypothèses… hypothèses qui ont d’ailleurs permis d’aboutir aussi sur la découverte d’une nouvelle villa romaine à Venelles.
Le problème de la dation consiste à savoir où exposer les nombreux documents présents sur le village (et en fait il faut savoir que l’essentiel du travail de Chabaud sur Venelles réside dans des sculptures dont certaines sont aujourd’hui très endommagées… nous avons d’ailleurs procédé à la restauration de deux bustes de Torelli et Salieri , épreuves préparatoires des marbres présents à l’opéra de Paris en 2006-2007)… il faut savoir aussi que l’année dernière, la mise en valeur des 3 bas-reliefs qui avaient été copiés pour Monte Carlo avait été réalisée entièrement à partir de fonds privés puisque la commune n’avait pas suivi, à ce moment là. Ces bas-reliefs avaient ainsi pu être exposés pour la première fois pendant le mois de juillet à la voûte CHABAUD de façon à ce que les Venellois puissent, à partir de ces plâtres et d’une expo photo des œuvres alors connues à l’opéra de Paris (je rappelle que près de 300 œuvres du sculpteur ont pu être identifiées cette année grâce à un travail long et patient et à l’étude de documents prêtés par la BNF depuis le mois de septembre de cette année), prendre la mesure du travail de l’artiste.
Aujourd’hui il faut distinguer plusieurs choses :
– les photos d’époque : qui, à mon sens, si elles devaient un jour être cédées ou vendues, devraient l’être à l’opéra de Paris qui paraît être l’institution qui pourrait en faire le meilleur usage
– les calques et gouaches de Chabaud : le problème étant leur exposition… de deux choses l’une, ou bien ils seraient mis à la disposition des venellois ou bien ils seraient entreposés quelque part en mairie comme ce fut le cas de documents d’époque cédés l’année dernière à la ville de Venelles et concernant cette fois Fernand Charpin. Le problème qui se pose étant alors de savoir où exposer ces documents alors qu’ils représentent une surface non négligeable et que leur fragilité imposerait de très nombreuses conditions.
– enfin les sculptures qui nécessiteraient là encore des restaurations très importantes pour la plupart (je pense notamment à une Diane qui a presque taille humaine)
Naturellement encore faudrait-il que la dation soit encore d’actualité… toutefois, sans vouloir prendre la défense de la municipalité il faut admettre qu’il n’existe sur Venelles aucun lieu susceptible d’accueillir une telle exposition en l’état… ceci expliquant peut-être cela.
On en a une parfaite illustration avec les documents cédés l’année dernière à la mairie sur Charpin (affiche d’époque de Dubout, programmes de Mogador, édition originale de la femme du boulanger…). Où sont-ils aujourd’hui ? difficile de le dire, mais il est certain qu’alors qu’ils avaient été offerts pour être mis à la disposition des Venellois, ils ne sont pas spécifiquement mis en valeur aujourd’hui.
Francis MOULIN, de sa propre initiative, fait visiter son exploitation. Il nous fait découvrir en sorte une partie d’une patrimoine agricole de la commune et il rencontre un franc succés.
Alors pourquoi pas organiser des “après-midi découverte” de notre patrimoine : félix Chabaud, canal de Traconnade,canal du verdon,..etc les sujets ne manquent pas et les passionnés d’histoire non plus !!
Nous avons tous une âme d’explorateur et redécouvrir le passé est toujours très exaltant.
j’en ai fait récemment l’expérience sur le chantier ITER où l’on a dévouvert avec l’INRAP des galeries draînantes qu’il a fallu explorer pour découvrir qu’elles servaient à alimenter en eau le château de CADARACHE. Pas de trésor !!!
Alors Mr HERY, sous une forme ou une autre (visites, café de l’histoire,..)je crois que nous serions nombreux à partager avec vous vos travaux et ..découvertes . Alors si le coeur vous en dit , pourquoi pas !!
didier DESPREZ
A Peyrolles, la carrière Buisson est traversée par les restes d’un aqueduc romain qui alimentait la ville d’Aix.
Cette construction attribuée au général Marius, date plus vraisemblablement de l’époque de l’empereur Auguste (Octavien). Il faut savoir qu’en dehors du système du siphon, on n’avait d’autre solution pour transporter les eaux, que de les faire couler en pente douce, étroitement calculée,comme au Pont du Gard. C’est le système du chorobathe, du nom de l’appareil de mesure. En maintenant ainsi toujours l’eau à la même hauteur légèrement décroissante, et en franchissant les collines par des tunnels, comme à Bégadan (lieu où se trouve la carrière Buisson) et les vallons par des petits ponts, comme à Pelloutier ou à Barrême. Jusqu’à une date récente, d’ailleurs les cantonniers des villages s’apprenaient les uns aux autres à garder la pente des ruisseaux pour éviter les inondations lors des pluies. Il paraît que c’est un secret qui se perd en même temps que celui de faucher les herbes des talus : tout est fait à la machine, non exempte, hélas, de brutalité.
On trouve des traces de l’aqueduc dans toutes les collines environnantes… Il y a un regard sur la route de la palunette (le petit marais) à la sortie de Jouques vers Revelette, juste après les premières maisons, un autre regard dans les bois qui ombragent le piémont à la Bastide Blanche.
Le développement de l’aqueduc est de 28 kilomètres, et suit le contour des collines de Peyrolles, passe dans le Pas de l’Etroit, et rencontre au quartier Pelloutier (Meyrargues) un vallon où l’on avait construit un pont de 48 mètres de long (les piles intermédiaires n’existent plus) et dont certaines pierres servent de bancs pour la promenade. Le canal s’engage ensuite dans la montagne, et reparaît au Nord de Meyrargues et de Venelles à la Figueirasse. Il atteint le coteau de Venelles, disparaît de nouveau sous la terre jusqu’à la colline Saint-Eutrope à Aix. Il a été successivement coupé vers 731, détruit puis restauré à la fin du XIe siècle pour être abandonné à la fin du XVIe. Dans la partie qui affleure dans la carrière, il est intéressant de noter la façon dont les pierres qui composent le sommet en voûte sont disposées comme dans les bories ou est imbriquées comme dans les huttes en pierres des Gaulois.
Texte Alain Balalas
Savez-vous si la carrière Buisson est accessible ? et où se trouve-t-elle ?