« Depuis des mois, les personnels des hôpitaux alertent par divers mouvements sur leur situation critique à l’hôpital public tout en assurant le service minimum », a introduit Michel Bianco de la fondation Copernic 13, lors de la rencontre-débat à Venelles qu’il a organisé en présence de Frédéric Pierru, chercheur en sciences sociales et politiques (CNRS Lille 2) et membre du comité de direction de la Chaire Santé de l’IEP (Paris). Rappelant dans une salle attentive, les risques, les conditions de travail et le contexte délétère à l’hôpital public, qui subit une austérité inédite «avec toujours moins d’effectif et moins de moyen», Michel Bianco ajoute : « Protégeons ce conquis du Conseil national de résistance comme un trésor pour nous permettre à tous de vivre en bonne santé ».
Et d’interroger : « Comment pouvons nous continuer à accepter l’hôpital Usine, que l’on nous propose, avec des méthodes d’organisation qui relève du travail à la chaîne ? Il faut le crier très fort, on ne soigne pas avec des bilans comptables mais bien avec toute l’humanité des êtres que nous sommes. Cette situation est une vraie question de choix de société, elle ne peut reposer sur la seule mobilisation des personnels mais bien sur une prise en compte citoyenne, donc de nous ». Par la suite, l’intervention du spécialiste Frédéric Pierru, qui a dressé diagnostic et pronostic, a ouvert sur un débat en présence du public composé notamment de plusieurs salariés de la fonction publique hospitalière. Houda Benallal
Frédéric PIERRU et Michel BIANCO – 3 questions à Frédéric PIERRU (La Marseillaise)
L’hôpital en sursis. Idées reçues sur le système hospitalier. (Éditions du Cavalier)
Jeudi 28 septembre à 18h30 salle des fêtes de Venelles
Dans le cadre de son action pour la santé et la sécurité au travail la Fondation Copernic organise une rencontre avec
Frédéric Pierru
Chercheur en sciences sociales et politiques CNRS-CERAPS (UMR 8026) – Lille 2
Membre du comité de direction de la Chaire Santé de Sciences Po Paris
Nous mettons cette initiative à disposition des personnels de santé, nous les invitons à venir témoigner de la vie à l’hôpital.
8 réponses à “Pour un hôpital de qualité”
En fait, les journalistes et la Presse (…meilleurs leviers…) sont honnis, partout et par tous, sauf quand il s’agit d’appuyer des revendications ou dénoncer des faits “suivant le point de vue” et les mots (contrôlés) d’un des points de vue (…très personnel. Ce qui ne veut pas dire que c’est selon une des vérités) …/…
Je suppose qu’un journaliste sérieux ne relaiera ce genre d’information qu’après en avoir vérifié le bien-fondé… qu’en pensez-vous ?
Les journalistes, (espèce en voie de disparition), existent en une tribu pyramidale composée de chapelles (comme la société française), populiste vers l’énorme base, élitiste vers le haut. Je suppose comme vous, puisque je ne suis plus payé (correctement, voire bien) à partager mon point de vue selon ma vérité. Bref, il y a une base de fait(s), puis une multitude d’options (nuancées et contradictoires) qui en découlent.
Et, pour répondre vite à votre question, non. Peu de vérifications sur le bien ou le mal-fondé.
Et, hasard de lecture du jour : «Post-vérité» désigne «des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles». (Mot 2016, dictionnaire Oxford)
Puisque vous parlez de santé et de sécurité au travail, je me permets d’apporter mon témoignage, non pas sur de la vie à l’hôpital, mais en entreprise…
Nous sommes plusieurs salariés d’une entreprise locale à avoir dénoncé à l’Inspection du Travail des conditions du travail dangereuses, souvent illégales, qui plus est dans un environnement dangereux (manipulation de matériaux amiantés sans aucune protection) ; résultat : AUCUN !
Tout c’est réglé par courrier : notre direction a simplement répondu à un questionnaire envoyé par l’inspection du travail : “RAS, tout va bien chez nous !”.
Les meilleurs “leviers” pour dénoncer une situation délétère sont les médias : internet, journaux, etc.
Dans tout ce qui a trait à la santé et la sécurité au travail, je conseil le recours au pénal.
Pour avoir “recours au pénal”, il faut déjà au moins que les premiers maillons des services de contrôle de l’Etat fonctionnent. En l’occurrence, quand il s’agit de sécurité au travail, c’est l’inspection du travail qui doit intervenir, mais les inspecteurs sont très peu pour couvrir un territoire immense avec des milliers d’entreprises, et leur effectif a encore diminué.
Connaissant le climat délétère du monde du travail d’aujourd’hui, l’inspection du travail a bien peu de moyens pour faire ses contrôles, c’est pourquoi suite à un signalement ça passe par l’envoi d’un simple questionnaire !…