Unis pour Venelles

Compte rendu du Conseil Municipal du 10 juillet 2020

« Vaudeville sur le terrain de basket de Venelles »
Acte 3

Le metteur en scène, pourtant arrivé à l’heure, ne tapera les trois coups qu’avec 20 minutes de retard. Il est vrai que certains comédiens tardaient à venir et que la première scène ne pouvait se jouer sans eux.

Scène 1 : élection des « délégués » (grands électeurs) aux élections sénatoriales

Monsieur le Maire : on est d’accord, on procède au vote !

Annie Mouthier : Monsieur le Maire, nous avions fait une demande d’isoloir. Peut-on l’avoir s’il vous plait ? (Le secret du vote n’est effectif qu’avec un isoloir – on a pu le constater lors du conseil d’installation…).

Monsieur le Maire : Hoho ! (À la cantonade) qui souhaite un isoloir ?

Quelques voix : holala, nooonn !

Monsieur le Maire, hilare et moqueur « Bon ! pas d’isoloir ! ». (De toute manière, il n’y en avait pas)

Scène 2 : désignation de membres à la métropole

Annie Mouthier : en 1982 la France se lance dans une politique ambitieuse et structurée de décentralisation. La décentralisation a pour but de transférer les compétences et actions vers le local, pour rapprocher les citoyens du pouvoir. La commune est la collectivité territoriale la plus proche des citoyens et celle qui a leur préférence.
Ensuite, on a mis en place l’intercommunalité, structure de coopération et d’entre-aide entre les communes pour permettre à chacune de disposer de services qu’elle ne peut pas assumer seule.
Venelles aujourd’hui prend sa place dans une métropole, l’une des plus importantes de France, qui regroupe 92 communes et 6 territoires. Pour la faire exister il faut lui transférer des compétences. Et celles qui l’ont été sont nombreuses et importantes.
Donc, ça veut dire qu’à très brève échéance, la commune se verra dessaisie d’un pouvoir de décision important. Et le pouvoir sera exercé à un échelon supérieur. On remet donc en question les principes de la décentralisation, et on éloigne à nouveau les citoyens du pouvoir.
Donc Monsieur le Maire, je vous demande, tout en maintenant cet esprit de coopération entre les collectivités, d’être très vigilant et de vous battre politiquement au nom de Venelles pour limiter ces transferts de compétences, et faire que la commune soit toujours un organe de décision.
Je vous demande également de mettre en place une vraie démocratie participative pour que nous tous, habitants de Venelles, ne soyons pas spectateurs des décisions qui seraient prises à un échelon supérieur, mais que nous soyons acteurs de notre futur.

Monsieur le Maire : Madame Mouthier, je suis d’accord avec vous. (restons calme, une fois n’est pas coutum e). Nous avons déjà agi en ce sens auprès des autorités nationales pour que Venelles garde ses compétences. Madame Vassal a été élue brillamment à la Métropole (après sa déculottée dans la cité Phocéenne, on se réjouirait presque pour elle !). Nous tenons à rester proches des gens. Et oui, nous serons à l’écoute de Marseille. (Dont acte !) Mais on ne va quand même pas spolier les autres villes pour sauver Marseille (ha !)

Scène 3 : finances

Lecture est faite par le rapporteur des documents comptables, dont doit prendre acte le conseil. L’opposition sage et attentive écoute le rapporteur et prend acte. Monsieur le Maire aurait dû être ravi. Mais de manière très surprenante, il ne l’est pas !

Monsieur le Maire : alors l’opposition, vous n’avez rien à dire ? Il faut débattre !

Jean-Yves Salvat : les délibérations ne sont pas soumises au vote et la manière dont vous les avez présentées, n’entraine aucun commentaire. Vous nous demandez de valider la bonne exécution des règles comptables par vos services. Nous n’avons aucun problème avec la qualité de travail des services comptables et la sincérité des comptes établis par ceux-ci. Monsieur le Maire ne comprend pas.

Annie Mouthier : Monsieur le Maire, vous nous présentez des documents purement comptables pour lesquels vous nous demandez d’acter qu’ils ont réguliers. Nous sommes convaincus que les services ont parfaitement retranscrits les mouvements comptables réalisés au cours de l’exercice clôturé.

