À ma demande, Évelyne Coursol, que tous les venellois connaissent, a accepté de nous donner son point de vue sur la campagne électorale en cours, les principaux candidats et leurs programmes. Comme elle le souligne elle ne détient pas la vérité, n’a pas de certitudes, elle souhaite seulement alimenter le débat et la réflexion citoyenne.
Paysage politique à quelques semaines de l’échéance présidentielle 2017
À droite
- Une extrême droite qui n’a jamais été aussi haut en France
- Une droite républicaine très conservatrice (M. Fillon)
- Une UDI qui a hésité mais qui rentre au bercail, comme prévu, sans doute non pas seulement à cause de leurs idées mais aussi de leur détestation de Bayrou et des négociations pour les législatives ; ceci étant dit l’électorat UDI lui, risque de se partager entre Fillon et Macron… un exemple du modèle obsolète… Nous sommes en plein dedans.
Au centre
- Le mouvement « en marche », centre droit et gauche qui se hisse au niveau de M. Le Pen (Bayrou/Macron). Il faut actuellement bien observer les ralliements qui s’opèrent, et qui risquent de ne pas être tous sur les idées, voire pas très sincères, ni désintéressés… Ce mouvement doit actuellement gérer cette difficulté pour ne pas perdre ce par quoi il dit être défini !
À gauche
- Le PS qui a du mal (l’appareil) à respecter ce que les urnes de la primaire ont dit mais donc un candidat, Hamon, qui va sans doute entraîner derrière lui une partie des électeurs de Mélenchon. Des jeunes et des socialistes déçus de la politique de « Hollande Vals Macron ». A contrario, il va perdre des gens qui se disent de la « social-démocratie » ou que l’on désigne encore sous le terme de « aile droite du PS ». Mais donc un candidat Hamon allié aux verts aile gauche, qui doit maintenant se remettre en campagne en développant et expliquant ses idées et faire le travail nécessaire pour rassembler les socialistes (il a beaucoup, pour ne pas dire trop, travaillé à rallier la gauche de « la France insoumise »).
- La gauche alternative de Mélenchon … « La France Insoumise »
Je ne prends pas en compte les éparpillements habituels qui traversent les trois grands courants.
Voilà pour les forces en présence.
Les programmes
Les commentaires et observations qui suivent ne prétendent être ni exhaustifs ni détenir « la vérité ».
Ils ne sont là que pour, modestement, essayer d’alimenter le débat et la réflexion citoyenne.
La droite républicaine c’est le projet Fillon construit pendant trois ans avec ses comités locaux sur le terrain et qui porte une vision de la société française très libérale du point de vue économique et plutôt conservatrice du point de vue sociétal.
« En Marche » qui m’a beaucoup intéressée car basé sur l’idée qu’il y a de bonnes solutions à droite et à gauche, que tout en gardant son identité on peut travailler sur un projet que l’on enrichit justement en confrontant les idées pour en sortir le meilleur… J’ai donc suivi ce mouvement… Mais grande déception :
- Un programme avec peu de propositions innovantes de nature à changer le système structurellement, pour produire et consommer autrement, qui reste basé sur de vieilles idées de développement économique, « du toujours plus de consommation, toujours plus de croissance », qui ne tient compte que du PIB et de la puissance froide et sèche de l’économie.
- Déçue, car simple prolongement mais amplifié de la politique menée à la fin du mandat actuel par le gouvernement Hollande – Valls – Macron.
- Déçue car pas grand-chose sur les nouveaux modèles économiques qui se développent un peu partout avec succès : les circuits courts, les cercles vertueux de production, l’agriculture raisonnée ou solidaire qui s’appuie chez nous en France, sur notre savoir-faire historique et culturel de petites unités d’élevage ou de culture de qualité.
- Déçue car seulement une vague intention d’inciter les élus locaux à créer un semblant de démocratie participative.
- Déçue quant à la construction de son programme et par des comités locaux composés, je cite, « d’experts compétents » en seulement quelques mois ; quant aux experts compétents : il s’agit surtout d’acteurs de l’économie ou d’élus locaux croyant être des « sachants » ou encore des jeunes futurs « sachants », sélectionnés par un petit groupe de « sages » de 5 ou 6 autres « sachants » du système… Donc un système bien pyramidal et peu circulaire, ni même horizontal.
