Le retour du cheval d’attelage en milieu urbain est-il possible ?
Un Venellois, Stéphane Chanoux y croit et travaille depuis plusieurs années à la réalisation d’une calèche à assistance électrique, le cheval, moteur principal, serait aidé dans certaines conditions, dans les montées par exemple, par un moteur électrique. Le projet est maintenant bien avancé, les premières démonstrations publiques pourraient avoir lieu début 2011. Stéphane nous expose ses idées et fait le point du projet.
Notre cheval de bataille, pour ne pas dire notre dada, c’est le retour du cheval d’attelage en milieu urbain. Le cheval est resté un symbole fort ancré dans tous les esprits et s’inscrit aujourd’hui parfaitement dans le cadre de l’écologie et du développement durable. Aujourd’hui plus de 130 communes françaises ont fait le choix de cette solution de transport écologique alternative et peu coûteuse pour divers travaux municipaux. On appelle ces chevaux des “chevaux territoriaux”.
Le retour du cheval de trait à Trouville-sur-Mer et à Venelles aussi.
En plus d’être originale, conviviale, valorisante pour l’équipe qui la mène et médiatiquement très communicante, cette solution, quand elle est bien réfléchie dans sa mise en œuvre est économiquement avantageuse par rapport à un véhicule à essence qui coûte plus cher à l’achat et à l’entretien. Elle participe aussi à rendre nos villes plus conviviales et agréables à vivre en réintroduisant de l’écologie vivante dans la citée. Bref, ce projet d’avenir est un grand pas en avant vers le passé !
Notre projet s’articule suivant 2 axes :
1er Axe du projet : Réintroduire des attelages équestres pour des services locaux :
- Transport de personnes : touristique ou scolaire (“l’Équibus” viendrait en complément du “Pédibus”),
- Ramassage de déchets issus du tri sélectif (Équicollecte des végétaux, cartons, verres, plastiques, corbeilles publiques, etc.)
- Livraison de produits alimentaires et autres : fruits, légumes, pain, journaux…
- Travaux agricoles : vendanges, ramassage de fruits et légumes, débardage et débroussaillement, etc.
- Spectacles et animations locales, voire support de communication pédagogique et éducatif. Par exemple, à Venelles nous avons réalisé en septembre 2009 une opération citoyenne de nettoyage d’un quartier qui a consisté à transporter des enfants de Venelles sur un site communal (le parc des sports) pour le nettoyer. Plusieurs centaines de kilos de détritus ont pu être récoltés.
Les activités équestres en général connaissent aujourd’hui un véritable essor, en particulier certaines disciplines sportives telles que le saut d’obstacles, le cross, le dressage, le polo, la randonnée… sans parler de l’éthologie qui commence a montrer le bout de ses naseaux !
L’attelage en revanche, et pour diverses raisons (culturelles, urbanisation, circulation dense, relief…) est peu développé dans les régions méditerranéennes. Pourtant de nombreuses communes de la région PACA s’interrogent actuellement sur les moyens écologiques alternatifs de transport urbain local pour réduire la pollution des véhicules à essence et désengorger la circulation urbaine. La solution d’un attelage équestre est souvent oubliée ou considérée comme rétrograde alors qu’elle est économiquement intéressante et facile à mettre en œuvre pour des circuits de courtes distances.
2ème Axe du projet : Mettre au point un prototype innovant de “calèche hybride utilitaire” à Traction Animale et à Propulsion électrique auxiliaire.
C’est un aspect original du projet qui peut paraître anecdotique, voire marginal, comme l’a été le Vélo à Assistance Électrique à ses débuts, mais qui permet d’associer des technologies modernes et innovantes (la motorisation électrique auxiliaire), avec de plus anciennes et traditionnelles (la traction animale).
Du point de vue éthique et du respect de l’animal cette solution permet de faire travailler plus efficacement et confortablement le cheval attelé, et par la même occasion de redorer l’image passéiste de l’attelage pour des utilisations contemporaines.
Pour résumer, nous nous sommes attelés à concevoir un véhicule hippomobile hybride : une calèche utilitaire “multi-usages” tractée par le cheval mais disposant d’une motorisation électrique auxiliaire. Ce système aide le cheval dans les efforts les plus intenses : montées raides (à Venelles il y en a quelques unes !), nombreux passagers embarqués, charge lourde (cuve d’eau pour l’arrosage des massifs et jardins), etc.
