« Les SCOP : participation, partage et performance »
Pourquoi donner la parole, aujourd’hui, à Cyril RODRIGUEZ, (Délégué Régional de URSCOP), et à
Olivier LEBERQUIER, Directeur Général Délégué de SCOPTI (Société coopérative ouvrière provençale de thés et infusions, ex.Fralib) ?
Jean-Louis Vayssiere (longue expérience d’une société coopérative) fait état d’un renforcement des tensions apparaissant dans le monde du travail, en lien avec l’augmentation des responsabilités des salariés, concomitant à un amoindrissement de leur marge de manœuvres. Intensification des rythmes, individualisation de l’organisation du travail, densification de celui-ci (diminution sans vergogne de tous les temps qui ne sont pas source de valeur !). On assiste à une fragilisation des collectifs de travail, une exposition de plus en plus forte de l’individu aux risques professionnels, physiques et psychiques. Dans le même temps… des initiatives se prennent dans l’Économie Sociale et Solidaire, qui mettent en avant l’utilité sociale de l’entreprise. Le principe de l’utilité sociale perd de plus en plus son caractère… utopique !
Cyril Rodriguez va expliquer comment marche un système de partage du pouvoir et des résultats. Il parlera des différentes « familles » de coopératives, en France, à l’international, pas seulement des SCOP.
Olivier Leberquier va témoigner d’un éxemple : de ce que devient un projet qui se construit collectivement peu à peu, au fil d’une lutte particulière (celle des anciens de Fralib) pour déboucher il y a quatre ans sur un choix : la constitution d’une SCOP. Il pointe précisément comment cette société continue à s’inventer, avec ténacité et enthousiasme ! collectivement toujours, et avec l’aide des clients eux-mêmes ici et là.
Leur parole, à la fois claire, faite de mots de tous les jours, et rigoureuse, sera d’une authenticité impressionnante, qui fait comprendre à quel point il est juste et vrai d’affirmer que la démocratie EST compatible avec la réussite de l’entreprise.
Ils parleront aussi des questions qui continuent à se poser aujourd’hui. Témoignant de ce que cela change profondément, pour celui ou celle qui travaille, de le faire dans un contexte où le réel partage du pouvoir permet à chacun, au moment où les décisions sont à prendre, d’avoir une voix, quelle que soit la place qu’il (elle) a dans l’organisation du travail , quelle que soit le montant du capital qu’il a apporté. Que l’heure soit aux réussites d’aujourd’hui ou aux soucis du lendemain, c’est collectivement que l’homme ou la femme vit celà. Il n’est plus jamais SEUL au travail.
Michel Bianco
2 réponses à “Café citoyen 7 juin 2018 (c.r.)”
Ce Café-Citoyen fait écho avec le monde difficile de l’entreprise “classique” et “les pratiques à caractère pathogène de la politique de management de certaines entreprises”.
Je fais notamment référence à l’affaire “des suicides chez France-Telecom en 2008 et 2009” car nous venons d’apprendre dans les médias que son ancien PDG et quelques autres cadres dirigeants viennent d’être renvoyés en correctionnel (le 12 juin dernier) pour les pratiques qu’ils avaient mis en oeuvre pour réorganiser l’entreprise et réduire, par tous moyens, les effectifs avec les conséquences qu’on connait.
(https://www.latribune.fr/technos-medias/telecoms/suicides-a-france-telecom-lombard-poursuivi-pour-harcelement-moral-782061.html)
Les SCOP, qui favorisent le management collectif plutôt que hiérarchique, pourraient être une réponse positive à ce type de dérive du monde du travail et de l’entreprise.
Merci pour ce CR qui me fait d’autant plus regretter de n’avoir pas pu assister à ce café-citoyen. Bien sûr, l’avenir est à l’intelligence collective, pour manager l’intelligence artificielle des robots, et non pas devenir leurs esclaves, avec des cadences intenables pour des humains ! Beaucoup d’enjeux en perspective pour les nouvelles générations : merci pour cet éclairage !