Standblog – Tristan Nitot sur la technologie, l’Internet et les libertés numériques
Il y a quelques jours, Charles Dassonville, un ami de Montpellier, me contacte à propos d’une conversation d’un an plus tôt sur l’importance d’avoir des récits positifs permettant d’imaginer un avenir serein. Il me propose d’écrire à quatre mains un tel récit visant à imaginer une sortie positive de la crise sanitaire et économique du Covid-19. (Texte sous licence CC-BY par Charles Dassonville et Tristan Nitot. Photo CC-BY-NC-SA Barbara ‘aurorologue’ Crimi)
Il nous est apparu, en cette période de confinement, que de nombreux contemporains s’interrogent sur l’émergence éventuelle d’un “nouveau monde” après le coronavirus. Comme le citoyen est le plus souvent abreuvé de scénarios catastrophe, nous avons souhaité stimuler son imagination avec des futurs meilleurs, souhaitables, qui ouvrent des horizons. En substance, pour paraphraser Clemenceau, le futur est un sujet bien trop sérieux pour le laisser aux politiques, enclins à le sacrifier pour accéder ou rester au pouvoir, ou aux écrivains de science-fiction, trop tentés par la dystopie, qui donne des récits plus poignants que l’utopie.
Voici donc notre vision utopique du monde d’après la pandémie. Utopique ? Certainement, mais au sens noble du terme : il s’agit ici de dépeindre un futur souhaitable, désirable, si nous jouons bien les cartes que nous avons en main. Car sinon, comment aller vers le meilleur si on n’arrive pas à l’imaginer ?
- 04 novembre 2020
- Au lendemain de sa courte victoire sur Donald Trump aux présidentielles américaines, Joe Biden annonce, comme promis lors de sa campagne, qu’il souhaite mettre en place une sécurité sociale universelle d’ici la fin de son mandat, le désormais célèbre “Health for All Act”. Mesure encore inimaginable pour l’opinion publique américaine quelques mois auparavant, la catastrophe humanitaire dans la plus grande puissance du monde a fait bouger les lignes. En effet, suite au fort taux de mortalité chez les millions de personnes qui ont dû refuser le dépistage par manque de moyens, l’exécutif américain réalise qu’il aurait été bien meilleur pour l’économie de subventionner les services de santé plutôt que de voir le pays s’enfoncer dans la récession.
- 01 janvier 2022
- En ce début d’année, de nombreux chefs d’État font preuve d’optimisme. Le Covid-19 semble désormais maîtrisé. Le développement du vaccin par une équipe multinationale financée via l’OMS est unanimement salué comme un des meilleurs exemples de coopération entre États de notre histoire. Comme la formule du gel hydro-alcoolique qui fut si utile pour faciliter l’hygiène des mains tout au long de la pandémie, la formule du vaccin est libre de droit pour une accessibilité universelle. (…) Les batailles commerciales autour du manque de masques et de respirateurs ont clairement démontré les limites de la mondialisation. Aussi, la relocalisation partielle de l’industrie est bien intégrée par le politique et les citoyens. Des usines désaffectées sont rouvertes, des emplois sont créés, d’autant que la Chine, qui pensait être sortie d’affaire, subit malheureusement une nouvelle vague de Covid-19.
- 14 juillet 2050
- A l’échelle mondiale, le PIB « différentiel » a remplacé le PIB brut comme marqueur de succès économique. Celui-ci fait la distinction entre les secteurs d’avenir dans lesquels il faut investir (santé, éducation, énergies renouvelables, agriculture biologique, infrastructures cyclables…) et ceux qu’il faut aider à décroître (industries pétrolières et minières, publicité, automobile, aviation…).