Le projet a été initié en 2008 par un professionnel du secteur équestre, éducateur sportif (moniteur d’équitation) et spécialiste de l’attelage équestre.
Les rênes de la “calèche hybride” ont d’abord été confiées à des étudiants de l’IUT d’Aix en Provence du département Génie Mécanique qui ont réalisé l’étude de la motorisation et de la transmission. Des étudiants de BTS électronique du Lycée Vauvenargues (BTS IRIS) ont repris le coche pour la partie gestion du moteur électrique auxiliaire.
Toutes les technologies mises en œuvre dans ce projet sont connues et utilisées dans de nombreux domaines (véhicules électriques, machines outils industrielles) mais à ce jour il n’existe pas de véhicule hippomobile fonctionnel et opérationnel équipé d’une motorisation électrique auxiliaire.
Nous sommes donc partis à bride abattue dans cette conception mais nous avons été confrontés à certains aspects techniques complexes qui nous ont fait avancer à hue et à dia, en particulier pour le mode automatique qui consiste à doser l’assistance du moteur électrique lorsque le cheval fournit un effort important. En clair, l’aide motorisée automatique permet au cheval attelé d’avoir toujours l’impression de tirer la même charge (ex. 200 kg) même si la calèche est plus lourde (1 tonne) et quelque soit le relief. La calèche dispose aussi d’un mode manuel (c’est le cocher qui gère le moteur) et d’un mode semi-automatique.
Depuis maintenant plus d’un an nous ne ménageons pas nos efforts au point d’avoir les paupières en capote de fiacre. De plus, les technologies qui interviennent dans ce projet sont onéreuses et l’aspect financier a été un handicap supplémentaire car nous n’avions pas de quoi faire rouler le carrosse (notre budget est limité). La recherche de financements s’avère aussi laborieuse que de chercher un aiguille dans une botte de foin. Bref, nous n’avions pas le budget pour nous offrir les services de spécialistes en électronique de pointe, mais depuis peu, la société OZO Véhicules électriques (http://www.ozo-vehiculeselectriques.com/ ), créée à Venelles et gérée par deux jeunes ingénieurs des Arts et Métiers s’est jointe à nous pour apporter son savoir-faire et son expérience en la matière.
C’est donc mors aux dents que le projet arrive aujourd’hui à une étape déterminante et l’intervention de la société OZO devrait permettre de nous remettre le pied à l’étrier, et le projet en selle, pour franchir les obstacles techniques de la dernière ligne droite.
Ceci dit, si le concept de la voiture hippomobile hybride vous intéresse, il est encore temps de prendre le coche du projet et de vous embarquer avec nous dans cette calèche ! (Nous cherchons, sponsors, partenaires et financeurs : nous contacter à cette adresse aveniratoutcrin@gmail.com).
Si tout se passe bien, avec un dernier bon coup de collier, nous devrions commencer les tests de la calèche en situation avant la fin de l’année… Mais nous n’oublions pas le moteur principal, à savoir le cheval d’attelage, un imposant cheval de trait d’environ une tonne, qu’il faudra habituer à ce nouveau type de calèche qu’il sera surpris de découvrir curieusement légère, même quand elle est lourdement chargée !
Stéphane CHANOUX
28 réponses à “Le cheval d’attelage en milieu urbain”
“Le poids des mots, le choc des photos”… Non, ce n’est pas un scoop mais presque !
C’est ici : http://aveniratoutcrin.free.fr/doc/ParisMatch-cheval-de-trait.pdf
…et j’en profite pour en remettre une couche : fr.ulule.com/hippomobile/
Salut à tous,
Je réactive ce sujet en vous informant que j’ai lancé un appel à dons sur un site dédié pour réunir le budget qui permettra de finaliser la “calèche hybride”.
Pour en savoir plus, et faire un don, c’est ici : http://fr.ulule.com/hippomobile/
Merci pour votre aide.
En réponse à Mogicato Julie :
Le cheval attelé à une voiture hippomobile, on dira une charrette pour faire simple(*), est considéré comme un véhicule au même titre qu’une automobile. Le code de la route a d’ailleurs été fait à une époque où il y avait plus de charrettes que d’automobiles.
Toute charrette peut donc circuler légalement et librement sur la voie publique et doit se soumettre au code de la route.