- Complètement opposée à ses propositions sur l’école : elles sont de nature à creuser l’écart entre les élèves notamment le recrutement autonome des équipes pédagogiques (Sarkozy l’avait proposé en son temps)! Dubitative, pour le moins, sur ses propositions pour la retraite.
La gauche… Évidemment… Hamon. Il parle de 6ème république, s’appuie sur les travaux et travaille avec Thomas Piketty… ou encore s’inspire de Pierre Rabhi… ses propositions sont extrêmement innovantes et du coup attirent des jeunes qui ne venaient plus voter (je pense à la prise en compte du vote blanc, je pense à son intérêt et sa prise en compte des problèmes d’environnement, je pense à sa conception du fonctionnement nouveau de la démocratie) Alors tout çà me parle pour avoir défendu, à l’échelon local bon nombre de ces idées… même si mon cerveau de 62 ans est un peu secoué par la taxe sur les robots, la légalisation du cannabis, le revenu universel qui au demeurant est, il faut le prendre en compte, actuellement testé dans des pays loin d’être des pays connus pour être à l’extrême gauche… ma foi çà peut tenir la route, mais je demande encore à voir, je veux plus de précisions notamment quant aux financements, peut-être aussi quelques amendements.
Mélenchon on sait… On connaît le programme qu’il développe depuis plusieurs années. Je suis notamment très sensible aux propositions nouvelles et intéressantes qu’il fait notamment sur l’économie de la mer et la géopolitique de la méditerranée. Lui aussi passe par une 6ème République et l’idée de restructurer l’exercice de la démocratie pour la sauver des dérives de ces dernières décennies.
Conclusion
Donc pour l’instant je fais comme bon nombre d’électeurs j’observe, j’écoute, j’espère que la campagne va enfin se placer sur le fond.
Ce dont je suis sûre, c’est que tous les candidats sont bien issus du système avec lequel il disent tous être en rupture ; ce que j’observe, c’est qu’ils disent tous s’être appuyés sur les citoyens pour construire leur programme. Je me réjouis donc de voir que cette façon de fonctionner fait son chemin, même si elle est un peu détournée pour l’instant. Effectivement, le fait qu’ils la mettent en avant prouve qu’il va vraiment falloir le faire à un moment et qu’il va bien falloir que ces élus entendent qu’ils ne sont pas hors du monde et qu’ils nous doivent la transparence, et des comptes…
Ce que j’observe encore et qui me réjouis c’est que l’on voit enfin apparaître des jeunes (Hamon, Macron, Vauquiez, etc) politiciens même s’ils sont tous issus de l’establishment, on voit arriver une nouvelle génération. Bon, on cherche encore les femmes !!!!!
Pour finir en ce qui concerne ces réflexions franco-françaises, je pense qu’il ne faut pas laisser la démocratie se faire verrouiller par les media traditionnels. En effet, je suis persuadée que nous avons le choix au premier tour quant à la société que nous voulons pour l’avenir, en toute liberté : À mon sens, le candidat quel qu’il soit, qui sera qualifié pour le deuxième tour, battra Le Pen, certes avec plus ou moins d’écart.
Enfin, Je crois qu’aujourd’hui les choix que nous allons faire sont essentiels pour l’avenir de l’Europe notamment face à Trump, à Poutine, à la montée des extrêmes et des communautarismes. Mais aussi pour les défis géopolitiques, environnementaux, économiques et sociaux que nous avons à gérer.
C’est pour cette raison que je tourne sept fois (au moins, il faudrait le faire plus encore sans doute !) ma langue dans ma bouche et ma plume dans l’encrier avant de m’exprimer, car je crois que nous sommes réellement à un virage que nous avons tout intérêt à bien négocier et dont nous avons tous à débattre ensemble, nous les citoyens.
Évelyne Coursol – 13 mars 2017
21 réponses à “Point de vue”
Pour la prochaine élection présidentielle, ce n’est ni la percée du Front National, ni “en Marche” ni le possible maintien de la droite traditionnelle, ni la débâcle de la gauche qui aura le plus frappé.
Je ne sais pas encore pour qui je vais voter, peut être n’irais je pas voter.
