Le 11 juin dernier le maire de Venelles a réuni une commission extra-municipale sur le thème de la Nouvelle Gouvernance, les associations étaient invitées, j’accompagnais Jacques Révy pour y représenter l’Association Venelloise d’Expression Citoyenne. Pour ceux que cela intéresse et veulent s’informer – ils ne sont pas nombreux je sais – vous pouvez lire le compte-rendu ici. Trois sous-groupes ont été créés, assez artificiellement d’ailleurs, et chacun d’entre eux doit produire un premier document fin juillet en vue d’une seconde réunion fin septembre.
Pour le moment, nous sommes en période de vacances et les participants sont hors de Venelles ou occupés à autre chose et rien ne semble bouger. Pourquoi ne pas en profiter pour donner votre avis et faire des suggestions. J’ai trouvé un document qui traite du sujet et me semble particulièrement intéressant : Démocratie locale et décision, une intervention de Loïc Blondiaux, sociologue, professeur à l’Institut d’Études Politiques de Lille. Lisez ce document et dites-nous ce que vous en pensez, suggérez-nous des pistes de réflexion pour installer la Nouvelle Gouvernance à Venelles. J’en ai tiré un extrait que je propose, ci-dessous, à vos réflexions.
La démocratie délibérative, c’est un constat et trois principes.
Le premier constat, c’est l’idée qu’aujourd’hui, la légitimité d’une décision ne repose plus seulement sur la nature de l’autorité de celui qui la prend. Ce n’est pas parce que c’est la volonté générale majoritaire qui a pris une décision qu’elle est légitime. C’est aussi la procédure qui a permis de produire la décision qui rend cette décision légitime.
Cette procédure doit respecter trois principes qui doivent être considérés comme des horizons normatifs :
- Le premier principe, c’est un principe d’inclusion.
- Tous ceux qui sont touchés potentiellement par la décision peuvent participer au processus de délibération autour de la décision.
- Le deuxième principe, c’est un principe d’argumentation.
- La discussion légitime, c’est celle qui procède d’un échange d’arguments. C’est la force du meilleur argument, selon l’expression de Habermas qui devrait l’emporter en théorie sur l’argument du plus fort.
- Le troisième principe, c’est un principe de publicité.
- C’est la publicité qui rend la décision légitime. C’est la transparence de ce processus et la capacité de quiconque d’y entrer et d’y assister qui est tout à fait essentiel.
16 réponses à “Démocratie locale et décision”
La semaine dernière, lors des obsèques célébrées à Puyricard, j’ai entendu une rumeur qui disait que l’inauguration de l’église de Venelles aurait lieu le 14 décembre prochain en présence de Mme Michèle Alliot-Marie et qu’une grande chanteuse connue serait présente. J’ose espérer Mr le Maire que ces visites ne seront pas à la charge des Venellois, car entre les dépenses pour procès abusifs et autres dépenses (xxxxxxx), les venellois en ont marre de payer. Il conviendrait de demander à notre Saint Père d’envoyer la main à la poche, non. Que de remue ménages en perspective, si la rumeur est vraie bien sûr!!!!!! et surtout que de frais inutiles. Rassurez-nous Mr Le Maire.
Je ne sais rien des projets du maire concernant la nouvelle église sinon qu’il se réjouit de la voir bientôt terminée… de là à déplacer un ministre et une chanteuse !
Selon le site de la paroisse :
– elle sera consacrée par l’archevêque d’Aix le dimanche 14 décembre
– sa première utilisation est prévue jeudi 16 octobre pour la Conférence de clôture du cycle “Aux Sources chrétiennes de la Provence”
– le premier office sera célébré le 19 octobre.
Dominique… Allons…
L’inauguration d’une église dans un village (ou une petite ville) est toujours un événement ! De grâce, réjouissons nous au lieu de se lamenter 6 mois à l’avance sur un coût éventuel !!
