À Venelles Louis-Félix Chabaud n’était connu que pour la voute qui porte son nom, certains connaissaient le bas-relief de l’église, rares étaient ceux qui savaient qu’il avait travaillé pour Charles Garnier qui avait construit les opéras de Paris et Monte-Carlo. À la recherche de l’artiste, Jean-Marc Héry nous entraîne dans un véritable jeu de piste et chacun de ses articles nous fait découvrir un nouvel aspect du grand homme. Chabaud était graveur (Grand Prix de Rome), sculpteur (ornementiste), il fut maire de Venelles, archéologue sur sa propriété, peintre et dessinateur…
Les statues du musée du Louvre
Là encore la surprise vient de ce que les archives non seulement font clairement mention des deux œuvres réalisées pour les jardins du Louvre (Diane Chasseresse et une allégorie de la Musique), mais que la famille RIAS dispose aussi des épreuves préparatoires en plâtre qui, certes, mériteraient une restauration, ce qui reste du domaine du possible pour Brigitte LAM conservatrice en chef du patrimoine à Aix.
↑ À gauche, le bon de commande — à droite, le platre original ↑
Il faut savoir que se trouvent aussi à Venelles toutes les épreuves originales en plâtre des réalisations de Chabaud pour la Monnaie de Paris.
Prenons un exemple : Une médaille à l’effigie de Napoléon III.
À gauche, la commande ; au centre, le moule ; à droite, la médaille…
on peut littéralement suivre l’artiste pas à pas.
Chabaud architecte
C’est un autre pan très important de sa vie : on sait qu’il a travaillé et conçu des hôtels particuliers à Paris ainsi que sur la Riviera italienne où il avait rejoint Charles Garnier (notamment à Bordighera).
Le fond de Venelles est intéressant à plus d’un titre :
D’une part parce qu’il permet de disposer des plans originaux (jusqu’à une gouache représentant le propre salon de salon à Venelles) ; mais aussi parce que pour ce qui concerne l’édification de son propre hôtel particulier à Paris, on dispose des rapports complets des maçons, des plombiers, des menuisiers, ce qui permet littéralement de le suivre pas à pas et de découvrir aussi de façon intime la relation qui pouvait exister entra artisans et artistes à cette époque.
Il s’agit là d’un témoignage qui est quasi unique au monde
Il n’est pas question ici de tout mettre (notamment les rapports des artisans, mais simplement de restituer quelques pièces pour montrer l’étendue de son travail).
Pour information, de tels travaux ne se trouvent plus guère que dans les musées, notamment au Musée d’Orsay qui consacre actuellement une rétrospective de photos, plans et dessins autour du thème « Voir l’Italie et mourir ».
Le fonds des gouaches
Il est assez riche et fort intéressant car il mérite d’être mis en parallèle avec d’autres artistes de son temps, je pense notamment au peintre Ernest HEBERT qui, tout comme Chabaud le fit et sur quasiment les mêmes modèles, a dépeint avec brio les costumes italiens du XIXème siècle.
Commençons donc par l’inventaire des gouaches pour ce qui est des costumes de l’Italie du Sud par CHABAUD dont voici quelques exemples. L’étude des drapés en particulier n’est pas sans rappeler l’école d’Ingres.
Comparons maintenant ces gouaches avec celles d’Ernest Antoine HEBERT
(contemporain de CHABAUD) qui sont actuellement exposées au musée d’Orsay.
Ci-dessus, à gauche une huile de Hebert,
à droite deux gouaches de CHABAUD présentes à Venelles.
Ci-dessus, à gauche, une gouache de HEBERT du Musée d’Orsay, à droite, une gouache de CHABAUD qui se trouve à Venelles.
Le travail des deux artistes est tout à fait comparable, tant sur le plan des sujets que sur le plan de la technique et de l’époque. Toutefois, la réalisation des drapés reste beaucoup plus évoluée chez Chabaud que chez son confrère, pourtant largement représenté au Musée d’Orsay.
On peut alors maintenant s’interroger sur la cote d’HEBERT ?
Prix au marteau | vendue |
Estimation | EUR 3 000 – 4 000 |
Discipline | Dessin-Aquarelle |
Technique | Aquarelle/papier |
Date de vente | 22 déc. 2004 |
Lieu | Paris (FR) |
Dimensions | 29×23 cm – ( 11 3/8×9 in) |
Maison de vente | Mathias-Millon-Robert (S.V.V.) |
Créé en | 1847 |
Naturellement, Chabaud a aussi traité d’autres sujets dans ses gouaches comme en témoignent les photos ci-dessous : à gauche, une gouache originale représentant le décor pompéien de la maison de Chabaud à Venelles ; au centre, la villa Médicis peinte par Louis BOITTE ; à droite celle peinte peinte par Chabaud.