Pourquoi ? Eh bien, pourquoi pas. Il ne m’intéresse pas de choisir entre la peste et le choléra, et s il faut que l’on m’inocule une maladie, alors j’aime mieux ne pas être celle qui appuiera sur la seringue. Voter, d’accord. Mais pour qui ?
Je n’aime pas cette gauche déconnectée du ciel qui méprise la nature et ses lois, détruit le sublime pour ne pas offenser le laid, confond le juste et le vrai, le laxisme et l’indulgence, et qui a plus à coeur de soigner l’élégance de sa posture de bonté prétendue que la pertinence de son discours. Cette gauche tolérante et souriante, n’est-ce pas, qui distribue généreusement de la tarte aux enfants mais se renfrogne avec sécheresse devant son propre rejeton, et qui exclut de sa tendre ronde des millions de français désespérés qu’elle méprise. Cette gauche qui déteste la violence mais refuse de s’attaquer, et supporte bien aisément de la voir augmenter et accabler son peuple chaque jour que la vie fait. Cette gauche incohérente qui veut bien pour ses enfants ce qu’elle refuse pour ses fruits, s’oppose aux OGM tout en prônant la GPA, exalte la nature mais nie les liens du sang. Cette gauche puérile comme une gamine jamais touchée qui n’hésite pas à sacrifier le peuple sur l’autel de sa démagogie, en luttant contre la prostitution ou en supprimant la défiscalisation des heures supplémentaires qui permettait à tant de gens de joindre les deux bouts, par hostilité mécanique envers un Sarkozy qui n’est pourtant que son reflet. Cette gauche stratège dont les combats idéologiques sont toujours sous-tendus par des intérêts électoraux ou particuliers. J’ai en horreur cette gauche qui a délaisse les grandes préoccupations pour le bavardage de mégères et les sujets sociétaux, et qui voudrait maintenant se raccrocher aux branches en accordant le droit de vote aux étrangers, qui sont de moins en moins dupes sur ses véritables intentions. Et qu’importe ce que diront les donneurs de leçons. Je ne suis pas facho,
mais fâché.
Que l’on ne se méprenne pas.. Je n’aime pas non plus cette droite qui ne défend la liberté d’expression que pour rompre son propre ostracisme médiatique mais qui ne s’est jamais révélée bien tolérante avec ses opposants ; cette droite ordurière dont la parole est crachat et qui confond le droit à la critique et l’insulte gorgée de haine, qu’il s’agisse d’homosexuels ou d’immigrés. Cette droite qui troque le ciel contre des fables religieuses, qui se pique d”un conservatisme rigide qu’elle ne parvient pas à faire appliquer dans ses propres rangs, et qui nous offre ensuite le spectacle grotesque d’une bigoterie sans cesse prise en faute. Cette droite qui aime la nature mais crache sur ceux qui veulent lui obéir et la préserver, ignorant que cette dernière ne commande pas la fidélité, et encore moins le mariage, mais bien la liberté ; omettant que cette même nature ne plébiscite pas le patriarcat destructeur qu’elle €’obstine à prôner, mais les structures matrilinéaires qui lui font horreur. J’ai en horreur cette droite mafieuse et obèse qui collectionne les problèmes avec la justice, même quand elle n’est pas au pouvoir, compte ses billets, aligne ses rentiers, et oppose la moquerie convulsive à toute tentative de rendre le monde meilleur. Bien pensante.
Nous savons de toute façon que l’opposition entre gauche et droite n’est désormais que virtuelle. C’est sur d’autres terrains que se jouent les parties les plus décisives. Entre la gauche d’apparatchiks et la droite de petits fonctionnaires, je ne veux pas choisir.
Quelle pertinence y a t-il à passer d’un parti à un autre, comme un bateau qui tangue en mer, un coup à droite un coup à gauche, et qui ne connait finalement ni l’union ni la stabilité ? Les formations politiques changent, les élus se succèdent, et pourtant, les volontés du peuple sont, à peu de choses prés, toujours les mêmes. Il suffirait alors de laisser ce dernier choisir directement les mesures qu’il voudrait voir appliquées au lieu de lui tenir la main comme un enfant déjà mature que l’on pense encore incapable de traverser la rue tout seul. Un programme, par le peuple et pour le peuple, c’est aussi simple que cela.
