La démarche suivie par le collectif « Carrefour citoyen » pour la constitution d’une équipe municipale est originale car elle ne s’appuie pas sur une personnalité tête de liste. Démarche originale certes mais difficile à comprendre pour les électeurs. À défaut de pouvoir connaître tous les membres d’une liste, il leur semble utile, indispensable, de savoir qui conduira la liste, qui la personnifiera ? Qu’ensuite il s’agisse d’une véritable “gouvernance collégiale” pourquoi pas même si beaucoup n’y croiront pas et considéreront que cela ne fonctionnera pas.
Érick Hénault-Collé, participant et signataire de l’appel nous donne quelques explications.
La question posée sur Tête ou pas Tête implique notre comportement collectif et pose la question de fond de la gouvernance collégiale.
Gouvernance collégiale, dans laquelle, l’ambition du Politique, les préparations des séances, la mise en œuvre des actions ne reposent bien évidemment pas, comme chacun le sait, sur une seule Tête, ni sur une seule paire d’épaules, ni sur une seule voix mais bel et bien sur une cohérence collective d’une équipe qui rassemble des motivations et des compétences, dans un cercle sociétal en mouvement associant en permanence : la concertation citoyenne, la compréhension individuelle avec volonté d’adhésion aux solutions et la mise en œuvre collective dans l’intérêt général.
En d’autres termes : plus nous sommes nombreux à concevoir + plus nous sommes nombreux à adhérer = plus nous sommes nombreux à accepter et à participer à la mise en oeuvre. Ce cercle fonctionne notamment, sur la base de la confiance et de l’échange mutuel.
Cette organisation d’équipe municipale en mode projet, émane de façon contemporaine de l’esprit communautaire de 68 “et précédemment de l’entre-aide paysanne et ouvrière du 19ème siècle, analysé dès les années 70/80” par des thèses en sciences de gestion et d’organisation et adapté par des bureaux de consulting en management type le BCG, puis mise en place dans la plupart des institutions depuis les années 90 (entreprises, coopératives, établissements publics, préfectures, etc.)
La notion de “Tête de liste” demeure appartenir à un style organisationnel pyramidal descendant qui ne correspond plus aux modes de vie et pratiques décisionnelles, particulièrement auprès de 12 millions de Français (25-35 ans) nommés « La Génération Y ». Une parmi d’autres, des explications du détournement des citoyens dans l’engagement de la gestion de leur cité et donc du Politique.
Notre démarche s’inscrit dans cette dynamique de groupe et permet des décisions transversales discutées et partagées.
Cette différence est notable et à mettre en avant dans la transmission de nos propos car en dehors des aspects programmatiques et techniques, cette différence de mise en œuvre redonne de l’air à une équipe municipale pour Venelles.
5 réponses à “Pas de tête de liste”
Bonjour,
un cri du coeur svp pas de diversion, 1 seule liste avec le soutien de toutes les forces de gauche, tous ensemble!!
C’est la seule chance pour sortir M. Chardon de la Mairie !!faites un effort il faut GAGNER !
je vais dormir
JF.R
Je suis convaincu par ce que tu dis Evelyne, mais je crois que ce n’est plus le moment pour se poser ce genre de questions. Le risque est que ces élections municipales tournent à la farce comme c’est le cas du premier tour des élections présidentielles, où en matière d'”ego” et de publicité personnelle nous sommes servis et pour des raisons qui n’ont rien à voir avec le suffrage universel. Si nous restions entre Gaulois je trouverais cela amusant, mais nous donnons une image piteuse de notre démocratie.
Excusez moi, je n’ai peut être pas tout compris à votre réponse Nanard. Néanmoins, vous avez raison, si les “politiques locaux” se posent encore ce genre de question alors ils ne sont pas prêts à proposer des solutions innovantes pour les municipales de 2014.