(*) Le mot “charrette” désigne une voiture hippomobile agricole particulière, au même titre que la calèche, le fiacre, la jardinière, le sulky ou le corbillard : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_v%C3%A9hicules_hippomobiles
En revanche il subsiste un certain nombre de “vides juridiques” que voici:
– la charrette utilisée n’est, à priori, soumise à aucune réglementation (un peu comme le vélo) : ni contrôle technique, ni carte grise, ni papillon d’assurance (ce qui ne veut pas dire que l’assurance est facultative surtout pour un professionnel),…
J’écris “à priori” car j’ai déjà lu que la charrette devait avoir obligatoirement des catadioptres réfléchissant à l’arrière pour circuler sur la route (je n’ai pas encore retrouvé le texte officiel).
De ce vide juridique découle un certain nombre de négligences, voire d’inconsciences : on voit quelques fois des charrettes fabriquées ou bricolées de façon douteuse, ou de très vieilles charrettes brinquebalantes circuler sur la route (en général à l’occasion de foires ou de fêtes locales), et quelques fois transportant des personnes, notamment des enfants… C’est “légal”, pittoresque mais (très) dangereux !
– De même, aujourd’hui, aucune qualification n’est obligatoire pour conduire une charrette !
N’importe qui peut emprunter Bourriquet, le petit âne du voisin, l’atteler à la vieille charrette décorative trouvée au fond du jardin, et partir tout fier et guilleret faire ses courses en tout légalité… ou presque. Presque, car en cas d’accident on cherchera le responsable, et, pour le coup, d’autres infractions pourront être recherchées (ex. “mise en danger d’autrui”).
– De même aucune limite du nombre de passagers n’est prévue dans les textes (puisqu’il n’y en a pas).
Sur la charrette du fond du jardin attelé à Bourriquet (le pauvre), vous pouvez embarquer toute la famille, vos voisins, vos amis, les auto-stoppeurs, chiens, chats, volailles et autres passagers de tout crin et de tous poils sans limite de nombre, ni de protection particulière.
Par exemple, dans certaines régions touristiques, il n’est pas surprenant de voir des “charrettes faites maison”, certaines à étages comme les bus anglais, qui transportent plusieurs dizaines de passagers, en général des touristes en tongues et short à fleurs !
Ces “vides” sont actuellement à l’étude pour être comblés car il y a de plus en plus de pratiquant d’attelage équestre (sport et loisirs), de professionnels et de chevaux attelés sur la voie publique (chevaux territoriaux).
Comme tout est à faire, il y a de nombreux points à réglementer et à légiférer : formation et qualification du cocher, caractéristiques et fiabilité de la voiture hippomobile, état du matériel (bride, harnachement), dressage et choix du cheval selon son usage (ex. utiliser un trotteur de course pour la collecte de déchets, c’est un service rapide assuré, mais un risque de laisser quelques détritus sur la route !), etc. ..
D’autres points seront aussi à anticiper. Par exemple, pour éviter que le cheval glisse sur le bitume, actuellement on utilise des fers équipés de petites pointes de tungstène. Ces pointes usent rapidement la chaussée (un peu comme le font les pneus cloutés dont l’usage est aujourd’hui réglementé). Un évolution du matériel de maréchalerie sera nécessaire (ex. fers ou crampons en caoutchouc).
Pour finir, une anecdote amusante : autant les points évoqués plus haut restent flous, autant pour d’autres plus anecdotiques mais non moins sérieux, les plus hautes instances européennes y réfléchissent. En effet voici une information inédite et singulière (peut-être un scoop) qui vaut son pesant en picotin : à l’initiative de la ville de Vienne en Autriche (où il y a beaucoup d’attelage), l’Union Européenne a été informée de l’importance du retour du cheval d’attelage au sein des communes européennes et travaille actuellement sur une Directive Européenne qui imposera d’équiper tout cheval d’attelage circulant sur la voie publique d’un sac de récupération de… crottin !
Monsieur,
Je suis actuellement en troisième année à l’Ecole d’Ingénieurs de Purpan (Toulouse). Dans le cadre de ma formation, je travaille sur un projet de mémoire bibliographique sur le thème “l’utilisation du cheval de trait dans les services urbains, le toursime et l’agriculture moderne”.
