Revenons au projet de construction d’une maison de quartier près du cimetière de la Bosque et à la manifestation du samedi 30 juin. Vous trouverez ci-après, pêle-mêle, quelques réflexions personnelles.

– D’abord coup de chapeau à Robert Chardon, accompagné de la seule madame Caillaud, c’était bien courageux, car manifestement les participants, les riverains surtout, étaient hostiles… et le montraient. Malgré cela il a su calmer le jeu et il a réussi à s’expliquer et à dialoguer et à la fin, sur le site de la future implantation, il a conservé son sang-froid lorsque les mots sont devenus plus violents.

– Parmi les présents à cette manifestation se trouvaient les associations, AVE, CIQ et AVEC, les élus de l’opposition et les riverains. Sauf erreur de ma part je n’y ai vu aucune personne des autres quartiers, même des quartiers proches comme les Faurys… absolument personne des quartiers plus lointains, des Logissons, des Cabassols ou du Claou… nous n’aurions pas dû être cinquante mais deux ou trois cents… ce qui tendrait à prouver que l’égoïsme est la seule “valeur” réellement partagée par tous les Venellois. Faites ce que vous voulez chez les autres… mais pas chez moi. Un riverain propose même de construire la maison de quartier au parc des sports !

Aux États-Unis ce type de situations a été désigné par la théorie du « syndrome Nimby » (« Not in my backyard », pour « pas dans mon jardin », et implicitement « dans celui du voisin si vous voulez »). Selon cette interprétation, tout équipement collectif créant des nuisances pour les riverains, la réaction naturelle de ces derniers sera de s’y opposer et d’exiger qu’il se fasse ailleurs. Syndrome Nimby et intérêt général

– Un des manifestants, riverain du projet, a pris à partie Pierre Morbelli, affirmant que cette affaire n’était pas, ne devait pas être politique. Malheureusement ce monsieur est dans l’erreur, la création d’une maison de quartier, le choix de son emplacement, et surtout la façon dont sont prises les décisions, avec ou sans concertation, tout cela relève du politique y compris la tenue des engagement pris et des promesses faites aux électeurs en 2008.

– Tout ceci explique peut-être pourquoi à Venelles les associations ont de plus en plus de mal à exister. Peu d’adhérents (ceux qui paient leur cotisation) et encore moins de membres actifs. Donner 10 euros de cotisation cela donne bonne conscience à certains mais de là à s’engager et à donner un peu de son temps ! Nous sommes dans une ville âgée et dont une part importante de la population (les plus jeunes) y habite depuis peu de temps. Les jeunes ont leurs occupations et leurs soucis, famille, travail, loisirs, ils ne pensent pas forcément s’installer à Venelles dans la durée et donc ne s’intéressent que peu à la vie de la ville. Les plus âgés, sauf quelques exceptions, ne se montrent que si un projet s’approche de leur résidence.

– Que se serait-il passé si la municipalité avait fait preuve de transparence ? si le projet avait été présenté à la population (et aux riverains mais pas seulement) ? si plusieurs projets avaient été évoqués ? si la destination et l’usage du projet avaient été clairement explicités ? si la délibération n’avait pas mentionné un faux prétexte, un bureau de vote ? si la municipalité avait tenu ses engagements antérieurs en matière de nouvelle gouvernance ? Je ne le sais pas mais je pense qu’on aurait pu dépassionner le sujet et trouver un compromis au mieux des intérêts de la population venelloise.