L’histoire de Venelles est plus ancienne et plus riche qu’on ne le dit. Jean-Marc Héry remonte aux origines et nous présente quelques vestiges retrouvés.
Pour beaucoup l’histoire de Venelles débute à l’époque des Celtes… certes de nombreuses découvertes ont été faites ces dernières années (nous y reviendrons) qui démontrent de façon non équivoque la présence d’un site gigantesque couvrant plusieurs hectares… toutefois il faut cesser de se cantonner aux histoires sur Velenna Nova et Velenna Vetula. Venelles fut-elle fondée par les Salyens ? Vraisemblablement pas !
Plusieurs découvertes récentes révèlent en effet la présence de bifaces du paléolithique ancien (-600 000 à -300 000 ans) mais aussi la présence de silex plus élaborés représentant des flèches datant du mésolithique (-9000 à -5100).
Des fragments de poteries, des poids de pécheur montrent aussi une occupation au Néolithique qui apparaît comme logique sachant qu’à cette époque la plaine de Venelles était constituée essentiellement de marécages. N’y a-t-on pas retrouvé également de très importants fossiles parmi lesquels ceux d’un crocodile ?
L’époque celto-ligure revêt évidemment une importance capitale compte tenu du mobilier mis en évidence depuis 2 ans. De prime abord il devait s’agir d’une propriété agricole… mais certainement pas d’une petite ferme. Ont été mis à jour des éléments qui laissent à penser à un domaine extrêmement riche, qui commerçait avec la péninsule ibérique, l’Afrique du Nord, le golfe de Naples…
La taille du site laisserait même penser aujourd’hui à une petite ville mais les monnaies découvertes, la présence de mosaïques, de poteries élaborées (sigillées), la découverte de fragments de verre (réservé uniquement à la pharmacopée et à la parfumerie), ainsi que la découverte d’énormes fragments de doliums et de poids de métiers à tisser laisse effectivement imaginer une énorme propriété agricole.
Et aussi des éléments qui révèlent la richesse du mobilier de la villa romaine à Venelles, fragments de verre, applique et perles de bronze, fusaïoles (poids de métier à tisser) et énorme fragment d’un col de dolium)
Les monnaies aussi sont révélatrices de notre passé. Sur un terrain comme celui de la propriété Chabaud on retrouve des monnaies celtes puis romaines (demi as de Nîmes, obole de Marseille…) mais aussi d’autres pièces qui témoignent d’une occupation plus récente : ainsi vous sont présentés aujourd’hui un double tournois (monnaie datant de l’époque de Louis XIII), plusieurs dardennes (Louis XIV) , ainsi que des monnaies de l’époque de Louis XV et Louis XVI.
La présence de nombreuses balles de mousquet aussi est révélatrice de combats qui eurent lieu lors de la révolte des semestres.
Demeure évidemment la question cruciale de Louis-Félix Chabaud qui fut évidemment un digne représentant de notre commune, un représentant incontournable même dans la mesure où il collabora avec Charles Garnier et Gustave Eiffel pour ne citer qu’eux, dans la mesure où il fit rayonner notre commune bien au-delà de nos simples frontières régionales.
Toutefois, il ne faut pas occulter non plus le nom d’un autre sculpteur un peu oublié et qui vécut à peu près un siècle avant Chabaud : Joseph Chieusse réalisa ainsi notamment la fontaine de la noix qui se trouve en plein centre de la ville de Lorgues dans le Var.
21 réponses à “Aux origines de Venelles”
Tout à fait d’accord Jean-Pierre.
Effectivement Albert Rias est dépositaire (comme d’autres) d’énormément d’anecdotes qu’il faudrait consigner et qui nous éclairent (de façon un peu partielle) sur notre histoire.
Je profite de l’occasion pour annoncer que le fonds Chabaud, pour des considérations de développement et de préservation, va être proposé au Musée d’Orsay.
Pour Venelles cela “devrait” être une grande fierté de voir qu’un musée de cette importance s’intéresse à notre patrimoine.
Naturellement il y aura toujours les grincheux de service qui trouveront à redire… les adeptes de bustes de non venellois pour ne citer qu’eux… aussi ceux qui depuis 3 ans essaient de m’empêcher de faire la moindre séance de dédicace sur Venelles ou de donner une conférence qui est par ailleurs gratuite…
Cherchez l’erreur !