J’aurais ainsi souhaité obtenir plus d’informations au sujet des aspects législatifs de la conduite du cheval en ville, comme le statut du cheval, la réglementation des voitures hippomobiles…
En vous remerciant de votre compréhension,
Julie Mogicato
Pour ceux que cela intéresse…
Au Mont-Saint-Michel dans des navettes à cheval (Ouest-France)
Mont-Saint-Michel : Les voitures bannies en 2012
Je réactualise le débat pour signaler à ceux qui sont intéressés par le sujet du retour de la traction animale que le n° 40 du magazine Sabot a publié un article de 4 pages sur le projet de transport touristique en attelage au Mont-Saint-Michel.
La calèche futuriste fabriquée par le groupe Véolia s’appellera la “Maringote” et pourra transporter visiblement de (très) nombreux passagers (les chiffres de charges tractées avec des chevaux sont impressionnants !).
Je ne serai pas surpris de découvrir que leur calèche futuriste dispose aussi d’une motorisation électrique auxiliaire !!!
Nous verrons bien…
En attendant, je vous souhaite une bonne année à tous.
FranceInfos a diffusé samedi 11 décembre dernier une émission intéressante sur le retour de l’attelage équestre en milieu urbain.
Voici le lien :
http://www.france-info.com/chroniques-circulez-il-y-a-le-monde-a-voir-2010-12-11-le-retour-des-transports-hippomobiles-502684-81-437.html
Pas de soucis. Un troll de temps en temps cela fait partie du jeu.
Si vous faites une promenade en calèche faites-moi signe, ma petite fille est partante.
Aïe, ça commence à tourner à l’eau de boudin mon projet de cheval en ville ! ;o)
Pourtant Winston CHURCHILL disait : “L’extérieur du cheval exerce une influence bénéfique sur l’intérieur de l’homme”…
Allez, pour réconcilier tout le monde, je vous invite à venir faire une balade en calèche dans la campagne.
En ce moment, il fait un peu frais, le cheval préfère et ça le rend tout joyeux (les sorties sont plus “sportives”), mais la campagne est magnifique.
Claude Bouillet a toujours quelque chose à écrire, mais çà ne change pas la face du monde !
Un de la bande ? Quelle bande ? Votre commentaire non plus ne devrait pas changer la face du monde. Claude Bouillet au moins a des idées et les exprime, personne n’est forcé de les partager mais le dialogue et l’échange font partie de la vie citoyenne… votre humour à deux sous est sans intérêt.
Voici une nouvelle vidéo sur du transport scolaire avec une voiture hippomobile :
http://www.roulonspourlavenir.com/emission_de_solution.php?id_vid=149
Bonjour,
Je profite de ce blog et de cette tribune pour faire passer une annonce :
nous manquons de place et nous cherchons un local-atelier (au moins 20 m²) sur Venelles pour finaliser nos travaux sur le véhicule.
Si vous avez quelque chose à nous proposer à un tarif abordable sur Venelles vous pouvez nous contacter: aveniratoutcrin@gmail.com
Merci.
…et nous avons parmi nos plus grands supporters et militants pour le retour du cheval en ville, la célèbre Anne-Sophie de la Coquillette :
http://www.youtube.com/watch?v=U72hU0h5S4s&feature=related
Voici une vidéo très intéressante et instructive qui montre l’expérimentation d’une “Collecte Hippomobile de déchets à Saint-Jean-en-Royans dans la Drôme (26)” :
http://www.youtube.com/watch?v=RyVKiiGnrJE&feature=player_embedded#!
“La recherche du progrès n’exclut pas l’amour de la tradition”
Nb : en passant regardez la solution mise en oeuvre pour récupérer le crottin
Je suis bien d’accord avec vous qu’une jolie charrette sur un beau rond-point à l’entrée du village est très esthétique. Néanmoins, personnellement, je doute que ce soit très efficace pour le ramassage des ordures ménagères.
Bon, on ne va continuer à s’envoyer des messages stériles et piquants pour parler de l’esthétique des charrettes et des ronds-points, ou débattre sur le bien-fondée des initiatives individuelles qui n’ont d’autre but que de proposer un service complémentaire à la population citadine.
Certains militent pour la voiture électrique, d’autres pour la marche, le vélo, ou le pousse-pousse. Nous avons tous un avis sur chacune de ses solutions alternatives aux véhicules à essence en milieu urbain, seule l’expérience peut montrer si l’une ou l’autre peut répondre utilement et efficacement à une partie des problèmes qui se posent aujourd’hui en ville (transport, déchets ménagés, pollution, bruit, vitesse,…).
pour stéphane C.
je n’ai jamais dit qu’il fallait remettre le ramassage des ordures ménagères avec la charette et le cheval, vous ne savez donc pas lire, mon Cher.