Plus tard, à propos du budget primitif, qui lui, est soumis au vote :

Annie Mouthier : à la lecture des documents communiqués, on est tourné vers le passé et normalement sur le passé, on construit l’avenir. On a un bilan de clôture de votre premier mandat, on espérait avoir les orientations pour le deuxième mandat. On aurait souhaité voir un avenir pour Venelles. On a l’impression que vous n’êtes pas assez ambitieux, audacieux pour notre commune.
(Le budget proposé ressemble à une rue du village l’été, écrasée par le soleil ou rien ne bouge et personne ne sort. La carte postale y est belle mais la vie n’est pas là !)

Monsieur le Maire (ébahi) : Je ne comprends pas ! Nous n’avons jamais eu un tel niveau d’investissement (À lui seul, c’est vrai, le pôle culturel absorbe 10 millions). Ce sont les venellois qui décident. On va vous laissez dire ce que vous voulez ! (Merci !)

Annie Mouthier : (Insiste car elle pense s’être mal exprimée) : Monsieur le Maire, vous finalisez les programmes que vous ou vos prédécesseurs ont engagés, mais pour l’avenir avez-vous des nouveaux projets ? (Le programme du candidat Mercier – un très beau 18 pages – était assez riches en nouvelles propositions. Où sont-elles aujourd’hui ?)

Monsieur le Maire (en colère- mais ça devient une habitude) : « Je ne réponds plus ! » (Bon, le débat tant demandé par Monsieur le Maire, n’aura pas lieu. On n’est pas à une contradiction près !)
L’opposition votera contre le budget primitif.

Scène 4 : formation des élus

Annie Mouthier : Monsieur le Maire, pouvez-vous nous communiquer le catalogue de formation des élus s’il vous plait ?

Monsieur le Maire : vous le trouverez sur le site de la DTA 13

Annie Mouthier : pouvez-vous nous donner le lien pour le télécharger facilement ?

Monsieur le Maire : c’est pas compliqué, vous trouverez (sic !)

Annie Mouthier : est-ce que vous envisagez d’organiser une formation « nouvel élu » ?

Monsieur le Maire : vous cherchez dans le catalogue et vous vous inscrivez.

Annie Mouthier (certes, insistante) : mais vous, Monsieur le Maire, est ce que vous pensez organiser ce type de formation, car il y a dans cette assemblée plusieurs nouveaux élus ?

Monsieur le Maire (en boucle) : vous cherchez dans le catalogue et vous vous inscrivez.

Annie Mouthier : est-ce que le personnel bénéficie de formation ?

Monsieur le Maire : ce n’est pas le débat d’aujourd’hui (dont acte !!)

Scène 5 : politique foncière : ventes, acquisition

(Aucune information n’est donnée dans la délibération)

Marie-Claire Morin : je regrette que les documents qui devaient nous être remis en commission ne l’ont pas été, par la suite non plus.

Monsieur le Maire : vous les avez, maintenant !

Jean-Yves Salvat : le principe d’une commission est de travailler les dossiers. Sans documents, c’est impossible.

Annie Mouthier : à quel usage sont affectées les maisons achetées ?

Monsieur le Maire : Il faut regarder le PLU. Elles ont été achetées dans le cadre de la politique foncière mise en place.

Annie Mouthier : oui, mais quelle est-elle ?

Monsieur le Maire : à vous de vous renseigner ! Délibération N°… de 2016. Je ne vais pas faire votre travail !

Quant aux travaux de voirie proposés :

Jean-Yves Salvat : prévoyez-vous dans le cadre des ces travaux des pistes cyclables, des éclairages intelligents comme cela était inscrit dans votre programme ?

Monsieur le Maire : non. Il faut regarder le PLU.

Scène 6 : travail le dimanche

Annie Mouthier : pour reprendre un de vos thèmes de campagne, le développement durable (nous lui avons préféré « transition écologique » qui elle, repose sur des actions concrètes, alors que le développement durable n’est qu’un concept), je reprends ce terme car il s’articule autour de trois grands axes : l’écologique, le social et l’économique.

Économiquement, c’est un leurre et ce n’est pas honnête de faire croire, que l’artisan ou le commerçant va gagner en rentabilité en ouvrant le dimanche.

Écologiquement, c’est une aberration. On va dépenser beaucoup plus d’énergie (climatisation, chauffage, essence pour se rendre sur son lieu de travail…). Compte tenu du coût de la vie sur Venelles, des salariés, mais aussi des artisans et commerçants ne peuvent pas se loger sur la commune.
Le travail le dimanche va affecter d’autres secteurs d’activité : le nettoyage, la sécurité, le transport, les gardes d’enfants…

Socialement, on va travailler toujours plus. On va perdre le repos dominical qui est nécessaire à un cadre de vie satisfaisant et à la santé. On va créer un Venelles consumériste et on oubliera les rapports humains, le lien social.
En nous faisant travailler toujours plus, on augmente le risque d’accident de travail et de « burn out ».