Les dessins
Ils sont innombrables, la plupart ayant été réalisés néanmoins à la Villa Médicis ou lors de son séjour à la villa Médicis, ils témoignent, nous le verrons plus loin, de l’évolution de la qualité de crayon de Chabaud qui, s’il avait démarré modestement et s’était un peu fourvoyé dans la peinture à l’huile, fut un très grand dessinateur.
La plupart de ces œuvres sont réalisées sur papiers gris ou papier Japon (certains hélas mériteraient une restauration ou se sont oxydées)
Les huiles : 17 toiles de Chabaud sont présentes sur le site… même si elles démontrent qu’il « était meilleur dessinateur et sculpteur que peintre », elles illustrent quand même un apprentissage progressif de son métier.
Le fonds comprend aussi des œuvres d’autres artistes, notamment du peintre Alexandre Cabanel (qui fut aussi Grand Prix de Rome) et réalisa deux portraits de Chabaud.
3 réponses à “Fonds Chabaud (3)”
Fanny je ne vous comprends pas, pourquoi tant de haine ? si monsieur le Maire lance un office de tourisme c’est bien pour promouvoir le tourisme et donc le patrimoine non ???? sinon ça sert à quoi un office de tourisme.
Il faut peut-être laisser au Maire la possibilité de répondre et de se “réveiller”… après tout plutôt qu’une course de biquettes on pourrait imaginer un grand parc astérix sur Venelles non ???
un truc genre pas vulgaire avec des miss topless en jupette qui accueilleraient le touriste le glaive à la main.
on pourrait vendre des boules à neige avec dedans l’église de Venelles le Haut ou des T-shirts avec la photo de Chabaud devant un panneau solaire…
il y a un truc qui marche du tonerre aussi en Italie ce sont les tabliers de cuisine avec un gros plan sur le membrum virilis (pardon je veux pas heurter les chastes oreilles) du David…
vous ne réfléchissez pas Fanny, grâce à l’office du tourisme on pourra avoir un parc d’attraction tip-top et on pourra développer l’artisanat : on fera des chocolats en forme masque grec, on pourra développer une nouvelle liquoristerie qui produira de l’hydromel comme chez les gaulois… on pourrait prévoir des soirées à thème un peu plus originales : orgie romaine par exemple, combats de coqs (c’est pas ce qui manque à Venelles)… on pourrait balancer ceux qui nous enquiquinent aux lions… on pourra comme chez Uderzo installer un poissonnier à l’entrée du parc qui balancera de la morue sur les gens, on pourra faire des sardinades !
le potentiel est infini !!!!!
et puis faut pas oublier que peu de gens le savent mais les gaulois… ils jouaient du biniou ! on pourra même se servir de vos biquettes pour faire la poche de la cornemuse !
Et enfin, cerise sur le gâteau, imaginez le premier venellois en abraracourcix sur un bouclier porté par la foule… on ne peut pas rater ça quand même !!!!
Bon évidemment les rôles de Bonnemine et Panoramix seront plus difficiles à trouver mais c’est déjà un début
Non moi je dis vive l’office de tourisme, ça peut rapporter plein de pognon à la ville… et puis Chabaud ben… on a qu’à l’exposer dans la vieille mairie où personne ne va jamais, m’enfin lui de toutes les façons tout le monde s’en cogne depuis des lustres.
Dernière chose Fanny… je comprends pas bien votre phrase quand vous dites “renoncez une fois pour toute à réaliser quoi que ce soit avec “ça””
“ça” ? vous faites allusion au film d’horreur de Carpenter où il y a un clown qui saccage tout ??
Commentaire modifié par mes soins. Pourquoi ne pas dire les choses sans être désobligeant sinon insultant.
Bonjour Jean-Marc !
Ce que je trouve extraordinaire c’est que vous avez toujours voulu croire qu’il y avait une once de neurones xxxxxxxxxxxxxxxxxx qui avaient le devoir de vous accompagner dans votre travail.
Ici, vous êtes à xxxxxxx ! xxxxxxxxxxxxxxxxxx faire défiler de jeunes demoiselles en maillot sur fond d’appel du 18 juin de de Gaulle.
Continuez à essayer de fréquenter xxxxxxxxxx, et vous aurez une exposition Chabaud au milieu d’une course de biquettes avec concours de fanfare.
Renoncez une fois pour toute à réaliser quoi que ce soit avec “ça”. Travaillez en dehors de Venelles, avec des gens compétents, avides d’apprendre et de promouvoir les vrais talents.
Vous parlez d’office du tourisme ? Je me marre à l’avance. Où croyez-vous qu’ils vont refourguer l’éternel étudiant, soi-disant toujours en formation payée par la commune(xxxxxxxxxxxxxxx)xxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx
Vous aurez le plaisir d’y retrouver quelqu’un qui ne daigne jamais dire bonjour à qui que ce soit, celui qui vient vous chanter les louanges des moto-cross qui dévastent les collines, et j’en passe.