Je voulais simplement faire un petit rappel sur “l’utilisation passée” du cheval.
Et qu’actuellement il convient mieux de faire un beau rond point avec une jolie charette comme je le disais dans mon dernier message.
Certes Stéphane C, tout vous autorise à accepter ou refuser la critique si vous la jugez constructive ou pas, mais personne ne pourra jamais interdire l’expression du doute, pas même à une mouche du coche. Selon Jean de La Fontaine cette mouche dans sa fable prétendait jouer un rôle utile dans la progression difficile d’une diligence. Je ne pense pas avoir prétendu jouer un rôle utile dans la progression de votre projet sympathique.
Qui sait ce que l’avenir nous prépare ? Inexorablement, à plus ou moins long terme toutes nos réserves fossiles et minérales nécessaires à nos énergies seront épuisées. Si tous nos espoirs en ITER (ou autres) plus des forêts d’éoliennes et des hectares de panneaux solaires sont insuffisants à satisfaire les besoins galopants en énergie d’une croissance leitmotiv de nos grands industriels maîtres du monde, la décroissance qui s’en suivrait dans les générations futures pourrait contraindre notre Société à des initiatives de base visant à réhabiliter des procédés ancestraux encore utiles dans certains pays “déshérités” (peut-être en les modernisant).
J’arrête là la partie de ping-pong et vous laisse volontiers le point de la dernière balle, en vous souhaitant de tenir bon dans votre initiative sympathique, vers un aboutissement heureux. Bon courage si c’est nécessaire et bonne chance !
Bonjour,
Désolé Claude Bouillet, mais quand une mouche du coche vient me chatouiller les naseaux, ça me pique au teint, je monte sur mes grands chevaux et je rue dans les brancards !
Bon, je ne vais pas en faire une colique et jouer les vieilles ganaches car la critique est constructive, mais je vois bien aussi que depuis que je parle du cheval comme moyen alternatif de transport de personnes ou de marchandises, ou comme outil de travail, beaucoup freinent des quatre fers et voient cette solution comme la cinquième roue du carrosse de l’écologie.
L’idée n’est pas de révolutionner le monde du transport mais de réfléchir sur les différentes solutions alternatives de transport pour des utilisations diverses, au même titre que le vélo, la trottinette, la paire de baskets, la brouette ou le triporteur. En somme, à chaque cheval son usage.
Finalement, peu importe le moteur, qu’il carbure au foin, au mollet ou à l’électricité car le fond du problème c’est que nous constatons tous aujourd’hui que le véhicule à essence dégrade la qualité de vie dans la cité par la pollution et contribue à éloigner les citoyens en exacerbant l’individualisme (voire l’agressivité au volant), et nous n’avons pas encore trouvé, ni l’outil de remplacement, ni l’organisation pour s’en passer !
Bref, maintenant il faut arrêter d’avoir les deux pieds dans le même sabot, et de piaffer sur place, et commencer à avancer, calme, en avant et droit.
Ne vous offensez pas de la sorte Stéphane C. Dans mon commentaire, et sans délirer, je ne faisais que rappeler en dehors de tout aspect péjoratif ce qui a déjà été dans un passé pas si lointain une réalité qui n’altérait pas la noblesse de l’usage du Cheval. Certaines communes ont utilisé ce moyen pour la collecte des ordures ménagères (aujourd’hui ce serait difficile en raison des dispositions draconiennes imposées par la Commission Européenne à des fins sanitaires).
J’ai moi-même dans mon enfance, connu dans certaines communes du Nord la livraison au porte à porte par camion hippomobile. Cela avait cet avantage que le ou les chevaux tracteurs (de puissants Boulonnais) connaissant bien un trajet qu’ils effectuaient quotidiennement, n’avaient pas besoin d’être guidés et savaient adapter leur allure à la vitesse piétonne du chef d’attelage dont la seule occupation était alors, sans arrêter le véhicule de livrer sa marchandise au porte à porte. Un service aux personnes aujourd’hui disparu. Cela ne remonte qu’à quelques décennies et pourtant un tel retour en arrière ne me paraît pas pensable dans nos mœurs du moment !
Je ne pense pas que cet attelage produisait du CO2 (mais peut-être quelques émanations de méthane).
Dans votre réaction Stéphane C. vous ne faites pas allusion au doute que j’ai exprimé sur le retour du cheval de labour dans les exploitations agricoles modernes. Qu’en pensent les agriculteurs ?