Plutôt que ce système constipé ou rien n’avance et ou le parti politique est une organisation figée, plutôt qu’un état morcelé par sa mauvaise organisation quand nombre d’idées unissent ses citoyens, je voudrais un pays véritablement soudé ou le peuple déciderait lui-même de ce qui le concerne.
Je voudrais l’ouvrier et la boulangère, l’instituteur et le cadre, le pompier et l’avocate, l’entrepreneur et l’infirmière sur les bancs de l’Assemblée Nationale.
Là, enfin, nous verrions quelles sont les véritables préoccupations du peuple et nous n’aurions pas affaire à un matraquage de sujets branlants sortis pour des raisons électoralistes. Car ces gens jouent là leur quotidien aussi bien queleur destinée. Ils ne sont pas ici pour plaisanter ou jouer.
Là , enfin, nous aurions des gens qui savent comment fonctionne une entreprise ou combien coûte un ticket de métro. Nous n’aurions pas une armée d’énarques dont la politique est la profession et qui, forcément, s’accrochent à leur fauteuil comme on s’accroche au gagne-pain qui permet de payer son loyer. La politique ne doit pas être un métier, mais une fonction et les convictions ne doivent pas être perverties par des questions de survie pécuniaires.
J’ai la certitude que les jours de ce système fatigue comme une vieille bagnole sont largement comptés.
Je ne sais pas encore pour qui je vais voter,peut être n’irais je pas voter.
Il me faut le reconnaitre, j’apprécie l’idée générale de ce texte (ça me rappelle quand j’ai lu « Soumission » de Michel Houellebecq …Constat plausible ou prémonition ?)
Le constat est clair, côté gauche, côté droit, d’un même vieux bateau complètement rouillé, sorti d’une seule usine (…depuis en faillite.)
Intéressé par certaines expressions : « …gauche déconnectée du ciel, confond le juste et le vrai, gauche qui déteste la violence mais refuse de s’y attaquer, gauche puérile comme une gamine jamais touchée, gauche qui a délaissé les grandes préoccupations, (…mais aussi…), cette droite qui ne défend la liberté d’expression que pour rompre son propre ostracisme médiatique, droite ordurière dont la parole est crachat et qui confond le droit à la critique et l’insulte gorgée de haine, qui se pique d’un conservatisme rigide qu’elle ne parvient pas à faire appliquer dans ses propres rangs, cette droite mafieuse et obèse qui collectionne les problèmes avec la justice, …/… Ouais, bon, à gauche aussi, il y a trop d’affairismes occultes et très justiciables.
Je suis tenté d’en faire un recueil des maux français.
Manque en cet éditorial, un gratouillis vers les extrêmes, aujourd’hui, au grand jour comme si c’était normal.
Ensuite, c’est plutôt du rêve :
« …Un programme, par le peuple et pour le peuple, c’est aussi simple que cela… »
-Voire une erreur monumentale sur les intérêts de la masse des consommateurs-spectateurs-profiteurs :
« …nous verrions quelles sont les véritables préoccupations du peuple et nous n’aurions pas affaire à un matraquage de sujets branlants… »
-Faut lire Facebook ou les commentaires d’articles sur le Web, oups ! Ou encore plus simple, observer les clics sur smartphones sur tous trottoirs, devant les écoles, dans les associations.
« …nous aurions des gens qui savent comment fonctionne une entreprise ou combien coûte un ticket de métro… »
-Mais bien sûr ! A l’heure du …dérèglement tout azimut, des acquis et fériés planifiés, des travailleurs détachés, des autoentrepreneurs inexpérimentées, des start-ups filantes et disparaissant aussi vite, des chercheurs d’emploi moins considérés que les prisonniers, des fonds de pensions inhumains, …/…
Mais, franchement, comment vais-je me décider pour voter ? Surtout me situant à Venelles, 13770, en Provence.
Où il ne se passe rien.