Bravo Monsieur Hery
Nous n’en attendions pas moins de vous
Cette mise au point fait du bien
Toutefois ,si je peux me permettre ,dans l’énoncé du patrimoine ,vous avez oublié Albert Rias
Non ,je ne plaisante pas .Je pense sérieusement que le présent fait aussi partie du patrimoine
Vous dites vous même dans votre propos que “Le mot patrimoine est large”
Il me paraîtrait logique que concomitamment à la sauvegarde et la mise en valeur du passé ,on prenne à cœur le présent
JP GARRO
Quel que soit la valeur et l’ampleur du patrimoine de Venelles, il est de toute façon intéressant qu’il soit mieux connu, à défaut d’être mis en valeur.
Je pense que si nous avions connaissance des diverses découvertes archéologiques faites sur Venelles et ses environs, faites par des spécialistes et des particuliers, il y aurait sans doute des choses très intéressantes, d’autant plus qu’il y a visiblement des traces qui remontent aux romains et en général les civilisations humaines se sont installées et succedées sur un même lieu.
Bref, commençons à recenser et puis voyons…
Personnellement je ne suis pas certain de venir samedi pour des problèmes de timing essentiellement.
Mais au delà je m’interroge effectivement car il y a quatre questions qu’il est impératif de poser :
la première : Y a-t-il un patrimoine à Venelles ?
Le mot patrimoine est large : il englobe notre passé historique aussi bien que foncier. Il inclut évidemment la propriété de la Violaine, le château St Hippolyte, les Quatre tours, mais aussi des personnalités comme l’abbé Singerlé, Louis-Félix Chabaud ou encore Joseph Chieusse.
Ma deuxième question est la suivante : qu’est-ce qui a été fait à ce jour et par qui ?
Lorsque l’on voit la restauration plus que malheureuse du castrum à Venelles le Haut (traité à coup de sacs de ciments) lorsque l’on voit l’argent investi dans un buste de Charpin, lorsque l’on voit qu’en 2002 on a laissé passé le centenaire de la mort de Chabaud, on peut décemment (et c’est un devoir citoyen) s’interroger sur les priorités concernant le patrimoine.
Troisième question à poser ouvertement : pourquoi dans cette municipalité certains pans du patrimoine sont-ils tabous ? Il est quand même paradoxal de voir que sur la Violaine il n’y a aucune aide (à St Hippolyte non plus) : Agnès Rastit taille seule les haies de son jardin à la française… il est quand même paradoxal de voir que sur Chabaud je n’ai bénéficié d’aucune aide (la mairie refusant même de faire l’acquisition d’un seul de mes ouvrages)… on se gargarise d’un patrimoine factuel et on laisse à des privés le soin de faire un travail qui devrait relever de la municipalité. N’y a-t-il pas un service culture payé à l’année… n’y a-t-il pas également un office du tourisme dont on s’est suffisamment vanté ?… j’invite tous les venellois à se rendre samedi à l’Office du tourisme et à demander une documentation sur La Violaine, Chabaud, St Hippolyte… il n’y a rien !
Quatrième question : Puisque nos élus seront apparemment massivement représentés : Maintenant ils proposent quoi ?
Sont-ils dans une démarche dynamique vis à vis d’un patrimoine qui existe mais qui se détériore au fil des ans ou bien souhaitent-ils rester dans une position d’attentisme comme par le passé ? le fameux “Oui-oui, on verra plus tard”.
Bonjour à vous tous,
Ne gâchons pas le plaisir, les venellois s’intéressent à leur patrimoine, quelle que soient leurs affinités politiques, et c’est une bonne nouvelle.
Le succès de la première journée du patrimoine à Venelles nous incite à aller plus loin de notre connaissance de l’histoire liée à notre territoire communal.
J’imagine pour ma part, une galerie permanente de l’histoire, à l’image de celle qui se trouve dans les locaux de l’Hôtel de ville de Martigues, une splendide reconstitution historique des populations ayant habité cette ville. Ce ne serait pas un musée, qui serait figé, mais plutôt une exposition vivante des différentes découvertes de témoignages des occupants de notre espace de vie, qui s’enrichisse-rait des trouvailles des uns et des autres .
Cela nécessiterait un local, et pourquoi pas à Venelles le haut, où la municipalité possède un magnifique terrain près du moulin.
Pour que le bonheur soit complet, cela pourrait être un lieu de rencontre où les passionnés d’histoire se relayeraient pour assurer l’ouverture au public, comme j’ai eu le plaisir de découvrir l’histoire du port de Carro cet été, grâce à d’anciens marins qui racontaient à travers leur exposition historique, la dureté de leurs vies.