@Ordures ménagères,
“mais de là de le remettre pour le ramassage des ordures, il ne faut qu’en même pas délirer”.
Il semble donc que de nombreuses communes françaises (voir lien plus haut) sont en plein délire lorsqu’elles étudient, ou pire lorsqu’elles ont déjà adopté, une solution de collecte des ordures avec un attelage équestre…
Plus sérieusement, il ne s’agit de venir concurrencer les camions de ramassage des ordures mais de réfléchir à un service complémentaire de ramassage local de certains déchets issus du tri sélectif, en particulier dans des quartiers où les camions ne peuvent pas ou ne veulent pas s’aventurer : ruelles, lotissements, quartiers excentrés,…
C’est d’ailleurs la même chose avec le transport scolaire : pour de toutes petites tournées (qques kms), un minibus est peu adapté et s’avère plus cher à l’achat et à l’entretien (sans parler de l’aspect pollution).
Actuellement, il y a le pédibus (même à Venelles) : les enfants sont rassemblés et accompagnés à l’école à pied.
L’équibus pourrait venir en parallèle du pédibus lorsque le trajet à pied est un peu long pour les jeunes enfants.
Même si un attelage équestre est moins performant qu’un véhicule à essence ou électrique, l’idée de voir passer en ville une calèche attelée à un cheval permet de rendre la ville plus agréable.
Je me souviens lorsque je suis arrivé à Venelles en 1963, les ordures ménagères étaient collectés par le beau père de Monsieur COULET, qui a pris sa retraite maintenant, et qui avait pris la relève de son beau père. Il passait avec le cheval, mais hélas les jours de grand vent, il fallait qu’il courre après les papiers qui s’envolaient ! Que le cheval revienne pour la distraction de nos petits c’est bien (pour l’arrivée du Père Noël, par exemple comme le fait Mr CARMAGNOLE) mais de là de le remettre pour le ramassage des ordures, il ne faut qu’en même pas délirer. Pourquoi ne pas faire un beau rond point avec une vieille charrette (celle justement de Mr CARMAGNOLE) qui est si dévoué à sa commune, avec de jolies fleurs cela sera merveilleux à l’entrée de Venelles, nous sommes dans une commune rurale, ce serait bien le style. A bon entendeur salut…
Sur un autre sujet : l’éolienne à côté d’Inter, s’est transformée en quatre petites ? Pourquoi ?
Et autre sujet également, où peut-on trouver les nouvelles données sur la retraite ? Merci Janine
@Janine
Les quatre petites… ne semblent pas être des éoliennes mais plutôt des chapeaux de cheminée… dans ce genre :
http://www.fr.ricardo.ch/form/ViewImage.asp?auctionnr=618172692&curimgvers=0&imgcount=3&rank=1
Amicalement
Daniel
Je reconnais bien là l’inventivité du Mac Giver de Mane… à l’occasion contacte-moi
L’idée est sympathique si elle n’en reste pas qu’au stade du gadget écologique. Hélas il est à craindre que trop de choses soient à changer dans les comportements des individus pour inverser des habitudes ancrées dans notre société depuis plusieurs décennies.
Je ne crois pas au retour du cheval de labour dans les exploitations agricoles, ni à ce système de livraison ou de collecte des ordures ménagères au porte à porte par camion hippique, que certains de nos anciens encore en vie ont connu dans quelques villes de France. Et pourtant ce serait peut-être bien et sans doute plus facile à réaliser que de transporter des individus d’un lieu à un autre ! En plus cela relancerait des activités économiques tout aussi sympathiques, oubliées depuis longtemps
Mon réalisme va encore me faire apparaître en rabat-joie!
Une courte page a été créée sur internet pour faire connaitre le projet de retour du cheval d’attelage en milieu urbain : http://equibus.free.fr
…et connaitre votre avis (sondage en fin de page sur equibus, ou ici : http://www.pouroucontre.com/cgi-file/vote.cgi?num=70771 )
Je vais donc m’atteler à tenir cette page à jour afin pour vous donner régulièrement des nouvelles sur ce projet, qui ne concerne d’ailleurs pas que les transports…
“L’extérieur du cheval exerce une influence bénéfique sur l’intérieur de l’homme”.
(Winston Churchill)
Bravo pour ce beau projet d’écologie active ! Et aussi pour l’humour et la qualité de sa présentation.