Si ce n’est des arrachages de platanes et des attentes de nettoyage administratif pour plaques d’égouts bruyantes. Côté droit, côté gauche d’une même voie, désabusée.
bonjour,
il y a ce qui se dit et passe en France
déjà pour qui voter ?
mais alors que on habite à Venelles on comprend le futur de la France aussi rester à la maison s’impose
je suis d’accord avec M. Maurette
avec l’âge, il y a une lassitude a se faire balader depuis quelques décennies
on verra bien
M Desprez a annoncé son soutien à Macron, il devrait dire ce qu’il trouve à ce monsieur et pourquoi il est d’accord avec son programme.
Giscard 2 arrive
France. En faillite, …
http://venelles-en-provence13770.blogspot.fr/
Je trouve ce débat sur le vote blanc, du genre, plus on m’en donne, plus j’en ai et moins je suis content. Il faut être cohérent et dire ce que nous voulons. Car de l’extrême gauche à l’extrême droite, il y a du choix dans les candidats retenus.
Pour le vote blanc que proposez-vous ?
Prise en compte du vote blanc à partir de 50 % plus une voix, pas de gouvernement, pas de député et pas de sénat pendant 5 années ?
Une réduction du nombre d’élus au prorata du vote blanc ? « Pas bête, mais on laisse faire les autre ! »
La même chose pour les élections locales : pas de maire, pas de conseillers municipaux ? Pendant ce temps, pas de gestion par le préfet ?
Il me semble que ça s’appelle l’anarchie. Alors pourquoi ne pas accepter un parrainage à partir de cinquante signatures et on aurait le choix parmi une centaine de candidats dans lesquels nous trouverions peut être quelques anarchistes.
Mais il faudrait trois tours de scrutin et nous retrouverions en final, les mêmes, ce qui ne satisferait pas les perdants (électeurs et élus).
Le problème de l’anarchie est métaphysique, et amène au suicide ou à la dépression car sans programme, un anarchiste ne sera jamais élu et s’il a un programme ce n’est plus un anarchiste.
Ce qu’il y a de bien dans ce débat, c’est que pendant ce temps-là, on ne fait pas de politique.
Comme je ne recherche pas celui qui va augmenter le pouvoir d’achat de tous, diminuer les impôts de tous, améliorer les service publics pour tous, assurer la sécurité et éradiquer le chômage, tout en diminuant la dette avec en prime un vrai programme culturel, j’ai déjà fait mon choix.
Je suis toujours d’accord avec Bernard.
Mais pour sortir du débat un peu stérile sur le vote blanc, les gens qui veulent renouveler les pratiques démocratiques devraient plutôt songer aux propositions faites par des penseurs et soutenues par des modèles scientifiques : je pense au mode de scrutin où l’on ne vote pas pour une personne mais où on élimine par ordre de préférence (ou plutôt de détestation) les candidats. Celui qui est élu est celui qui est le moins rejeté. Cela donne un mode de dépouillement complexe, mais les modèles montrent que c’est le système le plus satisfaisant pour l’électeur. Très difficile à réaliser avec onze candidats, d’où la nécessité d’avoir une méthode de sélection efficace. Il est toujours désespérant d’avoir deux candidats trotskystes, trois souverainistes, un fou, à l’élection présidentielle…
Pas d’accord. Le Vote Blanc, à mon avis, est un rappel que “tous” ne valent rien ou peu. Ils sont dans le même système qui nous fait croire qu’on est en démocratie, car “on” nous propose un “choix”, (Nous l’avons expérimenté, disséqué, compris ! Peu de bons résultats, énormément de mal-être et d’affaires pourries.) Choix entre le pire et le mauvais.
Avec des nuances entre les deux, où se positionnent les petits princes en vue du trône.
Être (mal) dirigé par UN puissant, élu par 1/4 des voix du pays est un mauvais système. Peut-être moins pire qu’un autre. Mais ce n’est pas encore le bon.
Ce rappel en Vote Blanc, s’il est comptabilisé, fait peur à tous les acteurs et militants du système.
Détourner ce mode d’expression voté vers l’anarchie (Réel mouvement politique, utopique et dangereux déjà inclus dans notre système) est ridicule. Un déni.
Mais je ne vote pas blanc, car je préfère continuer à espérer, (et partager le message), qu’un “ensemble” de bonnes personnes, expérimentées, …qui en toute probité et sans compromis…, hors système actuel, (pyramide monarchiste), pourraient avoir les idées et solutions pour travailler “…ensemble”.