Il s’agit d’un enjeu de société : sommes-nous réduits à être des consommateurs sur pattes ? Veut-on transformer Venelles en un petit « plan de campagne » du nord du département ?

Silence

Scène 7 : aide exceptionnelle pour les foyers non imposables

Annie Mouthier : en fait il ne s’agit pas d’une aide sociale, mais d’une aide économique. Nous soutenons le tissu économique local, les artisans et commerçants de proximité de Venelles. Mais il faut appeler les choses par leur nom.
Cette aide est à l’initiative de la CCI dont la mission est de soutenir ses membres et non pas les foyers non imposables. Vous proposez deux bons d’achat de 10€ chacun, mais il faut en dépenser 20€ pour bénéficier des 10€. On pousse à la consommation. Ces bons d’achat sont à dépenser dans des commerces qui ne sont pas de première nécessité. Cette délibération est portée par le délégué à l’économie et non par celui en charge du social. Il s’agit donc bien d’une aide économique et non d’une aide sociale !

Monsieur le Maire : encore une fois c’est votre avis ! (Ben oui ! Mais Monsieur le Maire n’aime pas trop qu’on ait des avis !). Oui c’est une aide pour aider les commerçants. Beaucoup de commerçants ont été en difficulté à cause du Covid. Donc c’est une aide sociale pour les commerçants. (??) Monsieur le maire fait-il la différence entre une aide économique apportée à une entreprise et une aide sociale apportée à une personne en difficulté ?)

Annie Mouthier : On est d’accord pour aider les entreprises locales de proximité, mais les salariés ont subi aussi de plein fouet la crise covid. (1940 foyers ne sont pas imposables) Que fait-on pour eux ?

Monsieur le Maire : pour les autres il y a le CCAS.

Scène 8 : enfance/jeunesse/culture

L’opposition regrette que les crèches de Venelles soient gérées en délégation des services publics et non pas en régie directe.

Marie-Claire Morin : des enfants se sont plaints de la qualité des repas.

Monsieur le Maire : nous disposons d’un conseiller en diététique qui établit les menus. On a quelques problèmes avec notre prestataire, mais globalement on est satisfait.

Jean-Yves Salvat : la délibération est mal rédigée, vous confondez la part d’augmentation de votre prestataire extérieur avec celle de l’augmentation à la charge des usagers, il faudrait la modifier.

Marie-Claire Morin : il a manqué des repas au centre aéré, les enfants ont attendu presque une heure.

Monsieur le Maire : probablement que les parents n’ont pas inscrits leurs enfants dans les délais.

Marie-Claire Morin : des parents souhaitent et ont besoin que la garderie rouvre. Quand pensez-vous le faire ?

Monsieur le Maire : on va essayer à la rentrée.

Annie Mouthier : l’accès à la cantine est-il bien ouvert à tous ?

Monsieur le Maire : priorité aux enfants dont les deux parents travaillent. On fait en fonction de l’espace qu’on a (parents demandeurs d’emploi, il faudra discuter avec le Pôle Emploi pour décaler vos rendez-vous !)

L’opposition s’étonnera aussi que la convention avec la MJC soit renouvelable chaque année (les autres associations signent une convention pour trois ans).

    Conclusion

  • Metteur en scène, mais aussi chef d’orchestre, Monsieur le Maire dicte la cadence : en l’absence de quelques conseillers de la majorité, l’opposition obtenait un grand électeur de plus (elle n’en aura qu’un).
  • Monsieur le Maire n’autorise le débat que lorsqu’il est y contraint par la loi. L’article L2312-1 du CGCT fait obligation aux communes de plus de 3500 habitants d’organiser un débat sur les orientations générales du budget.
  • Monsieur le Maire téléphone en conseil, mange des cacahuètes. Des adjoints textotent, quittent leurs chaussures, d’autres conseillers gèrent leurs affaires personnelles… Quel respect pour cette assemblée républicaine !
  • 600 pages de documents – 60 pages de délibérations – 37 votes – et 5 jours de préparation- 5h30 de séance (sans pause).

Nous disions dans le précédent compte rendu que l’ordre du jour était très important et que nous disposions de trois jours seulement pour le préparer. Alors là… ça a dépassé toutes nos espérances !

Annie Mouthier – Jean-Yves Salvat – Marie-Claire Morin
Opposition républicaine


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