Mais, j’ai tendance à penser que l’on a les élus que l’on mérite.
Pauvre Venelles…
Oui Chabaud n’a pas fini de révéler ses secrets loin de là, un article paraîtra d’ailleurs dès demain dans la Provence à ce sujet car sa propriété a révélé bien des trésors… il y a quelques mois j’écrivais un billet sur la présence d’une villa romaine… je sais que prochainement je partagerai le résultat (étonnant) de mes recherches avec les Venellois via ce blog et d’autres moyens de communication.
Les venellois peuvent être fiers de leur patrimoine qui dépasse de beaucoup ce qu’ils imaginent. Aujourd’hui des avis scientifiques sont venus appuyer ce qui n’étaient que des hypothèses au départ : département d’archéologie de la ville d’Aix, CNRS, Royale académie de Bruxelles, sans parler du collège de France ou du smithsonnian institute of whashington…
bien des surprises en perspectives donc, avec un seul regret, celui d’avoir toujours eu une écoute très attentive du côté des scientifiques, des universitaires (et pas des moindres comme cela sera révélé dans les jours qui viennent), mais hélas une écoute beaucoup moins attentive sur un plan local…
des propositions avaient été faites mais sans jamais être suivies d’effets… il faut par exemple savoir que la conférence donnée sur Chabaud à Aix au mois de Mars a été par 3 fois proposée à Venelles.
Nul n’est prophète en son pays dit-on ? toutefois CHABAUD mérite une réhabilitation d’autant plus nécessaire qu’il est le point central de toute une séries d’études qui mènent dans des directions aussi variées que l’anthropologie, l’archéologie et même la paléontologie.
Venelles ouvrira bientôt son office de tourisme… grand bien lui fasse ! le patrimoine, c’est à craindre, ne sera jamais mis en valeur in situ parce qu’il n’y a pas la volonté de le faire.
On m’a demandé dernièrement, très poliment de “savoir me retirer devant des personnalités plus compétentes que moi”, c’est ce que je me suis efforcé de faire en sollicitant autant de contributions scientifiques… je ne suis néanmoins pas absolument certain que ce soit dans ce sens là que l’on me l’ait proposé.
Je regrette simplement que peu de gens aient vu (hormis les scientifiques), l’implication personnelle, le temps, l’énergie, l’argent parfois aussi qu’il a fallu investir pour mener des recherches de fourmi, se rendre à Paris, Naples, Rome, Monte Carlo, comparer les croquis de Chabaud avec des croquis de la Pompéi de l’époque, bref, retrouver son parcours.
Il est des artistes qui ont une destinée étrange : c’est le cas de CHABAUD ! toute sa vie il fut passionné par l’antiquité et plus particulièrement par l’art pompéien ; ses voyages, ses sculptures (innombrables), son propre salon à Venelles en sont l’illustration parfaite…
ironie de la chose il fut aussi un grand maire de la commune et essaya en son temps de valoriser un patrimoine qui datait précisément de sa période antique préférée, le 1er siècle après JC.
ironie de la chose toujours : savoir qu’ont été retrouvé à Venelles des fragments de poteries pompéiennes (reconnaissables à l’emploi de pouzzolane)… la boucle est pour ainsi dire bouclée !
Mais dans le fond qui s’en soucie vraiment ?
Ces recherches m’ont coûté énormément… je me souviens encore des railleries qu’il a fallu supporter pendant des mois, me faisant traiter de « charognard », me voyant accuser de récupérer ignoblement le travail au demeurant sérieux mais limité qui avait été réalisé voici plusieurs années sous l’égide de l’OMCJ à Venelles, me faisant même accuser de dilapider l’argent public inutilement alors que la mairie n’a jamais participé financièrement ni de quelque façon que ce soit à ces recherches.
Jamais un mot d’excuse, encore moins de remerciements. Ces 4 années de travail furent pénibles, solitaires mais quelle belle aventure quand on y songe.
Pour finir je terminerai juste sur une citation
« Plus l’histoire d’un pays est ancienne, plus nombreuses et pesantes sont ces couches stratifiées de paresseux et de parasites qui vivent du «patrimoine des ancêtres», de ces retraités de l’histoire économique”. (notes sur Machiavel d’Antonio Gramsci)
Chabaud, en son temps, a eu la sagesse de ne pas s’asseoir sur ses lauriers, d’essayer de révéler un pan de notre histoire, de notre patrimoine, et rien que pour cela, sans même tenir compte de l’immensité de son œuvre, sans même tenir compte des noms éminents de ses collaborateurs (Eiffel, Garnier) il mérite l’estime et la reconnaissance de tous les Venellois.