Choix on ne peux plus difficile en effet. Pour éclairer le paysage économique de la France, et les réformes qu’il conviendrait d’effectuer pour le sortir de la crise (chômage, déficit public) je ne saurais trop inciter les uns et les autres de prendre connaissance d’une partie de la lettre quotidienne de ce jour de Marc Fiorantino, (faits irréfutables) Ensuite, au choix de chaque électeur de déterminer quel est le candidat qui aura la volonté et la capacité d’appliquer de telles réformes, Extraits :
GRANDE-BRETAGNE-FRANCE : CRUELLE COMPARAISON
Les chiffres de l’emploi en Grande-Bretagne m’ont impressionné. Je suis bluffé. Je savais que la Grande-Bretagne était dans une situation de plein-emploi. Comme l’Allemagne. Ou comme les États-Unis. Mais le chômage continue encore à baisser. Avec une pluie de nouveaux records.
DES CHIFFRES INIMAGINABLES POUR NOUS
4.7% de chômage. Il faut remonter à 1975 pour retrouver le même taux. Et le taux d’emploi lui, qui même dans un pays comme les États-Unis est autour de 65%, atteint presque 75%. Et là c’est du jamais vu depuis 1971. Ce sont des chiffres tout simplement spectaculaires.
DEUX MODÈLES, UNE EXPÉRIENCE
Je ne sais pas si vous vous souvenez mais après la crise des subprimes et la crise de la dette européenne, en 2012, on disait qu’on allait assister en direct à une expérience économique unique. Sous nos yeux. Deux pays, la Grande-Bretagne et la France, avaient choisi deux voies totalement différentes pour sortir de la crise. Pour la Grande-Bretagne austérité brutale, réformes structurelles, pour la France pas de réduction de la dépense publique, pas de réformes mais on misait tout sur la hausse des impôts. 5 ans plus tard, on peut juger des résultats de cette expérience. 10% de chômage en France, plein-emploi en Grande-Bretagne. 2.2% de croissance en Grande-Bretagne et 1.1% de croissance en France.
MODÈLES SOCIAUX ET CHÔMAGES
Avec des modèles sociaux très différents. Certes. On connaît les faiblesses du modèle social britannique et nous, on s’abrite souvent derrière la défense de notre modèle social pour justifier la médiocrité de notre performance économique. Mais ce n’est pas un argument valable. Le modèle anglais est peut être plus rude mais les Anglais eux ont du travail. C’est rare d’assister à des expériences économiques comme celle à laquelle nous avons assisté sur ces 5 dernières années. Notre choix a clairement été un échec. On a la preuve en Allemagne et en Grande-Bretagne que la combinaison d’une vraie austérité et de réformes structurelles courageuses est le seul moyen de sortir un pays de la crise.
Ce qui m’inquiète c’est que les sacrifices ne sont acceptés que pour les autres. Nous sommes un pays corporatiste, à tel point qu’un des candidats, pour s’assurer de leurs suffrages, a dû s’engager à améliorer la situation de personnes qui figurent parmi les moins de 5 % qui déclarent les revenus les plus élevés (Source Fisc et Insee).
Ce n’est pas de cette manière que les réformes seront acceptées, au contraire on risque le blocage et la démotivation de tout un pays. Le simple fait de dire que c’était prévu dans le programme ne suffit pas à rendre facile une réforme.
Rappelez-vous les binômes qui nous ont gouverné et toutes les promesses de changement :
Chirac / Raffarin
Sarkozy/ Fillon
Hollande/ Valls
Plus que le vote blanc, qui marque un mécontentement sans proposition, ce sont des coalitions qu’il faut soutenir, pour renforcer la légitimité d’une réforme, comme en Allemagne où la gauche et la droite gouvernent ensembles. Tous les binômes cités ont gouverné, en étant nettement minoritaires au départ. Nous ne pouvons pas gouverner la France contre une partie de sa population.
Pour aider à cette coalition, dans le cadre de la Cinquième République, il faut instituer un peu de proportionnelle pour avoir une représentation plus large.
