Venelles : pandémie d’égophobie ? Quel titre bizarre ! Ne cherchez pas égophobie dans le dictionnaire c’est un néologisme et vous ne l’y trouverez sûrement pas.

Refus d’accueillir ceux qui ont fait des voyages leur art de vivre, refus d’avoir pour voisins des familles détentrices d’un compte en banque moins fourni que le nôtre, refus d’offrir le gîte et le couvert à celui qui n’a plus pour compagnon que le froid glacial de l’hiver… Mais pourquoi ? Quelles différences fondamentales intrinsèques, ou existentielles y a-t-il entre deux hommes pour que l’un rejette l’autre à ce point ?

Au début de leur vie, ils étaient d’adorables poupons, difficiles à différencier, pareillement objets de soins et d’émerveillement, qu’est ce qui aurait pu faire que, quelques années après, la nature de l’un diffère à ce point de l’autre ? Son mode de vie, l’épaisseur de son porte-monnaie, sa profession, le nom de ses parents… seraient-ils une explication ? Assurément pas, ce n’est pas cela qui fait qu’un homme est un homme, on naît homme, et nous avons la liberté d’étoffer cette humanité tout au long de notre vie.

Ces femmes du Plateau de l’Arbois, qui élèvent, pour certaines, huit enfants dans des conditions de précarité absolue, mais, en ayant le souci de les scolariser, et qui, chaque matin, les habillent le plus dignement possible, nattent méticuleusement les cheveux, et qui, avec abnégation et amour font tout pour que leurs petits soient « comme les autres », ne sont-elles pas dignes de respect et d’admiration de notre part, nous qui sommes débordées avec moitié moins d’enfants, mais, dix fois plus de place et tout l’équipement électroménager qui va avec.

La boue que ces femmes ont sous les pieds, nous l’avons sur les yeux pour ne pas voir leur beauté… et donc la nôtre.

En rejetant l’être pour ne garder que l’avoir, ne sommes-nous pas en train de nous rejeter nous-mêmes ?

Pénélope