Il serait agréable d’avoir une réponse à la question posée sur la sortie de la place du Ventoux sur la rue Maurice Plantier. Les élus en charge de la sécurité ne lisent-ils pas cette rubrique.??? Il est vrai que nous sommes en juillet, les vacances, mais bon !!!!! pensons à la sécurité des venellois. Merci.!!
depuis les travaux de la place du Ventoux, les aménagements ont eu lieu. cependant, je me pose la question de la priorité de la rue des Isnards et de l’allée du parc(lorsque les feux tricolores de cette dernière sont en clignotant.)étant dans une agglomération, vitesse limitée à 50 km/h — bien peu respectée– les voies de droite ne sont-elles pas prioritaire sur la départementale. ? qui pourrait me renseigner car je ne veux pas me faire couper en deux en sortant de cette rue. Merci beaucoup.
Pour l’allée du Parc cela me semble normal, lorsque le feu est clignotant, la priorité à droite doit s’appliquer. La limitation à 50 km/h est respectée par la plupart des véhicules, beaucoup même vont moins vite à cet endroit délicat.
Pour la rue des Isnards, elle est en sens interdit, on devrait plutôt parler du parking du Ventoux, il est vrai que c’est quelquefois difficile d’en sortir surtout si on tourne à gauche.
effectivement, je me suis mal exprimé excusez-moi. cependant je n’ai pas de réponse à ma question à la sortie de la place du Ventoux. donc qui peut me répondre. ne faudrait il pas mettre en place des panneaux, Mr le Maire, afin d’éviter des accidents. Merci d’y penser.
Tout d’abord une explication : des problèmes administratifs ont mis Venelles.info en rideaux fermés.
Que nos fidèles internautes se rassurent , cela va s’arranger, et Venelles.info rouvrira ses rideaux.
Quand je dis “se rassurent”, à en juger par l’agression que j’ai subie ce matin même, il semble que les antagonistes agresseurs féminins de ce matin souhaiteraient plutôt la fermeture définitive de ce blog.
Dans l’attente du renouveau de Venelles.info je squatte le blog de Didier Desprez en souhaitant qu’il ne m’en expulsera pas. Je lui rappellerai en cette occasion notre conversation de samedi sur le marché alors que nous évoquions la “pléthore” peut-être trop abondante de blogs sur la commune de Venelles. De même je vais demander l’hospitalité à 13770.org pour diffuser mon billet en commentaire.
J’ai donc été agressé ce matin même lors de la cérémonie commémorative du 14 juillet. Certains billets récents que j’ai signés dans Venelles.info ont déplu ! On ne peut pas plaire à tout le monde ! Cela je m’en étais déjà rendu compte.
L’un des billets, intitulé “Jean Pierre la frime” a déplu à madame. Il paraît que je serais jaloux parce que jamais je n’aurai de voiture décapotable, ni d’une compagne à la chevelure blonde flottant au vent pour frimer dans un tel équipage! Cela est sans doute vrai. Le cabriolet décapotable n’est pas ma culture et je ne m’y vois pas le coude appuyé sur la portière traversant l’agglomération accompagné de mon épouse qui n’est pas blonde et avec qui je vis tout simplement en parfaite harmonie. Quant à être jaloux… !
L’autre billet reprenait le titre “L’arbre qui cache la foret”, du journal La Marseillaise. Le rapprochement du nom Davin, propriétaire foncier de l’espace Lou Ravi et Auberge Roman avec celui d’une élue municipale portant le même nom à l’état civil n’a pas eu l’heure de plaire à l’élue concernée, malgré le rectificatif que j’ai apporté pour démentir toute parenté.
A l’une et à l’autre je préciserai seulement que ma présence en la manifestation publique de ce matin n’était inspirée que par ma volonté de commémorer un événement qui, il y a 219 ans mettait fin à un régime monarchique arbitraire de plusieurs siècles pour créer les conditions de la naissance (hélas dans la douleur) d’une République offrant encore le droit d’expression aux “Guignols” de l’info ainsi qu’à moult groupes de chansonniers ou de journaux satyriques. Ceux là ne se retiennent pas d’un usage “abusif” de ce droit pour faire dans la dérision (heureusement, mais pour combien de temps ?).
Je ne prétends pas avoir le talent de ces chansonniers et autres caricaturistes , mais je formule tous mes vœux pour que ce droit à rire de ceux qui nous gouvernent ne nous soit pas ôté comme dans certains Etats à qui aujourd’hui nos dirigeants font tant les yeux doux.