En étant un peu trivial, je dirais que c’est un peu facile pour les réformes, de penser que le smicard ne se lève pas de bonne heure, ne s’est pas bougé dans sa vie ou que celui qui a entre cinq et dix fois plus que les autres, doit supporter seul les sacrifices. C’est un peu la caricature d’une certaine droite et d’une certaine gauche.
Au Centre
Après usure des côtés, retour vers une accalmie des confrontations d’idées, non solutionnées, pour une approche compétitive, purement économique.
A Droite
Le retour du catholicisme, l’affairisme des puissants, le conservatisme de valeurs encore royalistes.
A Gauche
Les ratés manifestes d’une pensée empathique, qui aurait voulu aider chaque désespéré. Mais les mêmes loups qu’à droite pour prendre les commandes.
Aux extrêmes
Les grandes idées planétaires, vagues, sur la prise en compte du vent, de l’air, du feu, de la terre… Et la peur, le désespoir suicidaire, la haine, le racisme.
Tous français, républicains, parait-il en …démocratie.
Le fond du débat… mais on y est ! Il suffit de voir les 20 heures, les soi-disant animateurs comiques, les slogans répétés en radios, les commentaires (… !) sur réseaux (dits) sociaux, les “Tweets”, les titrages de presse car dans les articles il n’y a plus rien, hors des essais de style d’écritures.
Et le vide sidéral et sidérant, de « vrais débats » proches du citoyen.
je rajouterais que dans le cas du vote blanc l’électeur se déplace pour voter il exerce donc son droit civique et de fait exprime une opinion. Certains proposent de comptabiliser les votes blancs mais aussi dans tenir compte quant à la validation ou pas du résultat.
Bien entendu il se déplace mais peut-on dire qu’il exprime une opinion si on ne sait pas ce qu’elle est ?
Bien sûr, Daniel, qu’on sait tous, ce qu’est cette opinion “affirmée” par ce vote blanc effectué.
Ce n’est absolument pas comme tous ceux qui ne votent pas, mais postent tant de commentaires déplorables et quasiment tous, anonymes.
Aucun “projet” ne lui semble adéquat à “remonter” la France. Personne ne lui semble donc apte à “être voté”, ni surtout à tenir ” honnêtement ” les “…promesses…” de campagne.
Mais, il est vrai que dans notre hypocrite pratique, c’est en fait inutile. On en revient chaque fois à une minorité votée, gouvernant pour cinq ans (et ses poches), et qui ordonnera aux autres comment courber l’échine, pour payer la dîme.
Non Martial, je ne sais pas. Il y a mille “raisons” pour voter blanc et toutes ne se valent pas. Dans les programmes il y a des dizaines de propositions, difficile de ne pas en trouver au moins quelques unes qui conviennent, la perfection n’étant pas de ce monde, nous ne trouverons jamais le candidat répondant à tous nos vœux ni le programme parfait.
Ce n’est absolument pas comme tous ceux qui ne votent pas, mais postent tant de commentaires déplorables et quasiment tous, anonymes.
Je ne suis pas certain que les commentaires anonymes soit le fait de ceux qui ne votent pas et tous les commentaires anonymes ne sont pas déplorables, et tous les commentaires signés ne sont pas intéressants !
Je ne connais pas ces “mille” raisons, j’en connais une, que je comprends.
Vous l’écrivez très bien, Daniel, ” …Dans les programmes il y a des dizaines de propositions, difficile de ne pas en trouver au moins quelques-unes qui conviennent,…” Voilà, je fais partie de ceux qui en trouvent “un peu” chez chacun des petits coqs. Mais pas pour voter UN seul de ces mauvais acteurs surpayés, avec tant de pouvoirs de nuisances, et évidement de dérapages faciles et non punis.
Excusez-moi (…!) pour remettre sur le tapis la question des anonymes du Net (pas si net !), j’avais promis de ne plus le faire. Je dois donc être de profil politicien. Mais …ni droite, ni gauche, ni croyant.
Je n’ose pour l’instant, à chaud, répondre à Éveline pour, juste “…alimenter le débat “, car en tout cas, son envolée lyrique ne donne aucune piste en choix de vote.
Non effectivement, je ne donne aucune piste en choix de vote : chaque électeur est totalement libre d’exercer son esprit critique pour faire ses choix ; qui suis je pour prétendre les orienter ?
