Hier soir AVEC tenait son assemblée générale. Dans le fil de la discussion un adhérent a évoqué une étude anglaise (2009) comparant la qualité des aliments bio et des aliments classiques, qui affirmait que “les produits bio ne sont pas meilleurs pour la santé que les aliments ordinaires“. À l’époque je ne m’étais guère intéressé à cette polémique mais j’ai été très étonné qu’un Venellois – par ailleurs très bien informé – en soit resté à cette conclusion et laisse entendre que le bruit fait autour du BIO n’est qu’opportunisme économique… que du vent ! Qu’en pensez-vous ? →
En fait, le rapport complet dit seulement que les aliments bio n’apportent pas plus d’éléments nutritifs que les aliments produits de façon conventionnelle. Ce n’était donc pas une information santé à proprement parler, mais la simple affirmation que le surcoût des aliments bio n’est pas justifié si on considère uniquement leurs contenus en nutriments. Le rapport élude la question des insecticides, herbicides, fongicides et de leurs multiples résidus dans les aliments conventionnels, réelle question de santé pourtant. Commentaire sur l’étude anglaise sur le bio (C dans l’air) + article du Monde
Mais la principale censure reprochée à l’étude britannique par les associations tient à la non évocation de l’absence de pesticides dans l’alimentation bio. Comme le rappelle Nature & Progrès, un rapport de l’OMS (3) alertait dès 1990 sur les effets d’une exposition aux pesticides, établissant un lien avec des cas de maladies osseuses, de cancers, de malformations à la naissance, de maladies de peau et de dégradations des systèmes nerveux et immunitaires. Récemment, une nouvelle étude a démontré que le risque de développer la maladie de Parkinson est doublé chez les agriculteurs, les premiers à être dans la ligne de mire des pesticides. → Lire l’article Univers-Nature
Une information Reuters vient de tomber au 29/07/2009 et est repris sur l’ensemble des sites d’informations de la planète: « Les produits bio ne sont pas plus sains, selon une étude » de l’American Journal of Clinical Nutrition. Ah, bon ??… curieux nous allons voir l’article et décidons d’aller plus loin et de retrouver les sources concernant cet article. Et là, nous nous rendons compte que les propos ont été complètement déformés. Le vrai titre aurait dû être « Sur le plan nutritionnel, les produits bios pas spécialement meilleurs que les produits conventionnels », « Pas plus d’apports nutritionnels dans le bio que dans le conventionnel »… (ou quelque chose de ce genre là). Les produits bios ne sont pas plus sains ? Quand Reuters déforme les propos!
4 réponses à “Le Bio, bon ou pas bon ???”
Bonjour
le rapport de “l’American Journal of Clinical Nutrition” n’en dit pas plus que le rapport de 2003 publié par AFSSA(236 pages)
la conclusion du Figaro resume le tout “les produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas plus sains que les aliments ordinaires et n’offrent pas d’avantages nutritionnels supplémentaires.”
précision de france info , d’importance “Cependant, un aspect essentiel du bio n’est pas pris en compte : la question des résidus de pesticides. “Or c’est le principal point du cahier des charges de l’agriculture biologique : l’interdiction du recours aux insecticides chimiques!”
L’express resume assez bien la conclusion:
“On n’a jamais mangé une carotte bio en espérant y glaner plus de béta-carotène que dans une carotte normale, mais dans le but d’esquiver les résidus de pesticides. Pour notre corps et pour la planète.“
à quand zéro pesticide?
13dr
La conclusion du Figaro telle que vous la rapportez est ambigüe je préfère nettement celle de l’Express. Écrire que “les produits issus de l’agriculture biologique ne sont pas plus sains que les aliments ordinaires” me semble erroné. Nous mangeons BIO pour éviter d’ingurgiter les résidus des traitements chimiques pas pour trouver plus de béta-carotène dans les carottes ou de vitamines dans les oranges.
Il faut se méfier des jugements globaux et définitifs. Je pense que les gens qui consomment bio, le font pour diverses raisons qui peuvent être : préserver les sols par une agriculture sans produits toxiques, éviter d’ingérer des pesticides (même à doses infimes), avoir des produits qui ont un meilleur goût, dans le cadre d’une AMAP, il y a également le soucis d’aider un agriculteur et de consommer des produits locaux. Manger bio devient aussi un mode de vie et modifie également nos modes de consommation. Je pense que ces pratiques s’inscrivent dans le cadre du développement durable.
On peut abandonner nos certitudes ou se rassurer sur ces informations. Peut-être serait-il intéressant d’approfondir cette étude anglaise et l’information Reuters du journal américain Américan Journal of Clinical Nutrition. Il serait surtout intéressant de savoir par qui chacune de ces étude et information a été financée. Laissons se prononcer des “experts” pas toujours désintéressés. Et puis restons maîtres de nos jugements si nous préférons nous abstenir de produits alimentaires bourrés de pesticides ou autres ingrédients dont d’autres sachant ont dénoncé la nocivité. II est cependant remarquable que les études démontrant l’innocuité des pesticides et autres, évoquent souvent des précautions à prendre et les dosent à ne pas dépasser dans leur usage.