Je ne peux m’empêcher dans ces circonstances d’évoquer la lecture de mon horoscope de ce jour dans le journal la Provence (je suis né sous le signe de la vierge). A la rubrique Vie sociale j’ai lu: « Naturellement que vous avez raison… et cela se sait, mais comment le crier à la face de celles et de ceux qui vous dénigrent ? ». Mon naturel plutôt cartésien me rend peu perceptible aux prédictions “astrales” mais je vais finir par me laisser convaincre !
A celles qui ce matin m’ont “agressé” j’ajouterai seulement ce concept que j’avais moi-même fait mien depuis longtemps: Pour vivre à l’abri de toute critique, de tout sarcasme ou d’impertinence, abstenons nous de jouer un rôle dans la vie publique, sinon tolérons d’être observer avec un regard sans flagornerie et pas toujours complaisant.
A propos de “démocratie locale”, de “transparence”, vous devriez lire le billet du blog AVEC sur la lettre du maire accompagnant notre dernière facture d’eau…
http://infeau.venelles.free.fr/?p=451
La démocratie, dans la pureté de son premier jus originel, n’est autre que le régime politique où le peuple est l’acteur du pouvoir, dès lors lui adjoindre l’adjectif « active » est une redondance bien inutile, alors que la série d’autres adjectifs dont on l’affuble ne parvient qu’à la vider, plus ou moins de sa consistance.
Pour des raisons pratiques assez évidentes, le peuple, dont les membres sont trop nombreux pour exercer directement le pouvoir, désigne en son sein les plus à même d’agir en son nom : les élus, et, afin de n’abdiquer aucune parcelle de pouvoir, le peuple se doit de contrôler scrupuleusement l’action de ceux qu’il a désignés.
La démocratie a subi bien des avatars, tel la démocratie représentative, où le pouvoir, par une sorte de glissements successifs, passe des mains du peuple à celles des élus, qui, peu à peu constituent une sorte de caste où la charge élective est dévolue de proches en proches, aboutissant à un curieux mélange où s’entrecroisent aristocratie élective, gérontocratie, ploutocratie, génocratie, népotisme… Les élus se conduisent en possesseurs jaloux du pouvoir alors qu’ils n’en sont que les délégataires temporaires, soumis au contrôle permanent de leurs mandants.
Sans la volonté populaire il ne peut y avoir d’élu, celui-ci n’a d’existence que du peuple, il paraît donc particulièrement absurde de parler de « carrière » pour un élu : on ne décide pas de sa volonté propre d’être maire, député ou… président de la République, on est attentif à la volonté du peuple et si l’on est convaincu de pouvoir y concourir, on propose ses services et le peuple jugera des aptitudes requises et offertes. Ainsi, le résultat d’un scrutin n’a plus rien à voir avec le registre victoire/défaite qui achemine inévitablement à la revanche, où tous les coups sont permis, avec sa cohorte de « candidats » qui d’élection en élection renouvellent leur quête d’un mandat. Cette récurrence des candidatures est une spécificité bien française que l’on ne retrouve nullement chez nos voisins teutons, transalpins, transpyrénéens ou anglo-saxons : si le peuple n’a pas jugé les compétences de l’impétrant suffisantes, pour agir en son nom, 5 ou 6 ans plus tard il y a fort à parier que les dites compétences n’ont pas varié d’un iota.
A partir du moment où le mandat électif apparaît plus comme une prébende que comme un sacerdoce, on imagine facilement que beaucoup souhaitent y accéder. L’élu devient alors de plus en plus le représentant de sa faction que celui du peuple tout entier et cela se ressent dans l’exercice du mandat. L’élu est sourd à la voix de ceux qui ne l’ont point désigné, bien que son élection n’ait été souvent acquise que par un peu plus de 50% des voix, accentuant encore plus le coté confiscatoire que prend sa gestion au nom de la communauté.
Qu’un élu dise le peu de cas qu’il fait de la concertation post-électorale, considérant que la majorité qui l’a élu adhère à ses vues, c’est ignorer qu’il est l’élu de tous y compris de ceux qui ne l’ont point choisi, à qui il est impératif qu’il reconnaisse leur droit de contrôle, garant de la démocratie … à moins qu’il confonde élection et plébiscite auquel cas le régime qui en découle est fondamentalement différent.