Comme je le dis dans le texte, je pense que nous sommes dans un contexte difficile à déchiffrer. En conséquence, il est urgent de réfléchir en prenant le temps de mettre en miroir les valeurs qui nous paraissent les plus importantes, avec les propositions des différents candidats.
Néanmoins ce que je peux dire c’est que, pour moi, il reste évident que notre démocratie pour perdurer doit être réformée ; qu’ il est urgent de penser à d’autres modèles économiques que ceux qui ont été développés jusqu’à présent et qui conduisent notre planète vers sa perte et vers de graves conflits multiformes sur tous les continents. Je sais aussi que le choix que nous ferons, nous français, dans quelques semaines, aura des conséquences sur l’avenir de l’Europe et donc au-delà…. Je suis persuadée que le sectarisme, la peur de l’autre et de la différence, le repli sur soi, le mépris “de ceux d’en bas” (nous et les autres), le communautarisme ne peuvent qu’engendrer et accélérer la violence, la déchéance de nos valeurs humaines. Pour tout cela, la confrontation de nos idées en toute sérénité ne peut que nous aider à y voir plus clair.
Je pense que ceux qui se déplacent pour voter blanc disent qu’effectivement ils ne trouvent aucune proposition qui correspond à leur vision du monde. Le fait qu’ils se déplacent pour le dire donne de la force et de la légitimité à leur bulletin…
La question serait donc : quelles sont vos propositions ? Qu’est-ce qui vous ferait vous exprimer “pour un projet” ?
Mais alors, Fady pose très bien le problème, comment arriver à articuler tout cela ?
Et si nous cherchions la réponse en amont : une vie citoyenne qui s’organiserait autrement déjà dans les institutions locales (quartiers, conseils municipaux, métropoles conseils départementaux, régions…????) qui peuvent tout à fait réfléchir et organiser l’école pour la rendre moins inégalitaire, la production agricole et économique locales pour les rendre plus raisonnées durables et créatrices d’emplois, l’aménagement du territoire; bref leurs compétences sont larges et touchent aux problèmes que nous rencontrons ensuite, au niveau national. A ces échelons locaux, la structuration participative de la vie démocratique est possible et faisable et du coup les citoyens pourraient retrouver de quoi s’exprimer sur des projets dont en fait ils seraient acteurs. Si on ajoute une conception différente du mandat d’élu notamment quant à sa durée, le nombre et le renouvellement (personnellement 6 ou 7 ans, un seul mandat renouvelable une seule fois puis retour à la vie “normale”…
Cela pourrait-il être une façon de redonner du punch à notre démocratie et plus de légitimité aux élus ?
Merci à Madame COURSOL de ce texte fort intéressant. J’apprécie la clarté et l’honnêteté de son point de vue.
Dans son texte, il est question de la prise en compte du vote blanc. J’aimerais comprendre l’intérêt qu’il peut y avoir à cette prise en compte et de quelle manière cela peut-il se faire. Je n’ai pas beaucoup de compétence en matière électorale, mais j’ai toujours eu l’impression que le vote blanc n’avait pas de signification réellement explicable (qu’a voulu vraiment dire l’électeur) et notamment en quoi est-il différent du vote nul : en d’autres termes, comment prendre en compte ce fameux vote blanc dans le calcul des voix ?
Je serais très heureux si quelqu’un pouvait m’éclairer sur ce point.
Il existe un “parti du vote blanc” qui explique pourquoi il doit être pris en compte. Personnellement je ne suis pas convaincu. Lors d’une élection, le choix d’un candidat, se fait sur de nombreux critères et le vote blanc ne peut les prendre tous en compte, il ne peut exprimer qu’un rejet global motivé par une ou plusieurs raisons inconnues.
Pour bien comprendre le potentiel du Vote Blanc, il faut d’abord savoir faire le distingo avec ses voisins : le Vote Nul et l’Abstention
Certes, dans les 2 cas, la candidat B est le vainqueur de l’élection. Mais sa légitimité est bien plus faible lorsqu’on inclut les votes blancs comme suffrage exprimé. Le vote blanc joue un rôle d’avertisseur, d’indicateur de satisfaction sur la qualité de l’offre politique.