Discutons en samedi matin au café citoyen à la bastide de Venelles, en présence de l’adjointe au patrimoine qui sera notre porte parole http://avec.venelles.net/2011/12/cafe-citoyen-sur-le-patrimoine/).
Je suis heureux que cette proposition ait déjà une partisane et un soutien !
En ce qui me concerne, je suis prêt à me déplacer sur Venelles pour aller prendre des photos numériques et faire un petit compte rendu écrit pour le poster sur le site hébergeant cet “inventaire” du patrimoine venellois.
Oui, l’idée est excellente… sauf que théoriquement c’est à la mairie de faire ça ! or le service de l’office du tourisme est à peine capable de situer Venelles le Haut et les élus à la culture et au patrimoine sont encore à palabrer !
Oui il faudrait reprendre la main… pourquoi pas grâce au site de Monsieur Daix qui pourrait devenir le dépositaire d’articles sur le patrimoine venellois, mais n’oublions pas que certains et certaines manipulent mal internet et sont de la vieille école… cela supposerait disposer de petites mains pour aller les interviewer et retranscrire leur histoire.
Quoiqu’il en soit s’il faut en arriver là j’y suis prête…
Pour faire avancer les choses, voici une suggestion :
nous pourrions mettre un site internet en ligne pour permettre à chacun de signaler une découverte archéologique sur un lieu, ou simplement émettre une supposition sur des traces archéologiques (trou, grotte, poterie, objet, …).
Des spécialistes pourraient ensuite se déplacer pour éventuellement confirmer et valider la réalité de cette découverte archéologique.
Certes, cette démarche ferait double emploi avec les organismes archéologiques officiels mais ce serait une démarche citoyenne simple et facile à mettre en oeuvre.
Personnellement j’aurais déjà quelques signalements à mettre sur ce site…
Les moyens financiers… il serait intéressant de voir ce que ces recherches ont coûté à des bénévoles motivés et de voir ce que la mairie est disposée à faire… peut-être aurons-nous des réponses samedi prochaine ?
ce serait effectivement très intéressant de rechercher, répertorier tout ce patrimoine. Sans doute que des recherches et études systématiques, élargies amèneraient d’autres découvertes et d’autres enrichissements (du sujet bien sûr). Mais si une telle démarche peut certainement s’appuyer sur des initiatives privées et associatives, à un moment il est évident que la puissance publique municipale (puisqu’il s’agit de son territoire) à le devoir de prendre le relais. Je pense notamment à la partie mise en oeuvre de moyens financiers, matériels et démarches administratives
Evelyne Coursol
tiens même la mairie d’Orgon (http://office-tourisme.orgon.fr/fr/connaitre-decouvrir/patrimoine/334-louis-felix-chabaud-sculpteur-du-calvaire-chapelle-beauregard) soutient ces recherches… et à Venelles ?
Une telle réunion est intéressante mais encore faut-il espérer que la mairie ne sera pas surreprésentée pour donner l’illusion d’occuper le terrain… que ce soit sur St Hippolyte, la Violaine ou Chabaud, on ne peut pas dire que la municipalité (dont c’est le deuxième mandat il faut quand même le rappeler) ait fait grand chose ! Ne serait-ce que sur Chabaud nous avons fêté le centenaire de sa mort en 2002… y a-t-il eu une quelconque manifestation ?? Et aujourd’hui on se réveillerait ? alors que le travail est terminé et que sa réhabilitation est acquise ? C’est de l’opportunisme ni plus ni moins !
J’étais à la conférence salonnaise de Monsieur Héry : une centaine de personnes curieuses et passionnées ont découvert le sculpteur.
certes il y a eu un énorme effort de fait par l’UTD en terme de communication et la salle mise à disposition (l’auditorium de Salon) était tout simplement superbe (voir ; http://www.utd-salondeprovence.com/blog/conferences/louis-felix-chabaud-un-sculpteur-provencal-ignore.html)… à Venelles on semble mégoter encore et encore alors que les plus grands spécialistes ont pris position. Franchement c’est une honte !
Samedi prochain à 10h30 doit avoir lieu à Venelles à la bastide provençale, un café citoyen… il sera intéressant de voir qui y participe et qui n’y participe pas
Ce TERMINATOR a décidement des réactions de trés bon aloi
BRAVO
jpg
Un nouveau grand merci à Jean-Marc HERY, pour son travail, et ce qu’il nous apprend.
Janine
Je pense qu’il faut s’adresser aux passionnés qui nous font redécouvrir toutes ces merveilles : le patrimoine venellois est large, encore faut-il arrêter de fustiger ceux qui, avec leurs moyens propres le font connaître et le sortent de l’oubli.
