« Une culture pour les Venellois, des logements sociaux pour les Venellois » sont des résolutions vides de sens si nous ne savons pas qui est Venellois.

Est-ce celui qui est né à Venelles ? ou alors, celui dont les parents… sont natifs de Venelles ? ou bien celui qui possède un bien à Venelles ? ou celui qui habite Venelles ?

  • Est-ce celui qui est né à Venelles ? Hormis les anciens, rescapés d’une époque où l’on naissait encore dans le lit familial, et le poupon farceur qui, il y a quelques années, avait décidé de surprendre ses parents en pointant le bout de son nez, au moment où ils franchissaient, à la fois, le seuil de leur maison, et celui de la nouvelle année, la réalité d’aujourd’hui fait du Venellois un frère jumeau de l’Arlésienne, si l’on considère le Venellois sous cet angle anecdotique.
  • Est-ce, alors, celui dont les parents, grands-parents… sont natifs de Venelles ? La qualité de Venellois s’hériterait donc par le sang, curieux, mais inconcevable retour aux grands principes de l’Ancien Régime, pour des élus qui ne ratent pas une occasion d’affirmer, la main sur le cœur et le menton pointant vers le ciel, leur attachement aux valeurs de la République. Le Venellois est donc ailleurs !
  • Serait-ce celui qui possède un bien à Venelles ? La qualité de Venellois fonction du patrimoine, acception tout aussi inadéquate que la précédente, même si la situation présente semble s’en accommoder, ploutocratie et démocratie restant, du moins jusqu’à ce jour, absolument antinomiques.
  • Et si, tout simplement, le fait d’habiter à Venelles donnait qualité de Venellois ? Enfin tout simplement c’est vite dit, car, qui y habite à la minute présente, n’y habitait peut-être pas hier ou n’y sera plus demain et si l’on pousse un peu le raisonnement : tout être humain est susceptible d’habiter Venelles, ou plus exactement, aucun argument n’est opposable à un être humain pour lui dénier la possibilité d’être Venellois.

Vous voyez où tout cela nous amène (bien que réputée manier l’aiguille à longueur de journées, mon fil n’est pas des plus fins) : construire des logements sociaux pour les Venellois risque d’être une promesse bigrement ardue à tenir, tant les destinataires putatifs sont nombreux, il serait donc plus sage de s’en tenir à la loi qui n’exige que 20% de logements sociaux.

Pénélope