Didier Desprez évoque la taxe carbone et dit « être farouchement contre cet impôt ». Comme la majorité des français… et sans doute pour les mêmes raisons je n’étais pas favorable à ce montage compliqué qui prélève d’un côté et redistribue de l’autre, une usine à gaz dont je ne voyais pas comment elle pourrait lutter contre la pollution et le réchauffement du climat, favoriser les énergies nouvelles. Une chose quand même me chiffonnait… être du même avis que Ségolène Royal !!!
Heureusement quelques lectures dans mon agrégateur préféré m’ont permis de me faire une idée plus précise, plus juste de ce nouvel impôt. Je ne sais plus très bien si je suis pour ou contre mais en lisant quelques billets bien écrits, simplement, dans un langage compréhensible par un non spécialiste, j’en sais un peu plus, peut-être assez pour avoir un avis personnel. Le système n’est pas parfait mais n’est pas non plus aussi mauvais et nuisible que le disent certains politiques.
– La taxe carbone : trop élevée, pas assez élevée ?
– Ségolène Royal est hostile au principe de la taxe carbone. Elle a tort.
7 réponses à “La taxe carbone”
Permettez moi J. REVY de ne pas partager moi non plus votre analyse.
Certes, nous partageons un même point de vue: -Il est essentiel de prendre des mesures pour lutter contre l’effet de serre-.
Faut-il pour cela ne s’en prendre inévitablement qu’au porte-monnaie des gens? Nous le savons tous, l’effet n’est pas le même sur un porte monnaie plat et un porte monnaie bien garni.
C’est un peu ce que je voulais évoquer dans mon commentaire, en écrivant que la réflexion aurait pu aussi se diriger vers d’autres pistes. Peut-être en y associant des partenaires compétents et sensibilisés sur le sujet, moins “dépendants” aussi de l’électorat. Mais cela ne semble pas être dans les mœurs des dirigeants de notre société.
Après tout, nos “décideurs” si prompts à prendre des dispositions (radars, vidéo-surveillance, lasers ou autres gadgets)et à légiférer pour rassurer une population qu’ils ont bien conditionnée sur l’insécurité, ne pourraient-ils pas prendre des dispositions et légiférer pour “obliger” les plus grands producteurs de dioxyde de carbone à moins polluer ? Mais sans doute hésitent-ils à indisposer leur “clientèle” ?
Pourtant la pilule de la taxe sur le carbone serait ainsi moins amère à avaler pour une population qui refuse de se laisser endormir par des déclarations lénifiantes sur le reversement d’hypothétiques compensations. Car malgré tout l’importance du nombre de cette population a aussi son effet, si chacun fait l’effort de moins produire de dioxyde de carbone. Alors cette taxe devient peut-être nécessaire pour inciter à l’effort.
Le principe “pollueur/payeur” est sans doute juste, mais l’on peut se poser la question de l’utilité d’une mesure dont l’efficacité technique est nulle: à 17€ la tonne de CO2, la taxe ne produit aucun effet, hormis l’effet d’annonce.
En outre, instituer une taxe, prétendument dissuasive, alors même qu’aucune alternative n’est offerte, est intellectuellemnt assez malhonnête : les transports en commun ne circulant pas 24h./24, ceux qui travaillent la nuit ou les jours fériés ne peuvent pas faire autrement que d’utiliser leur véhicule personnel, par exemple.
On peut aussi s’étonner du culot phénoménal de ceux qui n’ont que les mots “développement durable, écologie…” à la bouche et qui font tout pour éloigner l’habitat, des classes moyennes à défavorisées, des centres urbains ou périurbains, équipés en transports en commun. 3% de logements sociaux à Venelles, cela génère combien de CO2 le matin et le soir pour que celui qui travaille à Venelles, Aix ou aux Milles parte et rentre chez lui, à Pertuis, Meyrargues, Peyrolles…?
La taxe carbone figurait dans le pacte écologique de monsieur Hulot, signé par les candidats Sarkozy et Royal : le premier a décidé de mettre, très partiellement, cette mesure en oeuvre quand la seconde ne veut pas en entendre parler, une conclusion s’impose, avant de signer mieux vaut adhérer.
Quelques réactions politiques… par exemple :
Cécile Duflot secrétaire nationale du parti écologiste Les Verts
“La taxe carbone ? Une fumisterie”. Invitée de France Inter, Cécile Duflot expliquait jeudi dernier sa position : “Cette taxe carbone n’a rien à voir avec la fiscalité écologique que nous défendons. On déguise avec un décor écolo quelque chose qui est juste de la fumisterie. Pour favoriser la transition énergétique, il fallait couvrir l’ensemble des secteurs, arrêter un niveau de taxation suffisamment élevé pour dissuader les gros pollueurs irresponsables et agir avec un double souci de justice : pour aider les plus fragiles et les plus défavorisés et pour encourager de nouveaux modes de chauffage et de transport. On n’a rien de tout ça. C’est une trahison.”