Quant à Venelles en vie, ces questions avaient été réfléchies et nous nous étions positionnés en proposant des projets dans ce sens dès la campagne de 2008. J’ai donc continué à travailler pendant mon mandat qui s’achève, en m’exprimant dans ce sens lors des Conseils Municipaux, en rencontrant le plus régulièrement possible les associations pour discuter des dossiers de la commune, puis finalement en proposant les groupes de réflexion et les rencontres citoyennes à partir d’octobre 2012, jusqu’en juin 2013.Donc ces questions, je les ai posées bien avant et j’ai tenté de proposer des réponses.
Pourquoi ? Parce que si je suis absolument convaincue que nous avons beaucoup de chance de vivre dans des pays où ceux qui ont fait notre culture et notre histoire se sont battus pour qu’aujourd’hui nous vivions en démocratie, pour autant je suis tout à fait convaincue que celle ci est en danger. La démocratie représentative a atteint ses limites, à mon sens : les élus sont devenus ou se considèrent comme “des élites” eux savent… Résultat un gouffre entre les citoyens et “la classe politique” ; autre résultat, une défiance des citoyens vis à vis de “leurs classes dirigeantes” ; autre résultat, les dérives de tout groupe qui tourne entre soi et ne se régénère pas : les dérives du pouvoir ou ce que l’on appelle les “petits compromis entre amis” ou “les affaires” (de droite comme de gauche). Ainsi tout devient de plus en plus opaque, ainsi seuls des groupes restreints et d’initiés sont dans les “confidences” que ce soit à l’échelon national ou local. Et, le citoyen ne voit plus où sont les valeurs autres que celles des petites ou grandes magouilles, celle de la justice, du partage, etc. Du coup, repliement sur soi, du coup intolérance etc. etc… C’est-ce qui me fait dire : la démocratie est une immense richesse, c’est pour cela qu’elle mérite que nous l’améliorions pour la préserver. Tout concept doit évoluer pour s’enrichir. Nous avons ce devoir là, nous sociétés démocratiques, pour notre futur bien sûr, mais aussi vis à vis des pays qui eux sont hors de cette démocratie et dont les populations, pour certains, se battent afin de l’atteindre.
Les fonctionnements politiques d’antan ont eu leur efficacité, c’est certain, l’histoire nous le démontre. Mais aujourd’hui, ils se révèlent, à la lumière de l’actualité quotidienne, obsolètes. Il y a urgence à les réformer profondément. Nous n’avons pas le droit de l’ignorer en nous obstinant dans des pratiques de la citoyenneté, certes rassurantes parce que nous les connaissons bien, mais dépassées voire dangereuses parce que favorisant l’inverse même de la démocratie.
Évelyne Coursol
Non seulement le mode organisationnel de hiérarchie pyramidale descendante est obsolète et inadapté aux exigences du monde d’aujourd’hui mais en plus, effectivement, il est à mon sens à l’origine de certains effets pervers et destructeurs de la démocratie représentative lorsqu’elle fonctionne de cette façon. Ainsi et pour exemple, depuis quelques années, nous voyons des équipes municipales qui finissent par imploser à cause des conflits d’influences et d’ego dus à la hiérarchie pyramidale descendante qui attise l’esprit de compétition et ne favorise pas la coopération nécessaire à une équipe. À contrario, un fonctionnement horizontal et circulaire avec un coordonnateur au centre en charge de la synthèse de la dynamique de l’équipe et de son travail permet certainement de mieux gérer les conflits, de faire circuler l’information, de rendre chacun actif et responsable dans le groupe.
Si en plus, on fonde cette autre façon d’exercer le mandat d’élu sur une organisation de la citoyenneté qui permet non pas seulement une simple concertation mais une réelle “co-élaboration” des projets structurants pour une commune, alors on retrouve peut-être quelques chances de rendre ses lettres de noblesse à la politique.?
Evelyne Coursol
Vous avez d’excellentes idées, mais vous semblez oublier que nous avons des élections municipale au mois de mars. Ce n’est donc pas le moment pour lancer un café citoyen. Par contre, pour la rentrée 2014, cette idée de café citoyen en intéressante.