Pour les souterrains et le château de la Violaine il est clair qu’il faut s’adresser à Agnès Rastit ; pour St Hippolyte voir avec Alban d’Authuille qui a une multitude de choses à raconter ; enfin pour ce qui est de ce site gallo-romain et de Chabaud il paraît clair qu’il faut s’adresser à Jean-Marc Héry qui connaît les lieux mieux que quiconque.
Il y aurait un travail de mise en commun de leurs connaissances à faire mais je crois savoir que tous trois s’entendent très bien… après reste le dépositaire de cette connaissance : la mairie ?… encore faudrait-il qu’elle manifeste un réel engouement pour le patrimoine de la commune sans renâcler sans cesse sur les personnalités d’une telle ou d’un tel… une association ? il n’en existe pas dont ce soit l’objet sur Venelles !
Et puis surtout que faire de cette connaissance ? se contenter de l’archiver ?… faire un livre (ce qui pourrait être vraiment intéressant) ?
Dans tous les cas certains élus se sont totalement décrédibilisé sur le sujet… imaginons que dans 10 ans la villa romaine ressorte de terre et qu’elle soit visitable… imaginons qu’il y ait enfin un musée sur l’histoire de Venelles ou tout simplement sur Chabaud.
Que diront nos élus actuels alors ? comment justifieront-ils leur inertie et surtout le fait d’avoir fustigé les 3 acteurs que je mentionnais plus haut ?
La politique n’est pas une affaire de caprice mais de raison. N’oublions pas que le mot “République” vient du latin “Res publica” qui signifie littéralement la chose publique et désigne l’intérêt général.
Ne serait-il pas dans l’intérêt des Venellois de valoriser leur patrimoine ? Certes cela exigerait un minimum d’investissement mais à terme cela serait très rentable ne serait-ce que du point de vue touristique.
Alors d’où vient le blocage ? Des acteurs privés qui essaient de mettre en avant ce patrimoine ? j’en doute ! Il suffit de voir agnès Rastit qui accueille les venellois chez elle pour les journées du patrimoine, pour la vendange des enfants ; il suffit de voir jean-marc Héry qui n’a pas cessé de communiquer sur ses découvertes notamment sur ce blog et qui hier encore donnait une conférence à Venelles dans un lieu privé au prétexte que la mairie ne voulait pas accorder de salle…
Il suffit de voir alban d’Hautuille qui tous les ans ouvre son château pour la Kermesse pour se convaincre que le blocage vient d’ailleurs.
quant à l’INRAP ce n’est pas une mauvaise idée mais il faut se rappeler que c’est un organisme privé qui n’interviendra pas gracieusement.
Pour tout ce qui relève du domaine archéologique on peut aussi consulter la “Carte archéologique de la Gaule” qui mentionne avec beaucoup de précautions quelques découvertes sur Venelles et qui est un ouvrage coécrit par Florence Mocci et Nuria Nin.
Trés interessant et pertinent
JPG
Une archéologue venue à Venelles m’avait expliqué que la méthodologie de recherches archéologiques consistait d’abord à enregistrer toutes découvertes archéologiques dans une base de données, et ensuite, selon le nombre et la nature des découvertes situées sur une même zone, de lancer des recherches plus précises et plus approfondies.
Sur Venelles il existerait une multitude de découvertes très disparates et de nombreuses époques : objets, sous-terrains, ruines, vestiges, pierres gravées, …
Il serait intéressant d’avoir une connaissance plus détaillée de toutes ces découvertes.
Qui peut-on contacter pour avoir plus d’informations à ce sujet ?
A Venelles, vers le rond point de la gare il y a l’INRAP (Institut National de Recherches Archéologiques Préventives). Cet institut aurait-il des données archéologiques intéressantes sur Venelles ?
Je n’ai rien trouvé sur leur site, qui est néanmoins très intéressant : http://www.inrap.fr/
RIEN DE NOUVEAU DONC
Encouragement à JMH
JPF
C’est très émouvant d’imaginer que le sol venellois que nous foulons aujourd’hui sous nos pieds a aussi été occupé par des peuples et des civilisations très anciennes.
Existe-il un plan de Venelles et de ses environs sur lequel sont indiqués les probables espaces occupés par ces civilisations au fil de l’histoire ?…
Pourquoi ne pas envisager d’exposer toutes ces pièces à la voute Chabaud ou à la Mairie pour que les Venellois puissent les voir ? cela serait intéressant et sans forcément attendre les prochaines journées du patrimoine !