Je ne partage pas votre analyse et je pense pour ma part que l’instauration d’une taxe carbone reste une bonne chose pour lutter contre l’effet de serre.
Dans le domaine de l’environnement, le législateur dispose de trois moyens afin d’inciter les gens à modifier leurs comportements : La réglementation, la fiscalité et les droits à polluer. Chacun de ces moyens présente des avantages et des inconvénients.
La réglementation est quelque fois difficile à appliquer, elle ne prend pas en compte les cas particuliers et n’est pas toujours très efficace. La fiscalité applique le principe de polluer payeur (plus on pollue plus on paye), mais elle présente l’inconvénient d’alourdir les charges qui pèsent sur les ménages et les entreprises. Les droits à polluer enfin qui tiennent compte du fait qu’il est plus facile de réduire la pollution dans certaines activité que dans d’autres présentent l’inconvénient de créer des disparités entre les secteurs et sont souvent difficiles à réguler. C’est sans doute la combinaison de ces trois moyens qui reste la solution la plus efficace pour lutter contre l’effet de serre. Dans ce cadre, il serait sans doute dommage de se priver de mettre en place des mesures fiscales afin de réduire notre production de CO2 (alors que cette mesure était consensuelle lors du Grenelles de l’environnement).
A mon avis faire payer cet impôt par les seules société pétrolières (qui réalisent c’est vrai des bénéfices importants) lui enlèverait tout son sens puisque son objectif est de toucher les automobilistes producteurs de CO2 à travers l’usage de leur véhicule.
Il me paraît aussi erroné de présenter cette contribution comme un prélèvement redistributif, ce qu’il n’est pas évidemment, comme vous le relevez.
Il reste bien sûr – comme vous le soulignez également – en parallèle à la mise en place de cette taxe de développer de véritables alternatives à l’usage de la voiture.
@Gandalf
Mon avis a peu d’importance mais je vous l’ai dit, j’hésite… Les sources sont nombreuses dans les médias qui expliquent la “taxe carbone”. Faites quelques recherches et faites-nous profiter de vos découvertes.
@Claude Bouillet
Pour Ségolène c’était de l’humour ou du moins un essai d’humour… 🙂
Il est vrai que le problème est moins la taxe en elle-même que son champ d’application. On aurait aimé qu’elle frappe les utilisations non respectueuses de l’environnement, les superflus, les gaspillages et qu’elle épargne les moins aisés. Pour imager mon propos, qu’elle touche les gros 4×4 qui stationnent à la sortie des écoles climatisation et moteur en marche et qu’elle laisse de côté ceux dont le véhicule est l’unique moyen pour aller travailler. Une usine à gaz dont l’efficacité est douteuse c’est dommage mais existe-t-il un autre moyen pour inciter aux économies d’énergie ?
Quant à moi Didier, j’étais “farouchement contre cet impôt” et je le reste sans état d’âme sur le fait d’être du même avis que Ségolène!!!, même si mon avis n’est en rien un suivisme par rapport à cette personne.
Bien sûr que des mesures sont indispensables pour lutter contre les effets carbone, mais la réflexion ne pouvait-elle pas se diriger vers d’autres pistes? .
Cette mesure est accompagnée d’une “usine à gaz” pour soit disant par un “système” de redistribution en atténuer les charges sur les “petits”. “Tu parles!”. Cela n’en est pas moins un impôt destiné encore une fois à répartir l’effort sur le plus grand nombre.
Quant a être dissuasif pour agir sur des consommations génératrices de rejets de dioxyde de carbone. Cela le sera certainement envers les moins “aisés”, par la force des choses, puisque ne pouvant pas dépenser plus que ce qu’ils gagnent ils seront bien obligés de réduire leurs dépenses sur un produit plus cher (au détriment de leur confort). On peut fortement douter d’un tel effet sur les plus “aisés”(c’est pas grave pour les rejets, ceux là sont moins nombreux)
J’ai le plus grand doute sur une nouvelle “invention” de celui qui nous a déjà inventé la CSG (cet impôt n’a fait que croître depuis sa création) et a donné à d’autres l’idée du RDS (remboursement de le dette sociale) qui créé “à titre provisoire”, n’a fait lui aussi que croître et n’est pas prêt de disparaitre.
Tout cela me permet de conclure que non seulement le système n’est pas parfait comme tu l’écris Didier, mais il est franchement mauvais.
Petite information complémentaire : Notre grand arbitre en a décidé le montant à 17 € la tonne de rejet, tout en précisant que ce montant était susceptible d’évoluer dans l’avenir. Çà promet!! C’est sûr, il ne diminuera pas!
Alors ? Pour ou contre ? Pourquoi ?
Vos états d’âme ne nous intéressent pas, dites ce qui motive votre revirement.