Le contrôle de l’action des élus, garant de la démocratie, est non seulement un droit des administrés mais aussi un devoir qu’il appartient à chacun de nous d’exercer, quitte à l’exiger, la démocratie est à ce prix.
Voilà un commentaire excellent, de très haut niveau tout en restant accessible.
J’espère que vous interviendrez souvent ici, Pénélope.
C’est là, une excellente analyse selon mon point de vue Pénélope. Une analyse qui mériterait d’être méditée par bien des élus ou prétendants à un mandat électif (toutes tendances confondues). Pourquoi pas aussi par bien des électeurs ? Ils pourraient ainsi prendre conscience de l’importance de leur vote, avant de se laisser gruger par les beaux parleurs experts en langue de bois.
On parle beaucoup aujourd’hui dans le monde politique au niveau national, de rupture avec les concepts du passé et de réformes. Il est vrai qu’il y a encore beaucoup à faire pour que vive une véritable démocratie, mais cela ne semble pas une priorité de nos “réformistes” du moment, trop attachés aux bienfaits que leur octroi le statuquo.
Peut-être y a-t-il aussi beaucoup à faire dans le monde éducatif pour inculquer le fonctionnement de la démocratie dans ce sens là , mais cela ne semble pas une volonté politique du moment chez ceux qui au pouvoir préféreraient introduire plus de morale (la leur bien sûr) à l’Ecole.
Honnêtement, comment pouvez-vous encore parler de démocratie, de nouvelle gouvernance, etc. alors que le 1er magistrat de la commune se contente d’argumenter avec vous par des phrases telles que “on s’en fout, on s’en fout” ?
Ce n’est pas parce que certains se fourvoient, fussent-ils des élus, que cela nous dispense de dire ce qui est tordu, ce qui ne l’est pas, ce qui constitue un comportement démocratique et ce qui est exactement l’inverse (dont le “on s’en fout,on s’en fout” pourrait bien faire partie.)
Quelques réflexions sur l’intervention de M. Loïc Blondiaux.
C’est d’abord le point de vue d’un chercheur, d’un intellectuel et pas celui d’un praticien qui met en œuvre sur le terrain cette “nouvelle gouvernance”.
Il relève le manque de base théorique, le flou actuel du cadre législatif et la grande diversité des pratiques mises en œuvre dans cette nouvelle forme de démocratie.
Il met à mon avis davantage l’accent sur les difficultés que sur des pistes d’action.
Le sujet c’est vrai est difficile, et sa mise en place dans notre commune ne se fera sans doute pas en un jour. Cette “nouvelle gouvernance” implique d’abord un changement d’état d’esprit, qui concerne bien sûr les élus (majorité comme opposition) mais également les services municipaux, le monde associatif et les citoyens. Cette mise en place se fera sans doute à travers un processus d’apprentissage collectif, avec des essais, des erreurs, il faudra savoir évaluer les progrès accomplis et mettre en place des système d’amélioration en continue.
La route vers cette “nouvelle gouvernance” dans notre commune sera sans doute longue et difficile, il faudra beaucoup d’énergie, de temps et de patience avant d’obtenir des résultats. C’est un projet qu’il convient de conduire tout au long de la mandature.
Pour notre part notre association souhaite s’engager complètement dans ce projet, car nous estimons que compte tenu du contexte actuel il devient aujourd’hui nécessaire de d’adapter les modes d’administration de la commune aux attentes de la société.
Un peu plus bas la discussion sur le nombre des logements sociaux est intéressante et vaine… puisque le maire ne dit pas, ne dira pas comment il compte ces logements.
Pourquoi ne pas s’intéresser à ce qui changera la vie de notre ville, la nouvelle gouvernance… si elle arrive à s’imposer, ce dont je doute un peu.
Je rêve d’une ville où les élus majoritaires “évangéliseraient” la population… ils seraient à son service, ils informeraient, ils expliqueraient, il écouteraient, répondraient et justifieraient. Toutes leurs actions seraient rendues publiques et nous saurions ce qu’ils font et pourquoi il le font.